Déclaration de Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d'État aux affaires européennes, en réponse à une question sur la situation au Liban, au Sénat le 6 novembre 2019.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mada
me la Sénatrice,

Nous ne sommes pas dans l'ingérence, mais nous suivons avec la plus grande attention effectivement la situation et ses importantes manifestations qui réclament quotidiennement et depuis plusieurs semaines des réformes sur les plans économique, social et politique.

Le défi, vous l'avez dit, c'est pour les autorités libanaises de pouvoir répondre à ces fortes attentes exprimées par les Libanais, dans une situation très fragile ; parce que c'est aussi le contrecoup des crises régionales et d'une économie qui, comme vous le dites, ne va pas bien.

Le besoin de réformes d'ampleur est reconnu par tous, et les manifestations qui ont conduit à la démission du Premier ministre Saad Hariri le 29 octobre dernier montrent que la suite est incertaine et que c'est d'abord aux Libanais de l'écrire.

Dans ce contexte, la France dit deux choses : l'importance de la stabilité du pays dans un contexte régional très tendu, et par ailleurs, l'importance d'écouter la voix des manifestants et de pouvoir leur répondre, parce que leurs demandes de réformes sont, nous semble-t-il, légitimes. À la suite de la démission du Premier ministre, il nous semble essentiel qu'un gouvernement puisse rapidement être formé pour conduire des réformes dont le pays a besoin. Dans le contexte de crise économique, social et politique que traverse le Liban, il revient désormais aux responsables politiques libanais de faire prévaloir un esprit d'unité national et de responsabilité pour garantir cette stabilité, la sécurité et l'intérêt général.

Tout doit être fait pour éviter les provocations, pour éviter les violences, pour préserver le droit des citoyens à manifester pacifiquement. Il est essentiel que l'ensemble des forces politiques facilite dès à présent la formation d'un nouveau gouvernement qui puisse répondre aux aspirations légitimes exprimées par les Libanaises et les Libanais, et puisse aussi prendre les décisions qui s'imposent, indispensables au rétablissement économique du pays.

La France, dans le cadre fixé par la conférence Cèdre se tient prête à soutenir le Liban sur cette voie, et dans ce moment crucial, la France, comme toujours, se tient aux côtés du peuple libanais.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 novembre 2019