Texte intégral
CECILE DE MENIBUS
Merci d'être avec nous, c'est le Petit Déjeuner Politique de Marc FESNEAU, ministre auprès du Premier ministre et chargé des Relations avec le Parlement.
PATRICK ROGER
Oui. Bonjour Marc FESNEAU.
MARC FESNEAU
Bonjour.
PATRICK ROGER
C'est quand même un comble, le ministre Christophe CASTANER qui est accusé de fake news sur cette soi-disant attaque à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, avec sa première réaction hier matin. Quel est votre sentiment sur cette histoire ?
MARC FESNEAU
C'était… d'abord ce n'est pas la première réaction hier matin, c'était la première réaction qu'il a eue…
PATRICK ROGER
Avant-hier soir !
MARC FESNEAU
Avant-hier soir, revenant…
PATRICK ROGER
Avant-hier soir, soyons précis.
MARC FESNEAU
Il faut toujours être précis sur ces affaires-là.
PATRICK ROGER
Bien sûr, bien sûr.
MARC FESNEAU
Revenant d'avoir été voir le policier qui avait été sérieusement blessé d'ailleurs devant la Pitié Salpêtrière. Et à ce moment-là, il a croisé je crois un certain nombre de professionnels de santé qui étaient à l'hôpital et qui avaient vécu de façon assez violente l'intrusion qui avait eu lieu à l'intérieur de la Pitié-Salpêtrière. Tout ça c'est le produit… d'abord je voulais dire une chose, tout ça s'est produit quand même d'un certain nombre de manifestants qui ont fait de la violence toute la journée contre les forces de l'ordre, produisant ce qu'on a vu parfois, c'est-à-dire des actes de violence à l'endroit parfois des syndicalistes, parfois à l'endroit des forces de l'ordre. Et les forces de l'ordre on fait en sorte que la journée se passe au mieux, mais quand vous avez des acteurs aussi violents que ceux-là, ça produit cette violence-là et ça produit parfois aussi des mouvements de foule et des gens qui dans cette violence généralisée peuvent aller dans tel ou tel établissement. Il y a quand même quelque chose d'assez… comment dirais-je, étonnant et c'est d'une certaine façon une violence à soi-même que d'entrer même pour se réfugier dans un hôpital. C'est comme si on rentrait dans une école…
PATRICK ROGER
Ben oui ! Mais si vous êtes… on voit sur la vidéo, il y a la répression policière, c'est normal, c'est-à-dire les forces de l'ordre étaient là…
MARC FESNEAU
Elles maintiennent l'ordre, je n'appelle pas ça de la répression policière, parce que vous avez quand même des acteurs… je rappelle que le policier qui a été blessé, il était à terre et aux cris de certains manifestants ou de Blacks blocs qui disaient « achevez-le, achevez-le ». Je veux dire, on n'est pas dans un film vidéo ou dans un jeu vidéo, on est dans une réalité qui fait que la police est obligée d'agir avec force. C'est en première intention, ce n'est pas elle qui exerce la violence, elle exerce… les mouvements des forces de l'ordre se font pour réprimer une violence qui exerce par les manifestants. Et donc apparemment, mais il y a une enquête qui est en cours et on verra bien ce que dira l'enquête, en tout cas les faits…
PATRICK ROGER
Oui mais ce qu'on peut dire ce matin…
MARC FESNEAU
Les faits… ce qu'on connaît des faits, c'est qu'un certain nombre de personnes – pour certains peut-être des manifestants tout simplement – sont entrés… on ne rentre pas dans un hôpital, mais sont entrés dans un hôpital. Ils sont entrés et ils sont…
PATRICK ROGER
Alors ils ne pensaient pas rentrer dans un hôpital puisque derrière c'était indiqué aussi…
MARC FESNEAU
Excusez-moi, ils ont forcé les grilles au-dessus desquelles il est marqué hôpital de la Pitié Salpêtrière…
PATRICK ROGER
Devant ça…
MARC FESNEAU
Mais ils sont passés par l'avant, ils ne sont passés pas passés devant je ne sais quelle issue de secours.
PATRICK ROGER
Alors il pourrait y avoir d'autres intrusions !
