Entretien de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, à RMC et BFM TV le 1er mai 2020, sur le secteur du tourisme face à l'épidémie de Covid-19.

Prononcé le 1er mai 2020

Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Texte intégral

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, bonjour.

R – Bonjour.

Q - Merci d'être avec nous, je précise, et c'est important, que vous êtes secrétaire d'Etat en charge du tourisme, et cela, c'est essentiel en ce moment. Vous n'imaginez pas, enfin vous le savez, le nombre de questions qui viennent, qui tombent, sur RMC, tous les matins, parce que les Français veulent savoir. Les Français vont avoir besoin de partir en vacances, cet été, vous le savez bien. Alors, comment se présentent ces vacances, ces vacances estivales ?

R - Ces vacances vont aussi dépendre des efforts que, les uns et les autres, que nous allons pouvoir fournir, tout au long de cette première phase de déconfinement. En effet, on a donné rendez-vous fin mai aux professionnels du tourisme, fin mai, aux Français, pour pouvoir donner des précisions sur le calendrier, sur les modalités, selon lesquels la période qui s'ouvrira le 2 juin pourra se tenir. On le voit bien, ces vacances seront forcément un peu différentes parce que le virus, lui, ne prend pas de vacances. Donc, on aura besoin d'être toujours très vigilant. A partir du 11 mai, ce déconfinement se met en place, on aura besoin du civisme de tous, du respect des principes qui ont été énoncés pour avoir une saison estivale avec, on l'espère tous, cette capacité à s'oxygéner, à souffler. On en aura tous besoin parce que je crois que c'est un événement un peu traumatique que nous avons subi.

Q - Bien sûr. Alors, Jean-Baptiste Lemoyne, tout cela, c'est très bien, on a compris, les Français vont être responsables, vont être obligés d'être responsables. A la fin mai, nous en saurons plus, mais moi, j'ai beaucoup de questions concrètes, déjà : le tourisme, d'abord sera franco-français cet été ?

R - Ce qui est sûr, c'est qu'effectivement…

Q - On partira en vacances en France ?

R - Exactement, on va reprendre de façon concentrique. Aujourd'hui, à partir du 11 mai, on le voit, il y a un tourisme d'ultra-proximité qui pourra se mettre en place. Vous le savez, au sein de son département, on pourra désormais circuler. Jusqu'à maintenant, on pouvait circuler à un kilomètre à la ronde. Désormais, le 11 mai, ce sera cent kilomètres et dans son département, eh bien, il y aura une offre " nature-culture " qui, à nouveau, va rouvrir. Culture, avec des petits musées, des petits sites et monuments, nature, parce que dans les départements verts par exemple, les parcs et jardins seront rouverts, et déjà, c'est la capacité à pouvoir redécouvrir le patrimoine, ce qui fait la richesse de nos terroirs.

Q - Oui, on est bien d'accord. Mais, cet été, les vacances, les grandes vacances, les Français devront partir près de chez eux, ou pas ? Est-ce que cet été, parce qu'il y a cette zone de cent kilomètres, je vais être direct, par exemple, je devais aller en Corse, du continent, ou je devais aller en Bretagne, à plus de cent kilomètres de chez moi. Est-ce que je pourrai le faire, cet été ?

R - Eh bien, je pourrai vous apporter la réponse fin mai, au regard de l'évolution du virus, de la dynamique épidémique parce qu'aujourd'hui c'est le combat sanitaire qui prédomine…

Q - Je vous arrête, Jean-Baptiste Lemoyne, je vous arrête : si l'évolution favorable est constatée, si une évolution favorable est constatée, cet été, nous pourrons nous rendre sur notre lieu de vacances, en France ? On est d'accord ?

