Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'offensive de l'armée turque en Syrie et la situation des Kurdes, à l'Assemblée nationale le 15 octobre 2019.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le Député,


Vous avez évoqué plusieurs sujets dans votre question. Je voudrais, comme vous, redire devant l'Assemblée nationale que sans les forces démocratiques syriennes il n'y aurait pas eu de victoire contre Daech dans le Nord-Est syrien, et nous leur devons cette victoire. Même si l'équilibre était précaire, elles ont été, ces forces, tout à fait déterminantes et il faut saluer ici leur courage et leur sacrifice.

Je voudrais aussi vous dire, Monsieur le Député, que nous sommes toujours en relation avec ces forces, puisque la semaine dernière encore, en-dehors de la convocation de l'ambassadeur de Turquie en France qu'a rappelée le Premier ministre, nous avons eu l'occasion de recevoir Mme Ahmed qui est la présidente du conseil démocratique syrien. Le président de la République l'a également reçue. Nous sommes en relation toujours avec le commandant Mazlum. Et nous avons dit aux forces démocratiques syriennes que nous continuerons à avoir avec eux une relation très étroite, quels que soient les interlocuteurs qui sont aujourd'hui leurs partenaires de sécurité. C'est une question de respect par rapport au sacrifice qu'ils ont engagé pour notre propre sécurité.

Mais je voudrais rajouter un point. Il y a aujourd'hui un trouble dans la relation transatlantique, un trouble dans la mesure où deux membres de la coalition internationale contre Daech font défaut, d'une manière ou d'une autre. Et la raison pour laquelle la France, à la demande du président de la République, depuis le week-end dernier, insiste pour que cette coalition se réunisse et qu'on fasse le point, puisque cette coalition avait pour objectif de combattre Daech, c'est que Daech n'est pas mort, même si aujourd'hui Daech est clandestin. Et nous répétons, régulièrement, cette nécessité qui a été validée hier par l'ensemble des 28 de l'Union européenne : il faut que cette coalition se réunisse et que chacun soit mis devant ses responsabilités, face au seul ennemi qui compte, c'est Daech.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2019