MARC FESNEAU
Oui. Après… donc on va laisser faire la justice, je pense qu'il faut toujours être prudent dans ce genre de chose, qu'on s'avance beaucoup sur le terrain. Les faits, ils sont qu'il y avait des violences devant la Pitié Salpêtrière, que les forces de l'ordre ont agi, que des gens sont rentrés dans un établissement hospitalier et qu'on ne rentre pas dans un établissement hospitalier quel que soit son motif. Ni vous, ni moi, ni personne ne rentre dans un établissement hospitalier parce que vous voyez bien qu'il y a des gens qui sont des patients, même si vous ne savez pas dans quelle structure vous rentrez, y compris dans une structure de réanimation. Mais quand vous rentrez dans un hôpital, vous risquez de déranger soit des patients soit des actes médicaux, donc vous ne le faites pas.
PATRICK ROGER
Mais officiellement, les ministres… quand même certains dont Christophe CASTANER, Agnès BUZYN aussi même si ensuite elle a tempéré ses propos ont été quand même particulièrement choquants, en disant : on a attaqué un hôpital !
MARC FESNEAU
Excusez-moi, il y a aussi le président… je crois qu'il est président, Martin HIRSCH des Hôpitaux de Paris qui a même porté plainte et qui a dénoncé les actes qui s'était déroulées à l'hôpital. Ce n'est pas les ministres, ce n'est pas les politiques, c'est le responsable des Hôpitaux de Paris qui a dit : il y a eu une intrusion inacceptable, saluant d'ailleurs (il faut le dire au passage) le courage et la responsabilité des personnels soignants pour éviter qu'on puisse produire un acte, non pas un acte volontaire mais un acte même involontaire qui puisse nuire aux patients. Donc ce n'est pas que les politiques. Quand vous regardez les images… la question c'est l'intention mais quand vous regardez les images de gens qui rentrent comme ça de façon puissamment dans un hôpital, il y a de quoi effrayer des gens et les personnels.
PATRICK ROGER
Oui. Alors Marc FESNEAU, qu'est-ce que vous répondez à l'opposition parce qu'il y a de plus en plus d'appels à la démission du ministre de l'Intérieur Christophe CASTANER ?
MARC FESNEAU
Oui, enfin comme j'ai une vie politique un tout petit peu ancienne désormais, ce n'est pas la première fois que j'entends des appels à la démission du ministre de l'intérieur. Parce que le ministre de l'Intérieur, il a toujours un rôle difficile qui est le rôle de maintenir l'ordre et qui est un rôle d'équilibre dans les pouvoirs publics de faire en sorte que l'ordre soit maintenu…
PATRICK ROGER
Mais depuis 6 mois, c'est plus ou moins controversé, en tout cas sur l'action…
MARC FESNEAU
Non mais moi je trouve… en tout cas moi je suis aussi sur les faits. Ce que je constate, c'est que nous avons face à nous des gens qui sont dans des postures extrêmement violentes, ultraviolentes et que le ministre de l'intérieur, de la préfecture de police de Paris, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur aussi font un travail assez remarquable pour essayer, dans ces conditions de gens qui sont quand même… dont le seul motif est la violence, il n'y a pas d'autre revendication que celle d'exercer Le chaos ou de mettre le…
PATRICK ROGER
Non, certains gilets jaunes ce n'est pas vrai. Eux demandent des réponses à leurs revendications Marc FESNEAU.
MARC FESNEAU
Non mais je ne parlais pas de ça, je parle de ceux qui sont violents. Mais il y a un certain nombre de manifestations où il y a des faits violents, on ne peut pas le nier, c'est la réalité, il suffit de voir les images du 1er mai. Et donc le ministre de l'Intérieur est en première ligne et donc du coup, nos opposants politiques en font un facile bouc émissaire pour essayer de déstabiliser le rôle qu'il a, qui est un rôle qui est difficile, qui est un rôle de maintenir l'ordre.
PATRICK ROGER
Marc FESNEAU, vous êtes un élu aussi de terrain, vous êtes ministre évidemment auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement, mais vous êtes souvent sur le terrain…
(...) Brouhaha
PATRICK ROGER
Dans la région Centre, vous voyez qu'il peut y avoir une reprise d'occupation de certains ronds-points, certains gilets jaunes l'ont dit hier matin…
MARC FESNEAU
Non mais j'entends les appels, y compris de Monsieur RUFFIN qui veut faire des barbecues… c'est la redite de la fête à MACRON avec une terminologie, moi je le dis, que je dénonce parce que quand vous commencez à employer « on va faire un barbecue pour faire la fête à MACRON, on va mettre des saucisses au bout d'une pique », on voit bien tout le vocabulaire qu'on essaie de tirer pour en gros accréditer ou pousser délibérément les mots de la révolution, du chaos ou de la révolte. Moi je pense que c'est absolument irresponsable, je pense qu'on n'a plus besoin d'être sur des ronds-points, un certain nombre de choses ont été mises sur la table par le président de la République en décembre, à l'issue du grand débat. Et moi je pense que quand on est un responsable politique, le mot important c'est responsable ; et que personne n'a intérêt au chaos, personne n'a intérêt à la révolution. Il y a des élections européennes, on en parlera peut-être tout à l'heure…
PATRICK ROGER
Oui, oui, on va en parler.
