Interview de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, à France 3 le 2 mai 2019, sur les relations entre les deux rives de la Méditerranée.

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  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Média : France 3

Texte intégral

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, bonsoir.

R - Bonsoir.

Q - Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Alors ce sommet des deux rives c'est une volonté d'Emmanuel Macron, je cite, de retrouver le fil d'une politique méditerranéenne différente. Cela veut dire qu'on a perdu cette politique ?

R - C'est que la Méditerranée c'est le creuset de notre histoire, nous avons beaucoup partagé depuis des siècles, mais que, l'histoire elle a aussi connu des soubresauts. Il y a eu des déchirures et il y a besoin de retisser des liens forts. C'est pourquoi le président de la République a souhaité que les sociétés civiles, le monde associatif, partout sur les deux rives, puissent se parler, travailler, proposer des idées concrètes. Parce que ce qui compte au sommet, c'est avoir des idées pour faire en sorte qu'en termes de mobilité, d'éducation, d'économie, on puisse travailler ensemble.

Q - Justement, vous parlez de concret, à quoi doit-on s'attendre en termes d'annonce pour la fin de ce sommet ?

R - Justement, c'est en train de se construire. Au moment où je vous parle, toutes ces personnes sont réunies, travaillent ici à Montpellier, sont en train de proposer et en juin, les chefs d'Etat et de gouvernement, on leur proposera une feuille de route. C'est en cours d'élaboration. Par exemple, il y a des projets pour faire en sorte que les écoles de deuxième chance partout, dans les dix pays, puissent être en réseau parce qu'il s'agit d'insertion, d'emplois et il y a beaucoup à faire ensemble. En matière de culture, on a de nombreux festivals dans les dix pays. On pourrait, là aussi, les fédérer. Bref, l'idée c'est de toujours travailler en réseau. On est à l'ère du digital, on peut faire énormément de choses. Mettre en place des plateformes pour que toutes les énergies, autour de la Méditerranée, construisent des actions concrètes en matière par exemple de climat, d'environnement. Patricia Ricard est la chef de file pour la France. Elle est très engagée et la Méditerranée est naturellement un joyau que l'on doit chérir. Et donc on doit travailler à son développement durable.

Q - La crise migratoire, est-ce que cela sera l'un des sujets abordés ?

R - C'est un défi. C'est un défi qu'on a ensemble et il ne faut pas se mentir, soit on réussit ensemble, soit on échoue ensemble. Et autant vous dire qu'un certain nombre de partis extrémistes choisissent les égoïsmes nationaux, le fait que chacun travaille dans son coin, mais ce n'est pas très efficace. On l'a vu avec la crise migratoire en Italie. Nous, nous souhaitons au contraire travailler ensemble pour faire face à ce défi. Peut-être créer plus d'emplois aussi dans les pays du Sud, pour éviter la traversée de la mort pour un certain nombre de ces jeunes qui prennent, non pas les routes de la liberté mais les routes de la nécessité.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 mai 2019