Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Sénateur,
Madame May avait demandé une extension jusqu'au 30 juin et de nombreuses dates ont été évoquées au Conseil européen hier soir où j'accompagnais le président de la République, parfois pour de très longues durées et sans conditions particulières.
Mais cette nuit, la France était là. Elle a été entendue et l'Union a été préservée. Une extension trop longue aurait pu être comprise comme la volonté de l'Union de retarder ou d'annuler le Brexit. Nous devons respecter le choix souverain du peuple britannique. C'était notre première priorité. Le Conseil européen a donc décidé dans la nuit d'accorder une extension jusqu'au 31 octobre et à cette date, la page du Brexit aura été tournée et la nouvelle Commission pourra prendre ses fonctions le 1er novembre en se consacrant pleinement à ses travaux, à son ambition et aux projets concrets au bénéfice des citoyens européens.
La deuxième priorité qui était la nôtre, c'était de ne pas décider à la place des Britanniques. Il leur appartient de décider d'organiser ou non des élections européennes. Et s'ils ne le font pas, ils quitteront l'Union le 1er juin. S'ils le font, les parlementaires britanniques élus quitteront le Parlement européen lorsque le Royaume-Uni sortira.
Enfin, et c'est bien sûr pour nous le plus important, la troisième priorité était de préserver le fonctionnement de l'Union. Londres devra donc s'abstenir de toute mesure susceptible de mettre en péril les objectifs européens. Madame May s'y est engagée par écrit et le Conseil européen l'a redit très clairement.
Vous avez raison, Monsieur le Sénateur, nous devons veiller, avec le Conseil européen qui fera le point en juin, à examiner très attentivement le respect par le Royaume-Uni de ses engagements.
Vous le voyez, nous voulons, comme l'a rappelé Jean-Yves-Le-Drian, un retrait ordonné. Mais nous sommes prêts à tous les scénarios. Je serai demain à Calais et à Boulogne-sur-Mer pour rencontrer nos concitoyens qui vivent de la pêche et qui sont en première ligne dans le cas d'un non accord. Nous suivrons donc le dossier. Effectivement le 30 juin nous nous réunirons à nouveau. Mais l'essentiel est que l'Union puisse continuer ses travaux et commence une nouvelle Commission avec de nouveaux commissaires le 1er novembre pour porter l'ambition européenne qui est la nôtre et qui va beaucoup plus loin que de gérer le Brexit. Je vous remercie.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 avril 2019