Texte intégral
Q - Nous recevons, ce soir, Jean-Baptiste Lemoyne, qui est le secrétaire d'Etat au tourisme. C'est un moment important ce soir, après cette limitation à cent kilomètres qui a effectivement empêchée pas mal de Français de découvrir, de se déplacer, d'aller en France ou ailleurs. Ce soir, vous dites ouf ! Vous pensez que cela peut repartir suffisamment vite ?
R - Bien sûr, ce 28 mai sera à marquer d'une croix blanche, ce sont de bonnes nouvelles. Ce sont de bonnes nouvelles parce que les Français, par leurs efforts, ont réussi à reconquérir ce droit à aller plus loin, ce droit à pouvoir avoir accès à une offre touristique, à une offre liée aux restaurants et aux cafés, ces lieux de convivialité si importants qui font l'âme française.
Je veux donc vraiment tirer un grand coup de chapeau aux Français pour tous les efforts produits, ainsi qu'aux professionnels qui, depuis plus d'un mois, se préparent minutieusement. Ils ont préparé des protocoles sanitaires et c'est aussi cela qui a permis de prendre ces décisions positives et qui sera aussi un élément de réassurance sanitaire. Ils se préparent désormais d'arrache-pied pour cette date du 2 juin dont on se souviendra, je crois, longtemps.
Q - Certains disent aussi, peut-être, que l'on aurait pu aller encore plus vite après tout, notamment pour la zone orange, c'est-à-dire l'Île-de-France, car du coup, cela reste un obstacle pour les restaurateurs parisiens ou de la région parisienne, qui ne pourront avoir que les terrasses ? Et puis, une question concernant les hôtels, est-ce qu'ils ouvrent tous dès le 2 juin ?
R - Très clairement, je peux comprendre encore les attentes d'un certain nombre de professionnels qui vont reprendre progressivement, mais concernant le déconfinement, nous avons toujours dit la vérité, il se fait progressivement. On a besoin de vivre, hélas, encore, avec ce virus, et donc de le combattre.
C'est pourquoi, dans les zones où il circule de façon un peu plus active, il est important de prendre quelques précautions. Encore une fois, à partir du 22 juin, dans ces zones orange, il y aura une capacité beaucoup plus grande, cela a été dit. Je crois donc que c'est quand même le début d'une reprise, il y a une accélération nette dans tous les lieux qui sont accessibles pour les Français. Vous parliez des hôtels, les hôtels n'ont pas été administrativement fermés, mais c'est vrai qu'il n'y avait plus de clientèle. On constate, désormais, que plus de conditions sont réunies pour qu'ils retrouvent une raison d'ouvrir.
Je m'entretenais avec les hôteliers du Sud-ouest, il y a deux jours, ils me disaient avoir besoin de deux choses : que les restaurants rouvrent et que la limite de cent kilomètres saute pour pouvoir attirer des clientèles régionales, des clientèles venant de ces métropoles qui vont souffler un week-end etc.
Aujourd'hui, ces éléments sont réunis pour que leur activité reparte. Elle repartira progressivement et c'est pourquoi nous avons aussi voulu mettre en place tout un plan de soutien avec 18 milliards d'euros, je vous le rappelle, qui ont été annoncés, à la demande du président de la République mi-mai, pour continuer à accompagner en activité partielle, en fonds de solidarité, ces professionnels qui, pour certains, sont confrontés néanmoins encore à des difficultés, bien sûr.
Q - Ne pouvait-on pas malgré tout accélérer en ce qui concerne les passages aux frontières, la libre circulation des personnes, Monsieur Lemoyne, parce que cela, c'est vital pour l'économie ?
R - Le travail est en cours ; j'avoue que la semaine dernière, à la réunion des ministres européens du tourisme, j'ai un peu "mis les pieds dans le plat" parce que l'on voyait beaucoup d'initiatives unilatérales d'Etats. Je crois qu'il est important d'être coordonnés et la plupart des Etats européens ont souhaité décider ensemble autour du 15 juin.
Donc, nous y sommes très bientôt, les ministres de l'intérieur se réuniront la semaine prochaine, le 5 juin, pour évoquer tous ces sujets. La perspective, en tous les cas, est bel et bien là, de pouvoir à nouveau avoir une facilité de circulation en Europe au courant du mois de juin. Et c'est important, vous avez raison, parce que deux tiers du tourisme international en France est le fait des clientèles européennes. Je le dis d'ores et déjà, aux Belges, aux Néerlandais par exemple, aux Allemands, oui, si les conditions sont réunies, nous serons très heureux de vous dire à nouveau "bienvenue en France".
Il y a là des professionnels qui ont le sens de l'accueil, pour qui c'est un plaisir que de faire plaisir et on sera très heureux de les retrouver, également, pour cet été, qui par ailleurs, je l'espère, sera aux couleurs bleu-blanc-rouge parce que les Français auront également cette capacité, je crois, à redécouvrir notre territoire sous toutes ses facettes.
Vous le savez, il y a ce hashtag #cet été je visite la France qui fait florès, et nous allons en faire une véritable campagne à destination des Français.
Q - Merci, Monsieur le Ministre du tourisme, merci, Jean-Baptiste Lemoyne, d'avoir été avec nous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2020