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Q - Bonjour, Jean-Baptiste Lemoyne, merci d'être avec nous. Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Est-ce que vous pouvez garantir aux Français, ce matin, sur BFMTV, que les prix ne flamberont pas cet été ?
R - Je crois qu'il y a le souhait des professionnels d'accueillir les Français, de bien les accueillir et donc tout le monde sera vigilant parce qu'il y a ce besoin de partir en vacances. Le prix ne doit pas être un frein. Je sais qu'un certain nombre de territoires, de régions ont mis en place des dispositifs de chèques vacances, y travaillent en tous les cas et c'est heureux.
Ce que je veux dire, c'est que enfin on a cette perspective d'avoir une saison estivale parce que, depuis hier, les Français savent qu'il y a une offre qui va être beaucoup plus large que celle qui existait depuis le 11 mai, avec la réouverture des restaurants, la réouverture des campings, des musées, etc. Et puis, aussi, cette capacité de se déplacer avec la fin de cette fameuse barrière des cent kilomètres. Et le tourisme, c'est quoi ? C'est la combinaison d'une offre et de la mobilité. Ça y est, il y a cette perspective et donc, depuis cette place la Bastille, je le dis à nos compatriotes : " Aux réservations citoyens ! ", il est temps de pouvoir programmer ses vacances, les préparer. Et puis les professionnels ont des fourmis dans les jambes et attendent les Français avec impatience.
Q - Est-ce que tout est prêt à accueillir les Français en toute sécurité ? C'est aussi cela la question.
R - La sécurité sanitaire, c'est l'alpha et l'oméga, c'est ce qui guide les professionnels, c'est ce qui guide, également, l'action du gouvernement. Nous avons travaillé avec eux au sein de ce comité de filière tourisme à des protocoles sanitaires.
Je suis ici devant un établissement, justement, qui se prépare à rouvrir sa terrasse et donc, ils vont espacer les tables, un mètre de distance au moins, des groupes qui ne peuvent pas être au-delà de dix. Et surtout, les professionnels, dès lorsqu'ils auront mis en place ces protocoles, pourront afficher ce logo : "notre établissement s'engage". C'est le logo qui était prévu par le comité interministériel pour le tourisme, ça y est. C'est donc la preuve que les professionnels sont totalement mobilisés pour accueillir dans les meilleures conditions sanitaires les Français, les voyageurs, mais également les touristes étrangers qui, petit à petit, à partir de la mi-juin, pourront, je l'espère, également, redécouvrir la France.
Q - Ce petit papier que vous venez de montrer, est-ce qu'il engage les restaurateurs ou autres hôteliers juridiquement sur les mesures sanitaires ?
R - C'est une obligation de moyens qui s'impose aux professionnels. Et donc, ce qu'il faut c'est qu'ils mettent les moyens pour respecter les protocoles sanitaires. Sur ce papier, il y a une case pour qu'ils puissent signer, c'est-à-dire que c'est la preuve de cet engagement, c'est la preuve de ces moyens qu'ils mettent pour faire en sorte que tout se passe bien, en termes de sécurité sanitaire. Je sais qu'ils sont très mobilisés.
Q - Mais donc s'ils signent cela veut dire qu'ils s'engagent, qu'ils engagent leur responsabilité à ce que les mesures sanitaires soient respectées. Donc, qu'est-ce qu'ils risquent si ce n'était pas le cas ?
R - Moi, je les connais les professionnels, ils sont sérieux et leur parole vaut quelque chose. Donc, quand ils signent, c'est qu'ils font. Ce sont des gens qui font, ce ne sont pas des gens qui disent. Donc, moi, j'ai pleine confiance en eux.
Q - Est-ce que vous appelez les Français à rester en France cet été pour soutenir l'économie ?
R - C'est vrai, je pense que cet été doit être bleu blanc rouge, il est important de pouvoir soutenir ce secteur du tourisme qui a été durement éprouvé, qui a été touché de plein fouet en premier.
Et, quelque part, en partant en France en vacances, c'est aussi contribuer à relancer l'économie parce que ce secteur entraîne beaucoup d'autres secteurs en amont, pour nos agriculteurs, pour nos pêcheurs. Puis en aval aussi, il y a énormément de professions concernées, les transports de voyageurs notamment. Donc, c'est important.
Et surtout, aussi, les comportements changent. Avec cette épidémie, il y a le souhait, je crois, de pouvoir aller dans des endroits que l'on connaît déjà, des endroits où on se sent en sécurité. D'ailleurs, il y a une enquête récente qui le disait : près d'un Français sur deux qui avait planifié son départ à l'étranger, finalement a choisi de rester en France et donc a adapté ses plans, a modifié ses vacances. C'est dire qu'il y a une envie profonde de redécouvrir la France qui est, finalement, un condensé du monde. Quand vous voyez ces magnifiques photos de nos montagnes, de nos littoraux et de tous les territoires ruraux ou urbains, eh bien il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses et on en prend plein les mirettes.
Q - 74% des Français qui partent en vacances l'été partent en France. Ce chiffre devrait sans nul doute augmenter cette année. Pour les consommateurs justement, pour ceux qui ont prévu de partir, en cas de réservation d'un séjour en France ou à l'étranger, si par malheur la situation venait à s'empirer, est-ce que les garanties de remboursement ou les autres garanties qui ont été mises en place jusqu'à maintenant sont maintenues ?
R - Tout à fait. Je veux remercier les professionnels qui se sont engagés. Je pense à l'UMIH, au GNI, qui représentent l'hôtellerie et la restauration, mais également les entreprises du voyage, des tours opérateurs. Ils ont accepté de mettre beaucoup plus de flexibilité dans les conditions d'annulation des réservations pour les raisons de Covid et d'épidémie. Donc, je crois que les Français peuvent en toute sécurité, aujourd'hui, planifier leurs vacances, se renseigner, réserver. La plupart des acteurs, des opérateurs, maintenant, ont fait en sorte de pouvoir rembourser en cas de pépins et de problèmes.
Q - Merci. Merci d'avoir répondu à nos questions ce matin, Monsieur Lemoyne, sur BFM TV.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2020