Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'intervention militaire turque en Syrie et la situation des Kurdes, à l'Assemblée nationale le 15 octobre 2019.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le Député,


Je voudrais d'abord vous préciser que concernant la sécurité des éléments français quels qu'ils soient, militaires ou non, de la zone du Rojava, nous avons pris les précautions nécessaires qui s'imposaient.

Je voudrais vous dire aussi que, comme vous, nous sommes très soucieux de la sécurité et de la stabilité des différents camps ou prisons où sont aujourd'hui enfermés les combattants djihadistes.

Je le dis, Monsieur le Député, parce que c'est un point important. Je parle des combattants djihadistes. Je sais qu'il y a une précaution particulière qui est apportée à la situation des combattants djihadistes français. Mais ce dont on ne se rend pas compte suffisamment, c'est que la rétention des combattants djihadistes concerne une dizaine de milliers de combattants djihadistes.

Je voudrais replacer cela dans l'Histoire parce que la fin de la bataille territoriale contre Daech n'a eu lieu qu'il y a six mois dans la bataille de Baghouz. Cette bataille-là a engrainé l'emprisonnement ou la mise à l'écart ou l'enfermement d'une dizaine de milliers de combattants qui, eux, peuvent agir très rapidement si d'aventure ces camps n'étaient pas suffisamment gardés, à l'intérieur desquels il y a quelques dizaines de combattants français mais il y a aussi d'autres combattants européens. Il y a aussi des combattants tunisiens, des combattants russes et il y a des combattants irakiens et syriens, tous dans le même lieu dont il faut absolument s'assurer de la sécurité. Sur cette sécurité-là, nous sommes extrêmement vigilants. Nous parlons avec l'ensemble des acteurs pour faire en sorte que quelles que soient les situations, elles soient préservées et assurées. D'ailleurs, à cet égard, à la demande du président de la République, j'aurai l'occasion de rencontrer assez rapidement les dirigeants irakiens, y compris les dirigeants kurdes, pour nous assurer de cette nécessité impérieuse.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2019