Texte intégral
YVES-RENE TAPON
Bonjour Emmanuelle WARGON.
EMMANUELLE WARGON
Bonjour.
YVES-RENE TAPON
Vous signerez tout à l'heure au Havre un pacte territorial de transition écologique industrielle du Havre Seine Métropole, alors la fermeture de la centrale thermique du Havre est prévue pour le 1er avril 2021, les salariés d'EDF avaient déjà avancé un projet de reconversion du site moins polluant, plus écologique, cela ne vous a pas convaincu.
EMMANUELLE WARGON
D'abord je voudrais dire que cette fermeture, elle est nécessaire, il nous reste 4 centrales à charbon qui produisent de l'électricité en France. Ça correspond à l'équivalent de 4 millions de voitures chaque année, donc c'est nécessaire, on sait produire de l'électricité autrement qu'avec du charbon. En ce qui concerne la centrale du Havre, ça n'était pas possible de reconvertir cette centrale en autre chose, c'est la raison pour laquelle on la ferme, avec un très gros projet d'accompagnement 420 millions d'euros d'investissements, plus de 1 000 emplois créés à terme sur la zone et 58 actions concrètes qui mélangent écologie, développement économique, industriel.
YVES-RENE TAPON
On va revenir sur votre projet, mais pour les salariés on pouvait brûler autre chose que du charbon pour produire de l'électricité.
EMMANUELLE WARGON
Alors c'est un projet qui a été étudié au Havre et dans l'autre centrale qui est concernée, qui est à Cordemais à côté de Nantes. Pour l'instant ce projet n'est pas du tout mûr techniquement notamment parce que il est potentiellement très polluant pour la qualité de l'air, avec beaucoup de rejets émis dans l'atmosphère, donc les tests sont en cours, mais ça ne fonctionne pas à ce stade, pas pour Le Havre et pour Cordemais, on va continuer à regarder mais pour une toute, toute petite fraction de production puisqu'on ferait à 10% maximum de ce qui est produit aujourd'hui à Cordemais. Donc on voit que ça n'est pas la solution. Et puis plus globalement ça n'est pas bien d'utiliser du bois ou de la biomasse pour produire de l'électricité parce que le rendement est très mauvais, c'est-à-dire qu'il en faut vraiment beaucoup pour produire peu d'électricité et la biomasse, le bois, les produits naturels, ce sont des produits précieux, ils sont mieux valorisés par de la chaleur, donc ça n'est pas bon pour la planète d'utiliser ces produits pour produire de l'électricité.
JOURNALISTE
France Bleu Normandie, il est 8h13, nous sommes ce matin avec Emmanuelle WARGON, secrétaire d'Etat à la Transition écologique et industrielle.
YVES-RENE TAPON
Alors la centrale EDF du Havre, ce sont 170 emplois directs, environ 900 emplois induits et le pacte que vous signerez aujourd'hui au Havre, son objectif c'est d'assurer une transition écologique sans casse sociale.
EMMANUELLE WARGON
Oui alors 160 emplois directs, mais ce sont des salariés qui ont un contrat de travail avec EDF et EDF bien sûr s'engage à les reclasser. Il y a un gros travail de fait y compris avec les organisations syndicales sur comment assurer ce reclassement, soit dans la zone soit au-delà. Mais après nous avons aussi des sous-traitants, environ 40 à 50 emplois et puis des salariés du port, là aussi entre 30 et 50 emplois et donc nous travaillons aussi pour eux pour voir quels types de reconversion, sachant que nous accueillons un beau projet de SIEMENS GAMESA pour produire des éoliennes, pour les éoliennes en mer, que ce projet va s'installer sur le port et que donc ce projet-là, rien que ce projet-là produira des emplois.
YVES-RENE TAPON
Donc ça veut dire que les salariés qui travaillent aujourd'hui à la centrale EDF pourraient être prioritaires éventuellement après reconversion pour aller travailler chez SIEMENS ?
EMMANUELLE WARGON
Tout-à-fait, que ce soit les salariés d'EDF, encore une fois les salariés d'EDF qui gardent leur contrat de travail avec EDF, les sous-traitants et les salariés du port, l'arrivée de SIEMENS GAMESA est une opportunité et on travaille avec SIEMENS GAMESA et bien sûr avec les organisations syndicales et bien sûr avec tous les employeurs, la CCI, pour qu'il y ait des recrutements prioritaires.
YVES-RENE TAPON
On reviendra sur ce sujet avec les auditeurs de France Bleu Normandie, puisque vous allez rencontrer Emmanuelle WARGON des salariés de la centrale dans la matinée au Havre.
EMMANUELLE WARGON
Oui, j'ai souhaité voir les organisations syndicales et les salariés, ça me parait indispensable.
YVES-RENE TAPON
Autre question d'actualité, nous allons aller au bout de la réforme des retraites a dit Edouard PHILIPPE hier soir sur France 2, le Premier ministre tend la main aux partenaires sociaux en annonçant le retrait de l'âge pivot à 64 ans à condition qu'ils trouvent une autre solution pour financer le régime de retraite, croyez-vous vraiment qu'ils y parviendront alors qu'on discute depuis deux ans de ce sujet ?
EMMANUELLE WARGON
On ne discute pas depuis deux ans de l'équilibre à court terme, on discute depuis deux ans, comment construire le régime universel et la CFDT, l'UNSA, la CFTC sont intéressés pour construire ce régime universel de répartition par points. Sur l'équilibre les partenaires sociaux relèvent le défi de dire, on peut trouver des pistes d'équilibre d'ici au mois d'avril, et c'est le pari de la confiance que font le gouvernement et le Premier ministre. Donc oui, nous sommes confiants dans leur capacité à proposer une ou plusieurs solutions.
YVES-RENE TAPON
Emmanuelle WARGON, merci d'avoir accepté l'invitation de France Bleu Normandie ce matin à quelques heures de votre visite au Havre.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 janvier 2020