Texte intégral
YVES-RENE TAPON
Bonjour Bruno LE MAIRE.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour.
YVES-RENE TAPON
Après l'automobile et le tourisme, nous reviendrons sur ces deux secteurs, le gouvernement a annoncé hier un plan d'aide pour l'industrie aéronautique, et cela concerne des sociétés présentes en Normandie, SAFRAN, THALES notamment, cela peut-il suffire à sauvegarder l'emploi ?
BRUNO LE MAIRE
C'est l'objectif. L'industrie aéronautique elle est touchée de plein fouet par la crise du Covid, par le trafic aérien qui s'est effondré au cours des derniers mois, et donc il y avait urgence à agir pour aider les sous-traitants, pour soutenir les commandes, et pour ouvrir une perspective vers l'avion décarboné, pour l'industrie aéronautique. Donc on a mis beaucoup d'argent sur la table, de l'argent qui doit aller principalement aux sous-traitants, je le dis à toutes les PME, toutes les ETI aéronautiques qui font la fierté de la Normandie, il y a de quoi vous transformer, de quoi innover, de quoi se digitaliser, et de quoi passer ces moments très difficiles liés à la crise du coronavirus.
YVES-RENE TAPON
Vous avez évoqué l'avion décarboné, l'Etat, via SAFRAN, va consacrer 1,5 milliard d'euros de financement public pour parvenir à cet avion neutre en 2035, un avion vert dans 15 ans c'est franchement réaliste ?
BRUNO LE MAIRE
L'objectif c'était à l'origine 2050, et je ne vois pas pourquoi il y aurait des projets ambitieux et enthousiasmants aux Etats-Unis, en Chine, et pas en France et en Europe.
YVES-RENE TAPON
Les sommes sont beaucoup plus importantes aux Etats-Unis et en Chine.
BRUNO LE MAIRE
Mais elles sont importantes en France, elles seront, je l'espère, soutenues par des projets européens, et elles doivent nous permettre de retrouver une grande ambition industrielle, et une ambition industrielle conforme à nos valeurs, conforme à nos convictions, c'est-à-dire une ambition industrielle décarbonée. Oui, l'avion décarboné en 2035, zéro émission carbone, c'est possible, oui ça demande beaucoup d'investissement, et on met 1,5 milliard sur la table. Et oui nous avons les compétences, vous avez cité SAFRAN, il y a d'autres entreprises qui vont participer à cette recherche, pour avoir un avion fonctionnant sans doute à l'hydrogène, avec un calendrier très raccourci, 15 ans, c'est-à-dire d'ici 15, 2035, demain, un avion qui n'émet plus de CO2. Je pense que c'est ce genre de projet qui peut aussi fédérer les énergies, rassembler les Français, et retrouver une fierté industrielle.
YVES-RENE TAPON
Autre secteur très présent en Normandie que l'Etat a décidé d'aider, Bruno LE MAIRE, l'automobile particulièrement, RENAULT, mais des sous-traitants regrettent de ne pas avoir accès au prêt garanti par l'Etat, exemple, INTEVA PRODUCTS, équipementier américain, 663 salariés, dont 250 à Esson dans le Calvados, et placé en redressement judiciaire.
BRUNO LE MAIRE
Moi quand je regarde les chiffres, sur la Normandie, du prêt garanti par l'Etat, on a plus de 17.000 entreprises qui ont bénéficié de ce prêt garanti par l'Etat, pour un montant total de 2,5 milliards d'euros…
YVES-RENE TAPON
Mais certaines n'en bénéficient pas visiblement.
BRUNO LE MAIRE
Nombre d'entreprises, qui se sont vu refuser un prêt garanti par l'Etat, c'est un nombre très réduit. Alors, on trouvera toujours un exemple ou un autre, et moi je suis prêt à regarder, comme je le fais, chaque dossier, chaque situation individuelle, pour voir quelles solutions alternatives on peut trouver, mais les prêts garantis par l'Etat ont été un immense succès, il y a à peine 2,5% de refus à l'échelle nationale, et s'il y a un cas particulier, ici ou là, pour des raisons que j'ignore, qui s'est vu refuser un prêt, qui est dans une situation difficile, il y a des solutions alternatives, il y a des prêts directs de l'Etat, il y a un médiateur du crédit qui est là pour apporter des solutions, nous n'avons laissé tomber personne dans cette crise et nous ne laisserons tomber personne.
YVES-RENE TAPON
Nous reviendrons sur l'industrie avec les appels des auditeurs dans un instant. Bruno LE MAIRE, le tourisme pèse lourd également dans la région, vous le savez, mais on risque de voir très peu d'Anglais, d'Américains cet été sur les plages du Débarquement, comme dans la vallée de la Seine, notamment en raison de la quatorzaine imposée aux Britanniques en riposte à une mesure identique de leur côté, l'hôtellerie et la restauration demandent le soutien du gouvernement.
BRUNO LE MAIRE
Nous avons, avec le Premier ministre, annoncé un plan de soutien au tourisme, à l'hôtellerie, à la restauration, aux bars, aux cafés, à tout le secteur aussi événementiel et culturel, sur les plages du Débarquement c'est extrêmement important, de 18 milliards d'euros, et nous avons mis des mesures très concrètes, derrière ces très grands chiffres il y a des mesures très concrètes. Je pense par exemple au fonds de solidarité, 1500 euros, avec un deuxième étage qui est financé à la fois par l'Etat et par la région Normandie, où on peut avoir 10.000 euros, on a simplifié l'accès à ce deuxième étage, il permet par exemple à un hôtel, à un café, un restaurant, à Dieppe, à Honfleur, à Evreux ou ailleurs, de payer son loyer. Avant, pour avoir accès à ces 10.000 euros, il y avait une procédure qui était très compliquée, on a supprimé cette procédure et on l'a simplifiée. On a maintenu un certain nombre de dispositifs de soutien pour ce secteur de l'hôtellerie, des cafés et de la restauration, nous avons maintenu le chômage partiel, pour qu'ils puissent continuer à bénéficier de ce dispositif, donc nous sommes totalement en soutien du secteur du tourisme, de l'hôtellerie, de la restauration, et donc totalement en soutien d'un secteur qui est vital pour la Normandie.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 juin 2020