R - Je vais vous préciser les choses : si une évolution favorable est constatée, à ce moment-là, fin mai, nous pourrons prendre des dispositions qui seront plus souples que celles qui vont exister à partir du 11 mai. C'est tout l'enjeu de ce combat des trois prochaines semaines. Et je crois que nous aspirons tous à pouvoir avoir des vacances les plus normales possibles ; mais cela veut dire aussi, avec un certain nombre de nouveautés. Les professionnels se préparent avec rigueur et ardeur, avec tous ces protocoles sanitaires, parce qu'ils savent que les touristes, les voyageurs, les clients, ils voudront être rassurés, ils voudront être certains que le risque est minimal, qu'il est minimisé. Pour cela, par exemple, dans l'hôtellerie et la restauration, un gros travail a été accompli. Ils vont, par exemple, espacer les tables d'un mètre, faire en sorte que le personnel, toutes les demi-heures, se lavent les mains. Vous le voyez, chacune des activités touristiques est en train de réfléchir à ces conditions de réouverture. C'est un travail important et, je crois, important en parlant de réassurance et de sécurité. Les Français voudront se rendre dans des lieux qu'ils connaissent déjà, dans des lieux où ils se sentent, je dirais, en terrain connu. C'est pourquoi, la France avec la diversité des terroirs qu'elle offre, avec la montagne, avec la ruralité, avec également des choses à découvrir dans nos villes. Effectivement, ils plébisciteront cette France, il y aura une envie de France. Et tant mieux parce que, on le sait, la clientèle européenne et internationale ne pourra pas revenir tout de suite, et pourtant elle génère des retombées économiques considérables. Vous savez, nous sommes numéro un sur le podium du tourisme international, grâce à tous ces professionnels, à ces hôteliers, à ces restaurateurs, etc. qui font cette équipe de France, qui font que l'on est numéro un sur le podium.

Q - Bien, oui, dix-sept millions de touristes étrangers en France, en juillet-août 2019, il faut le rappeler.

R - C'est cela.

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, c'est important ce que vous dites. Puisque nous parlons des lieux d'accueil touristiques, les cafés, les bars, les restaurants, par exemple, si tout se passe bien, fin mai, ils rouvriront au mois de juin ? Notamment dans les zones vertes ?

R - Alors, on se met en position, si effectivement les nouvelles sont bonnes, de pouvoir leur donner une date. Le président de la République a reçu les professionnels, il a reçu l'hôtellerie, la restauration, le tourisme, les parcs de loisir, c'était vendredi dernier. Et il leur a dit : " fin mai, je serai en mesure "…

Q - J'ai posé une question précise.

R - ...réponse précise : fin mai, effectivement, on pourra dire à quel moment ces lieux de convivialité pourront rouvrir.

Q - Avant l'été ? Si tout se passe bien, Jean-Baptiste Lemoyne, si tout se passe bien, fin mai, est-ce que les cafés, bars, restaurants ouvriront avant l'été ?

R - Vous savez, c'est le souhait, je crois, que nous avons tous en tête. C'est le souhait des professionnels, c'est le souhait des Français, c'est mon souhait en tant que secrétaire d'état en charge notamment du tourisme, mais encore une fois, un souhait, pour qu'il se réalise, encore faut-il mener le combat sanitaire pendant les trois prochaines semaines. J'insiste parce qu'aujourd'hui…

Q - On a compris.

R - ... j'ai un devoir de vérité, Jean-Jacques Bourdin !

Q - Moi, j'ai un devoir de questions, Jean-Baptiste Lemoyne.

R - Et je vous le dis, ce ne serait pas rendre un service ni aux professionnels, ni aux Français, que de leur dire aujourd'hui " voilà, c'est telle date en juin " parce que ce serait leur faire courir un risque, celui de, peut-être constituer des stocks, embaucher des saisonniers, alors que nous n'avons pas encore cette visibilité. Cette visibilité, nous l'aurons après avoir observé, pendant trois semaines, comment se comporte l'épidémie après le déconfinement le 11 mai.

Q - Mais vous l'avez dit vous-même…

R - C'est très important parce que les professionnels eux-mêmes nous le disent. Ils ne veulent pas rouvrir à n'importe quelle condition. Ils veulent rouvrir s'ils sont sûrs que derrière leur responsabilité n'est pas mise en cause, d'où l'importance de ces guides pratiques qu'ils rédigent au sein des professions, sur toutes les conditions sanitaires. Ils veulent pouvoir rouvrir, en ayant une clientèle suffisante, et cela veut dire qu'il faut aussi que la mobilité soit de retour. Donc, vous voyez, ce sont tous ces paramètres et c'est pourquoi aujourd'hui il est très compliqué, le 1er mai, de donner une réponse. Mais je peux vous dire que l'on travaille avec ardeur pour que, oui, ces établissements puissent rouvrir, pour que, oui, cette saison estivale soit la plus normale possible.

