Déclaration de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur Haïti, à l'Assemblée nationale le 5 novembre 2019.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Merci beaucoup Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Ministre,


Nous partageons votre analyse. La situation en Haïti est particulièrement préoccupante depuis le mois de juillet 2018. Effectivement, un certain nombre de mouvements insurrectionnels se sont déroulés avec une recrudescence depuis la fin du mois d'août. Cela a conduit, hélas, à déjà 42 morts depuis début septembre, à plusieurs dizaines de blessés. L'ambassade de France, l'institut français d'ailleurs ont été la cible d'actes de vandalisme. Et je tiens également à saluer l'engagement, le dévouement de notre ambassadeur, de son équipe pour faire face à ces événements.

J'ajoute que la situation politique est aujourd'hui totalement bloquée. Le nouveau gouvernement n'a, à ce stade, pas été investi. Et, donc, face à cela nous menons de front plusieurs priorités.

Une de nos priorités est d'assurer la sécurité de la communauté française, de prendre un certain nombre d'actes par précaution. Nous avons ainsi laissé le lycée Alexandre Dumas fermé à l'issue des vacances de la Toussaint pour éviter toute prise de risque.

Notre priorité est également de prévenir une situation humanitaire qui se dégrade. Il faut avoir en tête que quatre millions de personnes sont en insécurité alimentaire - c'est 40% de la population. Et vous avez voté jeudi dernier, en présence de Jean-Yves Le Drian, le doublement de l'aide alimentaire programmée française, cela va nous aider à pouvoir proposer des solutions de crise, avec notre centre de crise et de soutien.

Notre dernière priorité, c'est de soutenir la reprise d'un dialogue. Le président de la République d'Haïti doit être à la hauteur des circonstances et nous l'accompagnons s'il le souhaite, nous accompagnerons la société civile, les forces vives d'Haïti, pour pouvoir, avec l'OIF, avec l'Union européenne, faire en sorte que ce dialogue puisse avoir lieu. Il y en a grand besoin. Je vous remercie.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 novembre 2019