Déclaration de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur la présence des entreprises françaises en Afrique et l'aide apportée par la France en faveur du développement économique du continent africain, à Paris le 30 octobre 2019.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Circonstance : Ouverture du forum Ambition Africa 2019

Texte intégral

Monsieur le Directeur général [de Business France], cher Christophe [Lecourtier]
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Directeur général de l'Agence française de développement,
Mesdames et Messieurs les chefs d'entreprises, les journalistes, également, qui relayez les travaux,
Chers amis,


Un grand merci pour être venus des quatre coins du continent et des quatre coins de la France également pour cette deuxième édition.

Il ne vous a pas échappé que depuis quelques mois, nous nous étions engagés, sous l'égide du président de la République, à un acte deux. Je vois qu'il y a également l'acte deux d'Ambition Africa, avec des résultats significatifs, dans la présence et dans le nombre de rendez-vous montés, et nul doute que tout cela débouchera ensuite sur des projets concrets.

Je commencerais peut-être en nous remémorant cette phrase célèbre dans la littérature française : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." On se souvient de Montaigne, avec sa complicité avec la Boétie, une sorte d'évidence. J'ai envie de dire que c'est la même chose pour la France, l'Afrique, l'Europe, l'Afrique, parce que c'était vous, parce que c'était nous. Très clairement, ce fuseau eurafricain, c'est l'avenir immédiat, c'est déjà l'avenir de moyen et de long terme.

On a vu la Chine prendre un essor considérable ces dernières décennies dans le commerce mondial, et je pense que ce fuseau eurafricain est celui qui sera le relais de croissance, de par les liens qui vont se tisser.

Merci beaucoup aux équipes de Business-France d'avoir organisé, à nouveau, cet événement. Elles ont travaillé sans relâche, et nous sommes finalement au prélude, à l'aube d'une année 2020 qui sera particulièrement faste dans cette relation entre l'Afrique et la France. Il y a le Sommet qui se tiendra au mois de juin mais également la saison culturelle qui prendra le relais pour le deuxième semestre. Certes, il y a cette année 20/20 qui sera particulièrement marquante, et aujourd'hui on est aux prolégomènes, mais c'est une dynamique qui ne s'arrêtera pas, j'en suis persuadé, parce que nous avons fait, le président de la République a fait, de ces relations avec le continent, des relations renouvelées, une priorité.

Tout cela doit passer, en s'appuyant toujours plus, toujours mieux, sur le secteur privé que vous représentez, investisseurs comme entrepreneurs. Vous connaissez un certain nombre d'initiatives, les passeports talents, les campus qui sont en train de voir le jour, le campus franco-tunisien, le campus franco-sénégalais, sans compter de nombreuses autres initiatives en matière d'enseignement supérieur. Il y a également les financements engagés, puisque pour soutenir le développement des PME l'initiative "Choose Africa" a été lancée, vous pourrez d'ailleurs voir son stand à l'entrée, avec 2,5 milliards d'euros pour accompagner près de 10 000 start-up, TPE PME africaines d'ici 2022. Derrière de grands chiffres ou de grands noms, on peut se demander s'il y a du concret. Oui, je vous le confirme. Je prendrais quelques exemples, "Choose Africa" c'est par exemple sept millions de dollars mis en equities, pour venir aider au développement d' "Africa Education Holding" et faire en sorte que des dizaines de milliers d'étudiants puissent avoir accès, à travers cette initiative, à de bonnes études.

C'est également un ticket de 400.000 euros mis par Proparco dans mSurvey, une startup du Kenya. C'est également un prêt de plusieurs dizaines de millions d'euros à SIFCA pour aider cet acteur majeur dans le sucre de canne, le caoutchouc, avec 110.000 exploitants derrière.

Tout cela pour vous dire qu'il y a des moyens qui ont été annoncés et ces moyens sont au rendez-vous pour aider et créer les conditions d'un secteur privé qui soit florissant.

Quand on regarde les chiffres, on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. À moitié vide, c'est : les exportations françaises sont en repli depuis trois ans. Certes, on avait doublé ces exportations en valeur absolue mais le marché, lui, avait été multiplié par quatre, donc on avait été un peu dilué. C'est le verre à moitié vide et l'on ne doit pas se résoudre à cela.

Le verre à moitié plein, c'est que les entrepreneurs français ont décidé d'entreprendre aussi en Afrique et de desservir ces marchés, leurs consommateurs, au plus près, depuis des bases et des investissements qui sont réalisés sur le continent. Et c'est ainsi que l'on a pu voir une multiplication par plus de dix des investissements français sur le continent depuis les années 2000.

Cela montre aussi que notre façon d'être présents au continent est sûrement différente de celle d'un certain nombre d'autres pays. Parce que nous ne souhaitons pas juste exporter et importer, nous souhaitons également être des acteurs locaux, enracinés. Et je crois que toutes les entreprises françaises présentes ne se contentent pas d'investir en Afrique, elles s'investissent avec l'Afrique, avec ses talents, qu'elles contribuent à développer, à soutenir. Et ça, cela fait une grande différence dans la façon de voir les choses.

Je veux donc vraiment saluer et rappeler l'action des quelque 3.200 entreprises, filiales françaises implantées en Afrique, les plus de 600.000 emplois, d'après le dernier rapport d'Hervé Gaymard, emplois directs et indirects - et je salue le CIAN présent ici à travers son président délégué, cher Etienne [Giros] -, avec une action particulièrement importante.

Quelques nouveautés cette année, Christophe l'évoquait, avec le Club Afrique de France Invest qui est présent et qui va pouvoir aussi, peut-être, faire en sorte que tous les acteurs impliqués dans le financement proposeront des solutions nouvelles, ciblées pour les entreprises africaines, notamment les PME.

Il y a de nombreux débats à venir. C'est pour cela que je ne vais pas être plus long pour laisser la parole à Agnès [Pannier-Runacher] et surtout pour que le débat puisse s'enclencher parce que les thèmes sont riches, ils sont nombreux : inventer une nouvelle forme d'urbanisme, l'Afrique c'est maintenant, les sujets du numérique, de santé également. Bref, vous avez décidé de passer au scanner l'ensemble des opportunités qui peuvent se présenter aux entrepreneurs africains comme aux entrepreneurs français.

Donc, pour cela, que Business France en soit remercié, et très bon Salon, très bonne journée à vous tous et à chacune et à chacun. Je vous remercie.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 novembre 2019