Q - Elle peut être sauvée, cette saison estivale, Jean-Baptiste Lemoyne ? Je parle des hôtels, bars, cafés, restaurants, mais il n'y a pas qu'eux. Il y a aussi les clubs de vacances, il y a les centres aérés pour les enfants, il y a les colonies de vacances, les campings aussi. Tous ces professionnels, que j'ai tous les jours en ligne sur RMC, ils se préparent, ils seront prêts, au mois de juin, si vous donnez le feu vert. Si tout se passe bien, vous donnerez le feu vert ?

R - Vous savez, si tout se passe bien, effectivement il y aura plus de capacités, on pourra sûrement aller plus loin, mais, encore une fois, il est impossible de…

Q - On pourra aller plus loin ? C'est important, ça.

R - ... de donner aujourd'hui les critères définitifs. Tout est soumis, naturellement, à ce combat sanitaire. Avec les professionnels, effectivement, tous les mardis, on se réunit au sein du comité de filière tourisme. Je peux attester qu'ils se préparent, qu'ils se préparent sérieusement, qu'ils souhaitent que les Français soient rassurés sur les conditions sanitaires. Vous avez raison, ce sont des gens qui sont courageux, valeureux, souvent, ce sont des maisons qui se transmettent de génération en génération. Ce sont des gens qui ont créé ces entreprises avec leurs collaborateurs, je pense à la famille Delord pour le zoo de Beauval, je pense à la famille La Chesnais pour le Domaine des Ormes, ce sont de magnifiques sagas familiales. On a besoin de faire en sorte que ces établissements puissent, à un moment, rouvrir, qu'ils puissent accueillir du public, qu'ils puissent continuer à vivre, parce qu'effectivement la situation économique est très inquiétante. C'est pourquoi on a agi vite et fort avec dix milliards d'euros de soutien économique pour tous ces acteurs, et des mesures inédites comme les annulations de charges. Les exonérations de charges, cela ne s'est jamais fait pour un secteur entier. Et le président de la République a tenu à ce que nous mettions en place cela pour que ces acteurs qui font le rayonnement de la France dans le monde entier puissent passer ce cap difficile. Et vous évoquiez un certain nombre de colonies, d'établissements également accueillant un tourisme social. Cela va être très important le tourisme pour tous, parce qu'il y a des gens pour qui le confinement, il a été particulièrement pénible à vivre.

Q – Justement…

R - Nous devrons faciliter leur départ.

Q - Alors justement, Jean-Baptiste Lemoyne, le ministre de l'éducation nationale était avec moi, avant-hier. Et il m'a précisé qu'effectivement, cet été, des centres aérés, des centres pour recevoir des enfants, des colonies de vacances pourront ouvrir. Indispensable, vous confirmez ?

R - Alors, il travaille effectivement sur un dispositif où il y aura par exemple, parfois, un peu de cours, du sport, un certain nombre d'activités. Je crois qu'il y aura une ambiance un peu "1936-congés payés", vous savez, finalement une sorte de conquête de ces vacances. Parce que ces vacances, effectivement, les Français, ils les auront méritées, et ils les auront conquis par leurs efforts, par les efforts quotidiens qu'ils font depuis la mi-mars et que nous allons encore leur demander pendant plusieurs semaines. Léon Blum disait à l'époque de ces congés payés : "c'est l'embellie". Eh bien, oui, je crois que ce sera l'embellie cet été, je l'espère, j'en forme le voeu. Et c'est pourquoi nous allons aussi mettre en place des dispositifs, par exemple, avec l'association nationale des chèques-vacances. Les régions également, mettent en place des chèques.

Q - C'est-à-dire, quel dispositif pour les chèques-vacances, Jean-Baptiste Lemoyne ?

R - Eh bien, c'est mettre des crédits supplémentaires permettant d'en distribuer plus, permettant de favoriser le départ de gens qui ont moins de moyens…

Q - Combien ? Vous avez les chiffres ?

R - Et donc, tout cela, tout cela sera annoncé par le Premier ministre le 14 mai. Il réunit le 14 mai le comité interministériel pour le tourisme. Aujourd'hui, on est en train de travailler avec les professionnels. J'évoquais le comité de filière tourisme, et j'y travaille également au contact du terrain, en faisant un tour de France des régions et des territoires. Nous étions, il y a deux jours, auprès des acteurs du tourisme en Corse ; lundi dernier, c'était avec les acteurs du tourisme d'Outre-mer. Et la semaine prochaine, je poursuivrai avec la région Normandie. C'est très important, justement, de travailler avec ces acteurs de terrain pour voir quelles sont les bonnes aides, les bons dispositifs, pour que chacun ait une chance de partir.

