Interview de Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, dans "Terres# 07" de février 2020, sur la politique du gouvernement en matière d'agriculture et d'alimentation.

Prononcé le 1er février 2020

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Q - Les effets de la loi EGALIM tardent à se faire sentir sur le revenu des agriculteurs, qu'envisagez-vous pour que cette réforme traduise enfin pleinement ses effets ?

APR. Les effets d'EGALIM doivent être évalués avec un minimum de recul. Des signes positifs ont été observés pendant les négociations commerciales en 2019 et ce alors même que l'ensemble des mesures n'étaient pas encore entrées en vigueur. Mais nous devons aller plus loin pour que les résultats soient satisfaisants.

Pour apprécier pleinement l'impact de la loi sur les revenus des agriculteurs, ainsi que sur le prix des denrées alimentaires, nous avons mandaté deux experts économiques indépendants. Leurs travaux seront finalisés d'ici la fin de l'année.

Q - Les citoyens sont très sensibilisés à l'origine des produits et sont attachés à un étiquetage transparent, quelles mesures défendez-vous en ce sens ?

APR. Les Français doivent disposer d'informations claires sur l'origine des produits qu'ils consomment.

Avec Didier Guillaume, nous avons initié une réflexion pour valoriser davantage la part française des produits. Un groupe réunissant les professionnels des filières a été mis en place pour travailler des méthodes homogènes d'étiquetage. En parallèle, nous suivons de près les initiatives des opérateurs. Renforcer l'information des consommateurs est favorable à la fois aux consommateurs et aux agriculteurs.

Nous soutenons également le renforcement du cadre européen qui prévoit déjà l'indication d'origine de nombreux produits. Nous souhaitons avancer vite sur la pérennisation de l'indication de l'origine de la viande et du lait en tant qu'ingrédients ou encore la liste précise des pays d'origine des miels en mélange.

Enfin j'ai demandé à la DGCCRF de renforcer ses contrôles sur le respect des règles d'étiquetage et de lutter contre les pratiques de "francisation" des produits qui sont intolérables.

Q - Quel rôle les Chambres d'agriculture doivent-elles jouer pour favoriser une alimentation locale et de qualité ?

APR. Grâce à leur connaissance du terrain et leurs missions d'accompagnement des producteurs, ce sont des acteurs essentiels.

Pour ne prendre qu'un exemple, je pense notamment aux projets alimentaires territoriaux (PAT) pour permettre le développement des circuits de proximité et la mise en relation de l'offre et la demande à l'échelle des territoires. Dans les territoires, les Chambres d'agriculture peuvent ainsi soit apporter leur expertise, soit être directement force motrice pour l'élaboration du diagnostic et l'élaboration de ces projets.


Source https://chambres-agriculture.fr, le 26 février 2020