Texte intégral
Q - Jean-Baptiste Lemoyne, bonjour.
R – Bonjour.
Q - Merci d'être avec nous ce matin avant les annonces attendues du Premier ministre cet après-midi. Est-ce qu'on va pouvoir partir en vacances en juillet-août et où ?
R - Le président de la République, avec qui nous avons reçu, vendredi dernier, les acteurs de la filière tourisme, leur a donné rendez-vous fin mai pour avoir les calendriers, les informations, par rapport à la réouverture des activités touristiques. Pourquoi fin mai ? Parce que le 11 mai, s'enclenche ce déconfinement et il y a besoin de voir pendant quinze, vingt jours, comment se comporte l'épidémie, s'assurer qu'il n'y a pas de reprise, de rechute, pour donner de la visibilité aux professionnels du secteur, comme aux vacanciers. Parce que, sinon, c'est leur faire prendre un risque, le risque peut-être de reconstituer des stocks, le risque d'engager des saisonniers, et si, ensuite, on leur dit que la date change, cela sera un problème. Donc, rendez-vous fin mai.
Q - Cela veut dire que d'ici-là, d'ici la fin mai, il ne se passe rien pour les différents ponts de l'Ascension, de la Pentecôte notamment ?
R - Cela signifie que, effectivement, pour l'instant, on est dans une période où il faut avant tout combattre ce virus, combattre cette épidémie, même si des régions sont moins touchées que d'autres, et c'est le cas de la Nouvelle-Aquitaine. Mais il est très important que nous ne relâchions pas les efforts. Je comprends l'impatience des Français. Je peux comprendre aussi l'angoisse des professionnels, mais c'est pourquoi on a souhaité être au rendez-vous avec un plan qui les soutient, de façon massive.
J'écoutais votre journal et les annonces qui ont été faites par le maire de Biarritz. Je me réjouis de ces annonces fortes parce qu'elles viennent justement compléter aussi un plan national qui a mis sur la table huit milliards d'euros pour les professionnels de l'hôtellerie, de la restauration, du tourisme. Et on va compléter cela aussi avec tout un travail que je conduis avec Thierry Breton, le commissaire européen, pour que le plan de relance européen comprenne 20% des crédits qui aillent au secteur du tourisme, si important pour faire vivre nos territoires.
Q - Jean-Baptiste Lemoyne, il y aura forcément des structures, peut-être des petites structures des professionnels du tourisme, qui vont rester sur la paille, parce que la période d'arrêt de l'activité est énorme.
R - Je travaille sur ces sujets-là avec deux Néo-Aquitains, Roland Héguy, le président de l'UMIH, des Pyrénées-Atlantiques, et par ailleurs, Philippe Etchebest, qui est Chef bordelais. Effectivement, l'un et l'autre m'ont fait part de leurs inquiétudes pour un certain nombre de structures. C'est pourquoi nous avons plaidé auprès du président de la République, qui l'a entendu, qu'il fallait maintenir tous les dispositifs d'accompagnement au-delà même de la période de déconfinement et tout au long de la période de reprise. C'est-à-dire que les hôteliers et les restaurateurs puissent continuer à avoir recours à l'activité partielle, qu'ils puissent continuer à avoir recours au fonds de solidarité et surtout, pour les entreprises du tourisme et de l'hôtellerie-restauration, on a porté ce fonds de solidarité à dix mille euros. On est conscient qu'il y a un certain nombre de charges fixes qui sont encore là et, très clairement, on veut être au rendez-vous. Et surtout, on demande aussi, notamment au secteur des assurances, de faire plus, de faire mieux. Et je tiendrai jeudi, avec Bruno Le Maire, une réunion afin de leur demander des contributions supplémentaires.
Q - Une dernière question, Jean-Baptiste Lemoyne, est-ce qu'on peut dire aujourd'hui si on va pouvoir bouger cet été partout en France, ou est-ce qu'on devra se contenter d'un tourisme régional ?
R - Ce qui est clair, c'est que la reprise, cet été, cela sera un tourisme, je dirais, en circuit court. Cela va être un tourisme de proximité, dans un cadre, dans un premier temps, local, régional, et puis, naturellement, les Français, je pense, auront envie de retourner sur des lieux qu'ils connaissent, des lieux qui les rassurent, c'est ce qu'on appelle le tourisme affinitaire. Donc, cela va être le moteur de la reprise et je veille à ce qu'il y ait un certain nombre de mesures aussi pour que tout le monde puisse partir en vacances. Il y a des gens pour qui le confinement a été vécu, dans des petites surfaces, des petits appartements, à plusieurs. Et donc, on travaille aussi sur des chèques vacances, sur ces dispositifs-là. Je crois qu'après la période traumatique, ce sera important de souffler un peu.
Q - Merci beaucoup d'avoir été notre invité ce matin, Jean-Baptiste Lemoyne, ministre en charge du tourisme.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 2020