Texte intégral
Comme à chaque fois en temps de crise, la France a été au rendez-vous de la construction européenne. Je le rappelle à la représentation nationale, elle l'a fait en s'inscrivant dans les pas du général de Gaulle et du chancelier Adenauer.
C'est, une nouvelle fois, l'alliance franco-allemande, portée par le président de la République et la chancelière, qui a été à l'origine, ne vous en déplaise, de cet accord historique.
J'ai vécu, comme nombre d'entre vous ici, la précédente crise de 2008-2010 qui avait posé des problèmes essentiels auxquels nous avions consacré une immense énergie. À l'époque, l'Europe n'avait été au rendez-vous ni en matière budgétaire, ni en matière monétaire. Il s'en était suivi, après une phase de relance, une période d'austérité particulièrement préjudiciable à notre pays et aux Français.
Nous savons aujourd'hui qu'il en ira différemment. L'accord obtenu à Bruxelles, après des négociations acharnées - sans doute les plus longues qu'ait connues un sommet de cette nature -, s'accompagne d'une évolution profonde depuis le début de la crise sanitaire de l'attitude de la Banque centrale européenne, évolution dans laquelle la France et l'Allemagne ont joué un rôle moteur.
Politique budgétaire nouvelle, politique monétaire nouvelle : nous ne les avions pas obtenues par le passé avec une telle ampleur. L'Europe s'occupe de nous ; l'Europe vient nous protéger. C'est son rôle.
Nous bénéficierons très directement du plan de relance européen, à hauteur d'environ 40 milliards, pour financer notre plan de relance national. Un tel montant est inédit et significatif. Combien aurions-nous par le passé aimé disposer de la moitié de cette somme !
Nous comptons peser davantage pour faire évoluer la politique de la concurrence et la politique douanière extérieure de l'Europe, pour verdir sa politique fiscale, pour favoriser l'émergence de grands champions européens.
Oui, une voie nouvelle s'ouvre, à l'origine de laquelle se trouve la France. Nous comptons poursuivre dans cette voie et aller plus loin encore.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juillet 2020