MARC FESNEAU
Le 26 mai, le champ de l'expression démocratique ce sont les élections, ce n'est pas d'aller dans le pays mettre le chaos. Moi j'aurai pu être… il y a beaucoup de Français qui sont exaspérés de voir les situations de blocage ou les situations de violence ; et moi je pense que quand on est un responsable on ne doit pas attiser ces violences, même indirectement. Et attention aux mots, donc je trouve que ces appels réitérés comme si… en fait c'est des gens qui ne veulent qu'une chose, c'est mettre dehors le président de la République, la chute du gouvernement et dissoudre l'Assemblée nationale. En fait c'est des gens qui ne respectent pas le champ démocratique, qui ne respectent pas le résultat des élections…
PATRICK ROGER
Donc vous dites « ils auront les élections européennes pour s'exprimer » !
MARC FESNEAU
Non mais pas seulement, mais je veux dire il ne faut pas… on n'est pas dans un pays où en permanence la seule façon d'exprimer des choses ou de faire avancer telle ou telle revendication, c'est de bloquer le pays au risque de violences, parce qu'on sait bien que cette violence elle est présente dans les manifestations.
PATRICK ROGER
Oui. Alors à propos des européennes, ça patine quand même un petit peu là pour la liste d'En Marche, Renaissance puisque pour la première fois selon l'enquête et Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Cnews et Paris-Match, le Rassemblement national passe en tête des intentions de vote, 22,5 contre 21,5. Ca veut dire que ça n'imprime pas du côté de Nathalie LOISEAU ?
MARC FESNEAU
Moi je crois qu'à ce stade ça ne veut rien dire, parce que je pense que…
PATRICK ROGER
Ah bon…
MARC FESNEAU
Non, non, je n'ai pas dit que je ne regardais pas les sondages, je veux juste finir ce que je veux dire, ça veut dire au sens que je pense que les Français et les citoyens ne sont pas encore dans cette campagne européenne. 2) on est dans les marges d'erreur d'ailleurs dans un sens comme dans un autre, il y avait un point d'avance pour la liste que je soutiens et que nous soutenons portée par Nathalie LOISEAU, maintenant c'est un demi point ou un point derrière le Front national. Si vous voulez me faire dire que je pense que cette élection sera difficile, oui ! Si vous voulez me faire dire que je pense qu'il y a dans le pays un certain nombre de forces incarnées en partie par Madame LE PEN, qui sont des forces qui veulent au fond plutôt la sortie de l'Europe et plutôt la déconstruction de l'Europe et que ces forces sont très à l'oeuvre dans notre pays, comme elle…
PATRICK ROGER
Mais elle n'a pas dit, elle n'a pas dit…
MARC FESNEAU
Oui mais il faut assumer les choses, dans la vie il faut assumer les choses. Elle est en alliance avec Monsieur SALVINI, elle soutient plutôt Monsieur ORBAN, elle soutenait plutôt ceux qui ont porté le Brexit, elle s'est plutôt félicitée du Brexit, il ne me semble pas que tous ces gens-là soient des constructeurs. Ils ont le droit, mais enfin il faut qu'ils soient clairs avec ces choses-là. Les déconstructeurs sont à l'oeuvre, ils l'ont été en Grande-Bretagne, ils l'ont été en Italie, ils le sont à l'Est de l'Europe, ils le sont d'ailleurs récemment en Espagne, c'est des gens qui ne se reconnaissent plus dans le projet que nous portons, nous européens. Et que ces gens-là soient puissamment là dans le pays, ce n'est pas une nouveauté et donc c'est pour ça qu'il faut se battre pour que ce que nous portons nous de la construction européenne soit défendus.
PATRICK ROGER
Marc FESNEAU, le gouvernement va mettre tout son poids dans la balance, on a appris qu'Edouard Philippe va entrer en campagne, vous-même par exemple vous allez aller tenir des meetings…
MARC FESNEAU
Je suis en train d'organiser les choses pour aller tenir des réunions publiques effectivement, puisque c'est ce que je disais, la campagne va vraiment à mon avis démarrer lundi…
PATRICK ROGER
Sauvons la soldate Nathalie LOISEAU quoi !