Q - Alors, Jean-Baptiste Lemoyne, justement, première question. Réponse courte, si c'est possible. Est-ce que la saison d'été est morte ?

R - Non, la saison d'été, elle n'est pas morte. Elle sera différente. Mais, même si ces vacances seront différentes, moi, je forme le souhait qu'elles soient réussies. Parce ce qu'il y a énormément de petites activités qui pourront néanmoins se dérouler, si le combat que nous menons se passe bien.

Q - Bien, autre question, Jean-Baptiste Lemoyne. J'ai réservé, je ne sais pas, moi, j'ai loué déjà une maison, j'ai loué une place dans un camping, j'ai loué un gîte... Est-ce que je dois garder ma location ou annuler ?

R - Alors, on a mis en place un dispositif qui s'appelle l'avoir. C'est-à-dire que lorsque vous avez réservé un séjour, un déplacement, vous pouvez reporter votre séjour, votre déplacement, le cas échéant. Maintenant, ce que je recommande, c'est d'attendre la fin mai. D'attendre les précisions que nous pourrons apporter pour pouvoir, justement, prendre ses dispositions.

Mais vous savez, les Français, le tourisme a beaucoup évolué, aujourd'hui, et encore juste hier si je puis dire, il y a quelques mois, ils organisaient de façon assez tardive ces vacances. C'était un peu parfois de la dernière minute. Je crois qu'il va falloir se donner ce rendez-vous de la fin mai. Mais ce qui est sûr, c'est que les professionnels, ils seront prêts à accueillir. Ils me l'ont dit, ils vont tout faire, ils se mettront en quatre. Et donc j'ai bon espoir que chacun puisse faire des vacances qui lui permettront encore une fois d'avoir cette bouffée d'air frais, et de retrouver ses proches, de pouvoir engranger un capital énergie important pour repartir.

Q - Bien, avant de passer aux frontières, je voudrais préciser qu'en Espagne, bars, hôtels, restaurants ouvriront progressivement à partir du 11 mai. J'ai entendu ce matin des élus de Lozère, par exemple, - un seul décès en Lozère -, qui ne comprennent pas qu'on ne puisse pas ouvrir les hôtels, cafés, bars, restaurants en Lozère, en période de confinement. Vous comprenez leur demande, non ?

R - Alors, distinguons. Les hôtels n'ont jamais été fermés. Ils ont un taux d'occupation qui est très bas, parce que, effectivement, il y a peu de clientèle, à part certaines opérations d'entraide vis-à-vis des soignants, des routiers, etc. S'agissant des bars, des restaurants, ou même d'espaces publics naturels comme les plages. Pourquoi ceux-ci demeurent fermés au-delà du 11 mai ? Tout simplement parce que ce sont des endroits qui favorisent le brassage, et pour les cafés, les restaurants, dans un espace clos. Et c'est pourquoi il est important pour l'instant, vous savez, d'éviter ces mélanges de populations qui pourraient favoriser la diffusion du virus.

On est dans une stratégie, aujourd'hui et à partir du 11 mai, qui est de protéger, de détecter, de tester, d'isoler les personnes qui seraient porteuses. Encore une fois, regardez, hier soir, le docteur Salomon, il a encore annoncé des chiffres, il y a encore des décès, il y a encore, même si cela décroît, et même s'il y a moins de personnes en réanimation chaque jour-, il y a besoin de continuer l'effort, et c'est pourquoi... Je comprends les attentes des professionnels, je comprends l'impatience des Français. Mais il y a besoin encore de ce petit effort, quelques semaines, pour conquérir, justement, ce droit à des vacances les plus normales possibles ensuite.

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, l'espace Schengen restera-t-il, vous confirmez ou pas, fermé jusqu'à la fin de l'été ?

