Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur les Français bloqués à l'étranger et l'épidémie de Covid-19, à l'Assemblée nationale le 31 mars 2020.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Oui, Madame la Députée, vous avez fixé le cadre : fermeture des aéroports, fermeture des frontières, disparition progressive des lignes régulières - tout cela généralement de manière brutale -, fermeture des espaces aériens, avec pour résultat 130 000 de nos compatriotes bloqués, souvent d'ailleurs brutalement et sans avoir de capacité de réagir rapidement, je pense aux 20 000 Français qui étaient au Maroc, il y a encore dix jours.

Face à cela, nous avons mis en place un dispositif exceptionnel, indispensable, parce que ces 130 000 ressortissants français étaient localisés dans 140 pays différents. Et je dois vous dire que chaque pays, c'est un problème et généralement c'est un problème complexe.

Nous avons mis en oeuvre un dispositif qui fait que, avec la collaboration étroite du ministère des transports, du centre de crise du Quai d'Orsay et d'Air France, à qui je veux rendre hommage ici pour sa disponibilité et sa coopération, un dispositif qui permet à la fois de maintenir, autant que faire se peut, les vols réguliers, mais il faut à chaque fois une autorisation, à la fois de créer des vols spéciaux, dans des prix mesurés, modérés, et troisièmement, - et nous le faisons de plus en plus -, nous affrétons nous-mêmes, c'est-à-dire l'Etat affrète des vols dans tous les pays, y compris des vols intérieurs, dans chacun des pays, je pense aux Philippines, je pense au Pérou, en particulier, où il y a des Français qui sont dans d'autres villes que la capitale, pour les ramener le plus rapidement possible sur le territoire national.

Il reste aujourd'hui - il restait hier soir - environ 10 000 de nos compatriotes qui étaient dans l'impossibilité de revenir. Mais nous irons jusqu'au bout du traitement de chaque situation. Il faut qu'ils le sachent, même si c'est parfois un peu long. C'est toujours très complexe. Je pense au Vanuatu, je pense au Népal, je pense au Guatemala, à d'autres pays de ce type qui sont très compliqués.

L'autre question que Mme Genetet pose est différente. C'est celle des PVT en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ils ne font pas partie de ces 130 000. C'est un sujet sur lequel je m'expliquerai avec elle et nous allons trouver des solutions pour éviter à ces jeunes-là, des PVT, d'avoir les conséquences trop graves du confinement qui s'est installé en Australie et en Nouvelle-Zélande.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er avril 2020