Texte intégral
Madame la ministre, Chère Geneviève,
Madame la préfète,
Mesdames et messieurs les élus,
Général,
Amiral,
Officiers, sous-officiers, soldats, marins, aviateurs des forces spéciales,
Mesdames et messieurs,
« Un éclaireur, c'est un homme qui aime le changement ». L'écrivain américain de science-fiction Jack Vance résumait très bien, sans le savoir, le rôle clé d'éclaireur des forces spéciales sur le chemin de l'innovation et du progrès de nos armées. A la différence près que ce changement n'est pas seulement « aimé ». Il est nécessité. Face à des ennemis toujours plus habiles et ingénieux, les forces spéciales doivent réagir, s'adapter, s'inspirer de l'ennemi aussi, lorsque c'est indiqué.
Je suis donc ravie d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer cette quatrième édition du SOFINS. Ce Salon est à l'image du ministère des armées : il est jeune et innovant, il associe exigence militaire et excellence industrielle. On y parle avec simplicité et pragmatisme de sujets graves, sans s'interdire de sourire pour autant !
Ouvrir cette quatrième édition du SOFINS exige de rappeler combien les forces spéciales se sont imposées comme un élément clé de notre stratégie militaire.
Discrètes, parfois secrètes, les forces spéciales se sont faites un nom. Un nom qui, chez beaucoup, nourrit l'imaginaire, les envies, les fantasmes souvent, l'admiration toujours. Etre « spéciales », c'est une qualité qui oblige, qui appelle à l'exigence. C'est être un outil dont on parle peu mais dont on attend beaucoup.
Car les forces spéciales sont aujourd'hui incontournables. Depuis plus de 25 ans maintenant, elles sont engagées sur tous les fronts. Elles sont de tous les combats. Partout, elles interviennent, appuient, aident, renseignent.
Leur réactivité, leur souplesse et leur polyvalence en font les fers de lance de la lutte contre le terrorisme, au Levant comme au Sahel. En complément des autres forces, elles usent, elles désorganisent l'adversaire, au coeur même de ses lignes. Et je voudrais saisir cette occasion pour remercier les opérateurs de nos forces spéciales pour leur action, discrète et implacable, qui nous permet d'obtenir tant de résultats sur le terrain.
Aujourd'hui intimement associé aux services de renseignement qui lui fournissent les informations nécessaires à son action, le COS agit en parfaite symbiose avec ses partenaires français comme étrangers. Il n'est donc plus seulement un outil de haute précision, c'est un système de force, cohérent et autonome, pleinement intégré au sein de nos armées. Et cette qualité est le privilège d'un cercle très restreint de forces spéciales à travers le monde.
Nous avons donc un besoin vital des forces spéciales, pour notre défense, pour nos actions, pour notre supériorité opérationnelle. Et la loi de programmation militaire prend pleinement la mesure de ce besoin.
Les forces spéciales bénéficieront dans leurs opérations de l'effort majeur fait dans la LPM, notamment en matière de renseignement et de capacité d'action. Satellites d'observation, de communication, drones armés, nouveau sous-marins avec des moyens inédits pour la mise en oeuvre de commandos, sont autant de moyens clés pour vous.
Les moyens dont vous disposez en propre seront également renforcés avec notamment la livraison de près de 400 véhicules neufs spécifiquement conçus pour vous. Ce sont aussi 6 hélicoptères NH90 spécifiquement adaptés à vos besoins qui vous parviendront d'ici 2025. Je crois d'ailleurs savoir que certains des équipements de ce futur hélicoptère sont présentés ici.
Les défis restent néanmoins nombreux. Il y a bien sûr le sujet complexe de l'aéromobilité. Celui du développement des drones pour lesquels les applications et l'imagination ne manquent pas. Je n'oublie pas le défi des systèmes d'information et de communication, le nouveau nerf de la guerre que le COS entend parfaitement dominer. Je pense aussi aux équipements individuels, ceux qui accompagnent le commando dans ses missions périlleuses : l'armement, la protection, les radios, tout cela doit être sans cesse amélioré au profit d'opérations toujours plus complexes et exigeantes. Enfin, dernier défi, et de poids : celui, justement, du poids. Ces matériels modernes et de qualité doivent continuer à être facilement transportables et opérables par les forces sur le terrain.
Ce sont tous ces défis que le SOFINS entend relever. C'est le sens de notre présence ici. Nous préparons l'avenir. Nous adaptons notre outil de défense. Nous innovons. Pour surprendre l'ennemi, de plus en plus fugace, agile et discret. Pour avoir un temps d'avance dans les déplacements ou la communication. Pour mieux s'adapter aux nouvelles menaces et aux nouveaux espaces de conflit.
L'innovation, c'est un sport d'équipe. A l'avant-centre, il y a nos opérateurs. Les forces spéciales ici présentes savent, pour en subir parfois les coups, l'agilité de nos ennemis. Elles connaissent l'exigence de leurs missions. Cette connaissance leur donne à la fois légitimité et compétence pour développer de nouvelles solutions, pour identifier le détail qui fera la différence. Cet apport est essentiel. Il n'est toutefois pas suffisant.
