Interview de Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, à BFMTV le 17 février 2020, sur la candidature d'Agnès Buzyn comme tête de liste de La République en Marche aux municipales à Paris.

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Média : BFM TV

Texte intégral

PERRINE STORME
Nos invités, bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour.

PERRINE STORME
Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, vous êtes aussi sur la liste de La République en marche dans le 16e arrondissement de Paris, et bonjour Alain DUHAMEL.

ALAIN DUHAMEL
Bonjour.

PERRINE STORME
On va vous donner la parole dans un instant, mais avant on va retrouver Ashley CHEVALIER qui est ce matin aux côtés des militants La République en marche, qui tractent du côté du 15e arrondissement.

CHRISTOPHE DELAY
Agnès PANNIER-RUNACHER, Agnès BUZYN tête de liste, est-ce son choix ou celui du président de la République ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est son choix.

CHRISTOPHE DELAY
Vous en êtes sûre ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
J'en suis sûre parce qu'elle démissionne du gouvernement, elle pose un acte fort pour aller à la bataille, ça fait plusieurs fois qu'elle essaye de rentrer dans cette campagne électorale, vous le savez, à chaque fois c'est compliqué puisqu'il y a une activité de son portefeuille de ministre qui est intense, et là elle peut enfin démissionner, passer son mandat à quelqu'un d'autre, Olivier VERAN, qui est une personne de grande qualité, et y aller pour donner tout ce qu'elle a.

CHRISTOPHE DELAY
Madame, comment peut-on avoir envie le dimanche, après avoir tenu ce langage vendredi sur France Inter ?

AGNES BUZYN, MINISTRE DE LA SANTE (FRANCE INTER)
J'ai beaucoup de réformes aujourd'hui dans le ministère et c'est rajouter un surcroît de travail, inattendu malheureusement, qui est cette crise du coronavirus. J'avais dit à Benjamin GRIVEAUX, malgré mon soutien, que je ne pourrai pas m'engager auprès de lui.

CHRISTOPHE DELAY
Est-ce que vous n'êtes pas un peu en train de refaire l'histoire ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Pas du tout, parce que là elle parle d'un surcroît de travail par rapport à son portefeuille de ministre, et ce qui est nouveau c'est qu'elle démissionne, et c'est ça qui change tout, c'est qu'elle prend ce risque pour aller dans cette campagne et que nous on a la capacité, avec Olivier VERAN, qui est médecin, qui a été rapporteur du projet de loi de Finances de Sécurité sociale, qui connaît par coeur les dossiers, et on lui dit « c'est bon, il y a la relève, tu peux y aller, on te fait confiance, et on est persuadé qu'on va gagner. »

CHRISTOPHE DELAY
Agnès PANNIER-RUNACHER, quand on se place quand même du point de vue de l'électeur, voilà une femme, extrêmement compétente, qui gérait des dossiers essentiels, la réforme des retraites, dont le débat commence cet après-midi à l'Assemblée, la crise dans les hôpitaux, le coronavirus, la future loi sur la dépendance. Franchement, est-ce que la gestion de ces dossiers ne pesait pas plus lourd que le sauvetage de la campagne de La République en marche à Paris ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais, vous donnez le sentiment qu'il n'y a pas de gens derrière au ministère de la Santé, le coronavirus c'est des milliers de personnels de santé qui sont sur le terrain et qui font un travail absolument remarquable et que je salue ici, et ce qu'a fait Agnès, très bien, c'est de les organiser et d'organiser la prise en charge du coronavirus, et ce qui est très important c'est qu'elle a derrière la relève. Qu'est-ce qui autorise Agnès à y aller, c'est d'avoir Olivier VERAN derrière, Olivier VERAN qui est médecin et qui a une grande crédibilité, c'est un de ceux qui ont écrit le programme de la santé du président de la République, c'est ça qui change tout.

PERRINE STORME
Oui, mais ça donne des arguments aussi aux adversaires, on a entendu notamment Emmanuel GREGOIRE, le directeur de campagne d'Anne HIDALGO, premier adjoint à la Mairie de Paris, dire que finalement l'intérêt national a été sacrifié au nom de l'intérêt du parti.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Pardonnez-moi, mais c'est un argument qui est fort piteux, qui d'ailleurs témoigne d'un petit peu de fébrilité dans le camp de Madame HIDALGO, parce qu'elle en face d'elle une figure qui rassemble, une figure qui fait l'unanimité, une figure qui incarne, comme l'a très bien dit Alain DUHAMEL, les valeurs du progressisme, et donc moi je pense qu'on a…

PERRINE STORME
Donc ça n'affaiblit pas le gouvernement son départ ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Non parce que, vous minorez la présence d'Olivier VERAN, qui est une présence très importante.

CHRISTOPHE DELAY
Vous avez des nouvelles de Benjamin GRIVEAUX ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, on a échangé des textos, mais à ce stade il se repose, et je pense qu'il est très content, très content, qu'Agnès reprenne le flambeau, parce qu'il a été privé de son élection.

CHRISTOPHE DELAY
Comment va-t-il ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, je ne reviens pas sur ça, je pense qu'il est terriblement affecté par la situation et terriblement…

CHRISTOPHE DELAY
Est-ce que la vie politique, pour lui, est terminée ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, là je pense que ce serait indécent de dire ça, parce que justement on a voulu le casser, et justement ce qui s'est passé, qui se passe le jour du programme, c'est-à-dire le jour où on fait toutes les annonces importantes, on structure le projet, et qui tombe pile poil une vidéo de mai 2018, est-ce que ce n'est pas un montage politique ? Donc nous sommes engagés à fond…

CHRISTOPHE DELAY
Complot politique ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Nous sommes engagés à fond dans la bataille, je peux vous dire que sur le terrain tout le monde est prêt à se battre et cette bataille on va la gagner, avec Agnès BUZYN, avec tous les candidats, qui sont remontés comme des pendules pour aller gagner.

CHRISTOPHE DELAY
Merci à tous les deux d'être venus sur le plateau de « Première édition. »


source : Service d'information du Gouvernement, le 18 février 2020