Déclaration de Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des armées, en réponse à une question sur la crise humanitaire au Yémen, à l'Assemblée nationale le 7 mai 2019.

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Circonstance : Question posée au gouvernement par M. M. Jean-Paul Lecoq, député (Gauche démocrate et républicaine) de Seine-Maritime, à l'Assemblée nationale, le 7 mai 2019

Texte intégral

Monsieur le Député,


Vous l'avez rappelé, la guerre au Yémen est une guerre sale, et je crois que nous pouvons être entièrement d'accord à ce sujet. C'est pourquoi nous appelons de nos voeux une solution politique.

La guerre au Yémen est née d'un conflit interne. En 2004, la guerre civile éclate et voit la rébellion houthie, qui représentait 15 % de la population, démarrer une lutte contre le pouvoir central.

Les rebelles houthis, implantés dans le nord du Yémen, effectuent des actions de harcèlement dans les provinces saoudiennes frontalières.

Je rappelle que 200 attaques ont eu lieu depuis le mois de janvier 2019, en majorité des tirs de roquettes, et qu'il est procédé à des tirs d'engins balistiques sur le territoire saoudien - une vingtaine par an depuis 2016.

La France est depuis longtemps engagée en faveur du processus de paix. Le gouvernement a récemment reçu l'envoyé spécial des Nations unies, M. Griffiths, et lui réitère son plein soutien dans sa mission difficile.

Le gouvernement n'a jamais nié l'existence d'armes d'origine française au Yémen.

Comme l'a dit Mme Florence Parly, nous n'avons pas la preuve que ces armes sont employées contre les populations civiles.

Croire que cet horrible conflit disparaîtrait si la France mettait fin à son partenariat avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis est faux.

On ne peut pas abandonner des pays qui font face à des menaces contre Al-Qaïda qui nous a frappés sur notre propre sol en 2015.

Enfin, vous le savez, Le Havre est un grand port français, c'est un port majeur qui accueille notamment les cargos des pays du Golfe et dessert la région du Moyen-Orient. Il n'est donc pas étonnant qu'un cargo saoudien s'y arrête.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mai 2019