Les ailiers, ce sont nos industriels. Leur expertise, leur savoir-faire, il nous faut le mettre à profit, l'exploiter, l'accompagner. Car c'est vous qui produisez nos outils.
Les grands industriels bien sûr : vous êtes au coeur de notre projet, votre savoir-faire est unanimement reconnu. Vos solutions contribuent au rang qui est le nôtre. Elles contribuent aussi à la puissance de nos armées et de nos forces spéciales.
L'innovation fait aussi la part belle à d'autres ailiers plus petits, plus jeunes, et très agiles. PME, TPE, startups, c'est aussi vous qui portez l'avenir. Votre rôle est essentiel et au sein d'un salon comme le SOFINS vous avez toute votre place. Et vous avez tout autant votre place au ministère des Armées : c'est le sens du plan Action PME que nous portons depuis un an. C'est aussi le sens des dispositifs RAPID que nous finançons à hauteur de 50M€ par an pour des projets innovants de PME. Sans vous, notre ambition d'innovation ne pourrait pleinement se réaliser.
Vous le savez, l'innovation est un écosystème bouillonnant et nous ne pourrions nous y insérer sans disposer d'une équipe performante, organisée et enthousiaste.
Ainsi, je souhaite, aux côtés des industriels, des PME et startups, saluer l'action de nos arrières latéraux, nos défenseurs de l'innovation, la DGA et l'Agence de l'innovation de défense, créée l'an dernier. Cher Emmanuel, je suis ravie que vous soyez parmi nous aujourd'hui. Je tiens à souligner la qualité de votre travail et toute l'ardeur et la volonté que vous mettez avec vos équipes à construire le futur de notre défense.
L'équipe performante, organisée et enthousiaste, nous l'avons. Maintenant, nous devons souder cette équipe, de bout en bout. C'est là toute la plus-value du SOFINS : réunir les acteurs de l'innovation autour des opérateurs de terrain pour accélérer la boucle innovation, développement, acquisition.
Chaque année, une soixantaine de projets sont financés par le COS. Ces projets, directement utiles aux forces spéciales, bénéficient également aux unités conventionnelles. Maîtriser les risques et pouvoir les anticiper en partageant ces équipements avec l'ensemble de nos armées : c'est bien la noble tâche de cette 4ème édition du SOFINS.
Innover c'est évidemment essentiel, mais il faut aussi pouvoir acquérir ces nouveaux matériels. Pour cela et plus généralement pour l'ensemble de vos acquisitions, nous avons prévu des procédures plus agiles, nous avons donné instruction aux acheteurs d'utiliser l'ensemble des souplesses prévues par les procédures d'acquisition des matériels de défense. Mais j'insiste, c'est un travail d'équipe, utilisateurs et acheteurs doivent anticiper les besoins et travailler ensemble en amont, pour éviter les délais et les dérapages de coûts.
Je tenais donc à remercier le Cercle de l'Arbalète et tout particulièrement son président, Monsieur de Saint Sernain, pour son investissement personnel dans ce beau projet. Je sais ce que cet évènement vous doit.
Et la réussite du SOFINS tient également à l'implication constante d'un homme dès sa première édition en 2013, monsieur Michel Vernejoul, maire de Martignas-sur-Jalle que je souhaite remercier tout spécialement pour l'accueil qu'il a réservé en 2011 au 13ème régiment de dragons parachutistes, à leurs familles et pour son indéfectible appui au régiment depuis.
Je remercie également l'Amiral Isnard, pour son engagement et son professionnalisme à la tête du COS.
Je veux enfin saluer nos partenaires étrangers. Ils font partie intégrante de cette équipe que j'appelle de mes voeux. Je tiens à les remercier chaleureusement de leur présence. En seulement 4 éditions, ce salon s'est imposé comme un évènement incontournable pour notre communauté de défense. Le nombre de délégations étrangères, plus d'une cinquantaine aujourd'hui, est illustratif de cette dynamique. C'est pour nous une grande fierté et une belle marque de confiance. Cette présence illustre les liens qui nous unissent et la confiance que nous partageons. Je vous le dis avec force : nos portes vous sont ouvertes. Vous pouvez compter sur nous comme nous comptons sur vous.
Enfin, je salue le courage de nos forces spéciales qui, dans l'ombre, au péril de leur vie, garantissent au quotidien la protection des Français.
Il serait illusoire de croire que la bataille du terrorisme peut se gagner seul. Nous avons tous été touchés par des attentats conçus et pensés depuis les mêmes caches et les mêmes cellules. C'est seulement ensemble, avec des forces coalisées et organisées que nous vaincrons l'ennemi. Notre présence ici y contribue et j'en suis fière.
Vive la République ! Vive la France !
Source https://www.defense.gouv.fr, le 3 avril 2019