MARC FESNEAU
No, ça n'est pas une question de sauvons la soldate Nathalie LOISEAU, c'est une question de sauvons l'Europe. Et je pense que ce qui est en jeu vraiment, je ne veux pas dramatiser les questions, moi je ne m'obsède pas de Madame LE PEN mais ce qui est en jeu, c'est de savoir l'Europe qu'on veut. Et l'Europe de ceux qui soutiennent ce mouvement général européen, c'est une Europe de la déconstruction et de l'égoïsme national. Or on a besoin de travailler ensemble en Europe et nous, nous défendons une ligne qui est radicalement différente et c'est cette ligne-là qui doit gagner, non pas seulement en France, mais nous l'incarnons en France et le président l'incarne en France et il faut qu'elle gagne en Europe.
PATRICK ROGER
Oui. Encore 2 questions brièvement, le président Emmanuel MACRON a sermonné les ministres : au boulot et je veux des résultats, c'est ce qu'il a dit donc en début de semaine ?
MARC FESNEAU
Alors je n'étais pas au Conseil des ministres, donc je ne répète pas ce que je n'ai pas entendu ; et par ailleurs ! Je crois que le président de la République, il porte une exigence qu'on doit porter avec lui, c'est l'exigence qu'après ce mouvement des gilets jaunes, après cette crise qui est une crise assez profonde qui vient de loin, ça a été beaucoup dit, il y a besoin que les Français voient la traduction des décisions et des choses qu'il a pu exprimer et le 10 décembre et lors de sa conférence de presse,
c'est une exigence…
PATRICK ROGER
Oui mais alors qu'est-ce que vous faites… qu'est-ce que vous pouvez faire de plus alors, mieux travailler ?
MARC FESNEAU
C'est une exigence de mise en oeuvre aussi efficace et aussi rapide que possible des choses qu'il a pu annoncer sur la transition écologique, des choses qu'il a pu annoncer sur les étapes de décentralisation qu'on veut construire. Donc c'est à la fois un travail interministériel, un travail avec la majorité et puis un travail de conviction.
PATRICK ROGER
Oui. Un travail avec la majorité à l'Assemblée nationale, vous avez beaucoup de réformes, ça commence à prendre du retard du fait de… il y a eu l'affaire Benalla dans un premier temps et puis ensuite, la mise en place probablement des réformes d'Emmanuel MACRON. Donc tout ce qui avait été prévu prend un petit peu de retard ?
MARC FESNEAU
Non, il n'y a aucun retard… le seul sujet…
PATRICK ROGER
Il n'y a pas de retard…
MARC FESNEAU
Attendez ! Le seul texte qui n'ait pas été examiné et qui devait l'être, c'est le texte sur la révision constitutionnelle. Le reste des textes, on a quand même… je le dis, on avait aujourd'hui la loi d'orientation sur les mobilités, le projet de loi santé, le projet de loi école, le projet de loi fonction publique qui va démarrer prochainement…
PATRICK ROGER
Non mais comment vous allez pouvoir travailler sérieusement avec l'ensemble de la majorité aussi vite ?
MARC FESNEAU
Mais ces textes-là, ils étaient déjà en dialogue avec la majorité, la majorité… enfin pas que la majorité d'ailleurs, les parlementaires hier ont traité en commission des lois le texte de la fonction publique, le travail est à l'oeuvre. Et puis par ailleurs, il y a des textes complémentaires et donc le travail que j'aurais à faire dans les jours et les semaines qui viennent, c'est un travail d'organisation du travail parce qu'effectivement, on aura besoin entre maintenant et la rentrée de septembre de voir très précisément le calendrier, par exemple sur la révision constitutionnelle.
PATRICK ROGER
Voilà ! C'est ça et puis d'autres réformes comme la loi sur l'audiovisuel, on dit qu'elle va être repoussée, non ?
MARC FESNEAU
Non, elle était dans le calendrier, on sait à quel moment elle doit être votée, c'est-à-dire avant le printemps 2020…
PATRICK ROGER
Ah oui ! Parce qu'on avait dit cet été !
MARC FESNEAU
Non mais moi ce n'est pas ce que j'avais dans mon scop, donc…
PATRICK ROGER
Ah bon ! Le mot de la fin avec Cécile DE MENIBUS !
CECILE DE MENIBUS
Oui, je voulais faire un petit bilan avec vous, après 6 mois dans cette nouvelle fonction. L'art de porter des idées qui sont parfois à l'encontre de ses convictions, ce n'est pas trop compliqué ?
