Extraits d'un entretien de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, à CNews le 18 mars 2020, sur le rapatriement des Français de l'étranger en raison de l'épidémie de Covid-19.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Texte intégral

Q - En direct avec nous, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en charge du tourisme, M. Jean-Baptiste Lemoyne parce qu'il y a une autre problématique ce soir, c'est la problématique de milliers de Français qui sont bloqués à l'étranger.
Bonsoir, Jean-Baptiste Lemoyne

R – Bonsoir.

Q - Qu'êtes-vous en train de mettre en place pour ces Français qui sont bloqués à l'étranger ?

R - Alors c'est simple. Je vous appelle d'ailleurs depuis le Centre De Crise et de Soutien du Quai d'Orsay où toutes les équipes sont mobilisés en H24. On est dans un recensement systématique, pays par pays, des Français qui sont en déplacement, comme touristes ou en voyage d'affaires, et qui ont besoin de rentrer à la maison, si je puis dire. À partir de ce tableau qui est actualisé tous les jours, - et nos ambassadeurs sont également sur le pont, avec les consuls -, avec le ministère des transports, avec les compagnies aériennes, cela nous permet d'avoir ce dialogue pour mettre en place des vols - j'ai envie de dire - des ponts aériens parce qu'au Maroc, nous avions vingt mille Français qui doivent revenir. Depuis vendredi, nous avons réussi à en faire rentrer douze à treize mille. Il en reste encore six à sept mille à évacuer.
Nous sommes dans ce travail au quotidien, avec toutes les compagnies, à partir de tous les cas qu'ils nous sont signalés ; je sais que c'est parfois un peu pénible, angoissant, parce que nos compatriotes attendent parfois plusieurs jours. Mais je peux vous dire et attester que tout le monde est sur le pont pour faire au mieux avec les moyens mis en place par les compagnies qui, elles-mêmes aussi, sont touchées.

(...)

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, est-ce qu'il y a une part de mauvaise volonté de la part de certaines compagnies aériennes qui, il faut le dire, subissent de plein fouet cette crise du coronavirus. Est-ce qu'il faut leur mettre la pression ?

R - Je constate qu'avec Air France, avec Transavia, on a un travail très fructueux, et je leur rends hommage parce qu'eux-mêmes se trouvent avec des effectifs qui sont confinés, qui ne peuvent pas, forcément, être au complet pour voler et donc, tout le monde fait au mieux. Le problème qui se passe, c'est que, au moment où je vous parle, c'est à peu près cent mille Français de par le monde qui sont concernés. Par définition, il s'agit de mettre en place des moyens assez exceptionnels, alors que les ressources humaines ont tendance à être sur-sollicitées. Et donc, encore une fois, c'est au quotidien de nouveaux vols qui se rajoutent.
Si je prends le cas marocain qui cristallisait beaucoup, c'est une centaine de vols qui ont été mis en place en trois, quatre jours pour, déjà, évacuer beaucoup de monde. On continue, et on va continuer jusqu'à temps que tous nos compatriotes soient de retour à la maison. Donc, ce dont je veux témoigner, c'est vraiment du fait que tout le monde se bouge et se mobilise. Naturellement, je comprends que ce soit parfois pénible, sur le terrain, mais on fait avec tous les moyens que l'on trouve et tout le monde est de bonne volonté, je veux le dire, les compagnies, et ce qui est clair, c'est que, y compris quand, à un moment, elles vont vouloir cesser les vols, nous continuerons à leur demander d'en déployer parce que, c'est clair, cette parole présidentielle sera respectée.

Q - Merci beaucoup, merci Jean-Baptiste Lemoyne, de ce témoignage, de cet engagement, évidemment, pris en direct sur C News.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mars 2020