R - Alors, ce qui est sûr, c'est qu'il y a deux types de frontières. Celles, effectivement, aux frontières extérieures, ces frontières Schengen. Il est vraisemblable, il y a le travail au niveau européen, mais il est vraisemblable qu'elles resteront fermées encore plusieurs semaines, et plusieurs mois. Et puis après, il y a le travail au sein de l'espace Schengen, au sein des pays européens. Eh bien, là nous avons convenu entre ministres de l'intérieur et ministres du tourisme de l'Union européenne, nous rencontrions Thierry Breton lundi dernier, le commissaire en charge, d'avoir un travail en commun, pour pouvoir aussi, en fonction de l'évolution de l'épidémie dans les zones qui sont proches prendre des décisions. C'est un travail qui est en cours. C'est un travail sur lequel Jean-Yves Le Drian et Christophe Castaner sont mobilisés. Aujourd'hui, nous n'avons pas les réponses définitives là encore, il y a besoin de travailler encore pendant quelques semaines…

Q - Mais est-ce que vous avez bon espoir que des Français puissent aller dans un autre pays de l'espace Schengen cet été ou que des habitants, des touristes, de l'espace Schengen, viennent en France ?

R - Encore une fois, je m'impose ce devoir de vérité, je vais vous dire : ce sera marginal, je pense. Dans un premier temps, nous allons travailler sur un tourisme domestique. Cela sera, d'ailleurs, une campagne d'information gouvernementale pour préciser les modalités de ces vacances. Cela sera important d'ailleurs de ne pas avoir de guerre des destinations entre régions françaises, entre territoires. Ce qui compte, ce n'est pas de faire la course à celui qui va attirer le plus de touristes. C'est faire en sorte qu'il puisse y avoir une répartition des flux, une répartition harmonieuse, que tout cela se fasse en bonne intelligence. Mais nous, gouvernement, nous aurons cette responsabilité d'informer pour que les Français sachent comment partir.

Vous le disiez, il y a beaucoup de questions qui se posent, et vos auditeurs, vos téléspectateurs, ou même sur les réseaux sociaux, nous devrons leur apporter toutes ces réponses, très précises, pour favoriser ce départ en vacances dans les meilleures conditions. Mais ce sera un moment, je crois... oui ?

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, le maire de Nice, Christian Estrosi, propose la mise en place de passeports sanitaires. Qu'en pensez-vous ? Bonne solution ou pas ?

R - Je ne sais pas ce qu'il met derrière le mot de passeport sanitaire. Ce que je vois, c'est que le maire de Nice, par exemple, d'ores et déjà, il réadapte sa saison estivale. Il travaille par exemple sur des événements culturels, avec des jauges moins importantes, etc. Et moi, je tire mon chapeau à tous ces élus locaux, justement, qui sont déjà en train de travailler à l'offre nouvelle qui va être mise en place. Parce qu'elle sera différente de celle de l'été dernier. Je prenais le cas de Nice, puisque vous en parliez, mais c'est le cas aussi dans les Vosges, en Auvergne... Bref, il y a ce travail de réinvention, d'un tourisme finalement en circuit court, mais qui sera aussi un tourisme précieux pour retrouver de l'air et de l'oxygène.

Q - J'ai une dernière question. Je pense à tous mes amis corses, tous mes amis corses effectivement qui vivent en grande partie du tourisme. Pour eux, c'est une catastrophe si on ne peut pas aller en Corse cet été. Est-ce que les avions, est-ce que les ferries, si tout se passe bien, encore une fois, fin mai, pourront recirculer normalement, refonctionner normalement ?

R - Alors le monde de l'aérien et du transport maritime travaille aussi sur les protocoles sanitaires. Pour l'instant, du 11 mai au 2 juin, on le sait, les transports interrégionaux, interdépartementaux, ne sont pas conseillés, le Premier ministre l'a dit. Maintenant, j'espère que tous ensemble on va gagner ce combat sanitaire pour que, oui, à ce moment-là, il y ait à nouveau cette capacité à se déplacer plus largement. La Corse en est un exemple : 33% de son économie relève du tourisme. Avec des endroits magnifiques, c'est un joyau, une perle. Eh bien, écoutez, je forme le voeu que nous puissions à nouveau effectivement nous rendre en Corse. Mais je ne pourrai vous le dire qu'avec certitude fin mai, je propose de revenir chez vous, Jean-Jacques Bourdin.

Q - Bien. Bien oui oui oui, vous reviendrez, Jean-Baptiste Lemoyne, pour nous donner toutes les précisions. Je pense à la Corse, et je pense aussi aux départements et territoires d'Outre-mer. Merci beaucoup, Jean-Baptiste Lemoyne, d'être venu nous voir ce matin sur RMC/BFM TV.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 mai 2020