MARC FESNEAU
Il faudrait que vous m'en, trouviez une, mais ça peut arriver dans la vie politique. En tout cas, je n'ai pas du tout le sentiment de…
CECILE DE MENIBUS
Comment on fait en fait quand ce n'est pas du tout ses convictions et qu'il faut quand même y aller ?
MARC FESNEAU
Oui, mais je n'ai pas le sentiment pour être très honnête…
PATRICK ROGER
Vous êtes en phase quoi !
MARC FESNEAU
Je dois dire que j'ai eu de la chance dans ma vie, c'est que ça m'est assez peu arrivé ce genre d'exercice…
CECILE DE MENIBUS
Mais ça vous est arrivé quand même !
MARC FESNEAU
Mais pas dans l'exercice de la fonction ministérielle que j'ai eue…
CECILE DE MENIBUS
Non ! Jamais ?
MARC FESNEAU
Non, je suis en phase avec la politique qui est menée et je suis en phase avec le travail que je fais au sein du gouvernement. Donc j'ai…
CECILE DE MENIBUS
Vous n'avez jamais cherché au fond de vous… en disant : voilà, je trouve un argument pour y croire ?
MARC FESNEAU
Ah non non ! Parce que d'abord, je nourris ma propre argumentation et je suis général… et donc j'essaie de penser par moi-même, au-delà de ce que peuvent être les contingences de notre exercice
du pouvoir…
CECILE DE MENIBUS
Et ça, vous pouvez me le jurer ?
MARC FESNEAU
Ah oui, je n'ai aucune difficulté, je peux vous le dire les yeux dans les yeux, j'ai du mal à jurer parce que je trouve très sur…
CECILE DE MENIBUS
Oui, c'est une phrase…
MARC FESNEAU
Mais les yeux dans les yeux…
PATRICK ROGER
Les yeux dans les yeux, méfiez-vous aussi !
MARC FESNEAU
Les yeux dans les yeux, il faut s'en méfier aussi, mais je ne me lève pas le matin en disant : mon Dieu, je fais quelque chose qui est tellement contre mes convictions, jamais, parce quand c'est contre mes convictions je ne le fais pas. Donc c'est aussi simple que ça dans…
CECILE DE MENIBUS
Ça veut dire que vous pourriez démissionner pour un problème de conviction ?
MARC FESNEAU
Ce n'est pas une question de démissionner, si je m'engage c'est que je pense que globalement la politique qui est menée, le message que je dois porter, le travail que je dois faire correspond à mes idéaux. Je n'ai pas de difficulté avec ça depuis très longtemps.
CECILE DE MENIBUS
J'ai une bonne nouvelle pour vous, parce que vous avez un invité surprise.
(…) Imitation François BAYROU
INTERVENANT
Alors voici ma question, toi qui t'es rendu la semaine dernière au zoo de Beauval avec François DE RUGY, tu trouves que MACRON ressemble plus au loup qui continue de dominer la meute ; ou au panda en voie de disparition comme la République en Marche ?
MARC FESNEAU
Je ne sais pas, ça c'est une question… quel animal les uns et les autres peuvent ressembler, en tout cas j'ai plutôt le sentiment que s'il devait être un animal, ça serait un animal assez serein, mais pas en voie de disparition et pas un animal agressif…
(…)
PATRICK ROGER
Vous étiez avec le chef de l'Etat hier ?
MARC FESNEAU
J'étais avec le chef de l'Etat hier dans la commémoration de la mort de Léonard DE VINCI qui, au moment européen que nous vivons avec les Italiens, ça montre à quel point…
PATRICK ROGER
Et il est toujours déterminé par… un petit peu affecté par toutes ces affaires ?
MARC FESNEAU
Je ne l'ai pas du tout senti le président de la République affecté, je pense qu'il a une grande conscience du rôle qui doit être le sien dans le moment particulier qu'on vit. Et le travail qu'il a fait et la réflexion qu'il mène, y compris avec les partenaires européens et la rencontre avec le président MATTARELLA italien était dans ce registre, c'est un travail de conviction avec nos partenaires italiens. Quand vous voyez ce qu'on a fait avec Léonard DE VINCI et ce qu'était l'Europe de cette renaissance, c'est ça qu'il faut construire. C'est pour ça d'ailleurs que finalement, le nom de cette liste hier en regardant Chambord et le Clos Lucé et Amboise, le nom de renaissance est un assez joli nom.
PATRICK ROGER
Merci Marc FESNEAU, ministre auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement. Vous étiez l'invité ce matin de Sud Radio.
Source : service d'information du Gouvernement, le 9 mai 2019