Texte intégral
Madame la Députée,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Le Premier ministre l'a dit, je voudrais le redire, ce qui se passe en ce moment est extrêmement grave. La concomitance entre l'offensive turque, massive, spectaculaire, majeure, et le retrait américain -concomitance qui n'est pas fortuite- crée une situation extrêmement lourde.
D'abord au niveau sécuritaire puisque cette situation va entraîner inévitablement la résurgence de Daech. C'est déjà commencé, puisqu'à Qamichli et à Raqqa il y a eu, depuis quelques jours, voire quelques heures, des attentats signés Daech.
C'est aussi dramatique au niveau humanitaire, au-delà même de l'ampleur du nombre de déplacés que l'on constate aujourd'hui et qui vient d'être rappelée par le Premier ministre, rajoutons à cela qu'il y a 700.000 habitants dans cette région qui risquent de retrouver le chemin de l'exil. Je rajoute à cela le fait que la Turquie veut imposer la relocalisation de réfugiés syriens dans la zone, alors qu'ils n'habitaient pas cette zone, ce qui est contraire au droit international.
Et puis, des conséquences politiques majeures qui ont été évoquées, et singulièrement le fait que les FDS, les forces démocratiques syriennes, qui sont à la fois kurdes et arabes et qui ont combattu à nos côtés contre Daech, se voient dans l'obligation de s'allier avec la Russie, voire avec le régime pour se sauvegarder.
Devant cette situation, la France a réagi immédiatement par la convocation du Conseil de sécurité des Nations unies. J'aurai l'occasion tout à l'heure dans une autre question de revenir sur nos initiatives concernant la coalition internationale.
Mais il y a une chose que je veux vous dire, Madame la Députée : nous sommes toujours en contact avec les Kurdes, nous les avons reçus, y compris Mme Ahmed, il y a quelques jours, le président de la République aussi. Nous gardons ce contact pour les préserver d'un drame absolu.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2019