Texte intégral
Monsieur le Ministre de l'Intérieur, cher Gérald,
Madame la Ministre, chère Agnès,
Monsieur le Ministre, cher Olivier,
Monsieur le Ministre, cher Alain.
Un ancien rapporteur général du budget Joël Giraud que tu as cité, cher Gérald, avait dit, je crois lors de la présentation de notre premier budget à Bercy, avec Gérald Darmanin « c'est amicalement vôtre ». Eh bien, je veux confirmer que ça a été pendant trois ans ici à Bercy, avec Gérald Darmanin « amicalement vôtre ».
Gérald est un collègue de travail depuis de nombreuses années. Nous avons partagé beaucoup d'aventures politiques mais c'est aussi et surtout un ami. Je veux le remercier de son amitié et du travail que nous avons fait ensemble depuis trois ans.
Avec Gérald Darmanin, c'est « amicalement vôtre ». C'est aussi « efficacement vôtre » car lorsque je regarde le bilan du ministre de l'Action et des Comptes publics depuis 2017, je pense que c'est un des plus beaux bilans, du ministre de l'Action et des Comptes publics depuis plusieurs décennies.
C'est un magnifique bilan, bilan d'efficacité que tu dois à ton talent, aux talents de tes équipes, de Jérôme Fournel comme de Justine Coutard parce qu'il a changé la vie des Français ; et que nous sommes ici tous fonctionnaires, responsables politiques, membres des cabinets, pour soutenir les Français et améliorer la vie des Français.
Eh oui, le prélèvement à la source, malgré tous les doutes, a amélioré considérablement la vie des Français. La baisse des impôts, je pense que personne ne me démentira, ça améliore la vie des Français. La suppression de la taxe d'habitation, quelles que soient les critiques ici ou là, ça améliore la vie des Français qui n'ont plus à la payer. La lutte contre la fraude fiscale qui a été un des grands succès de ton administration, c'est de l'efficacité et ça améliore la vie des Français.
Quand on trouve un règlement à l'amiable avec Google qui paye sa pénalité, qui se chiffre en plusieurs centaines de millions d'euros, ça rentre dans les comptes publics. C'est une question de justice fiscale. Chacun connaît ici mon attachement au juste paiement des impôts par les géants du numérique et ça sert la vie des Français. Quand les douanes font des saisies record de stupéfiants comme tu as réussi à en obtenir en trois ans, ça sert la vie des Français.
Amicalement vôtre, efficacement vôtre, je rajouterai un troisième élément à ces trois années que nous avons passées ensemble avec Gérald Darmanin, c'est « sincèrement vôtre » car les budgets de la France ont été tenues de manière sincère depuis 2017. Là aussi, nous sommes en démocratie. Toutes les critiques sont les bienvenues. Toutes les contestations sont les bienvenues. On peut apprécier ou ne pas apprécier les budgets que Gérald Darmanin a présenté au nom du président de la République et du Premier ministre mais chacun s'est accordé à reconnaître que ces budgets étaient frappés du sceau de la sincérité. Cette sincérité fait la force de cette maison, elle fait la force de ses fonctionnaires, elle fait la force de cette administration qui est une administration d'excellence au service du pays.
Voilà les quelques mots que je voulais te dire Gérald. Tu connais mon amitié. Tu as été un grand ministre de l'Action et des Comptes publics et je suis certain que tu seras un grand ministre de l'Intérieur.
Puisque nous en sommes à parler de sincérité et à parler avec son coeur, je veux vous dire aussi en mon nom et aux noms des trois ministres délégués qui sont avec moi que je mesure pleinement l'honneur, la marque de confiance qui nous est faite à moi et à mon équipe, par le président de la République et par le Premier ministre, en nous confiant la direction du ministère de l'Économie et des Finances avec comme cap politique la relance.
Je mesure l'honneur.
Je mesure surtout la tâche écrasante que cela représente au moment où la France affronte sa crise économique la plus grave depuis 1929. Ma feuille de route est claire, ma feuille de route est simple. Ce sera la relance le matin, la relance à midi et la relance le soir. Ce sera une relance économique qui accordera d'abord toute son attention aux plus petits. A ceux qui font le tissu économique de notre pays. A ceux qui sont les premiers employeurs du pays et ceux qui ont été touchés le plus durement par la crise, qui souffrent, qui sont inquiets et qui, pour beaucoup, sont dans l'angoisse.
Les indépendants, les artisans, les commerçants, les hôteliers, les restaurateurs, les très petites entreprises du bâtiment, des travaux publics qui sont partout sur le territoire qui ont pris cette crise de plein fouet et qui savent encore mieux que nous que le plus dur est devant nous ; que les faillites sont devant nous ; que les licenciements sont devant nous ; que le risque d'appauvrissement des territoires est devant nous. Et qu'il va falloir se serrer les coudes et se retrousser les manches pour arriver à réussir cette relance.
La nomination d'Alain Griset, comme ministre délégué en charge de ces entreprises, est, je crois, un signal politique très fort. La relance passera d'abord par les petites entreprises ; et notre attention sera portée d'abord aux plus petites entreprises.
Cette relance sera aussi industrielle. Je le dis parce qu'Agnès Pannier-Runacher aura cette responsabilité-là. Nous avions commencé à réussir la reconquête industrielle du pays. Nous avions d'excellents résultats au début de l'année 2020. Nous avions recréé des emplois industriels. Nous avions une des meilleures croissance de la zone euro. Croyez-moi, nous n'allons pas laisser tomber cette politique de l'offre qui nous avait permis de gagner la reconquête industrielle. Nous allons continuer à innover, à investir et à retrouver cette culture industrielle qui fait la force de notre pays. Ce sera la responsabilité principale d'Agnès Pannier-Runacher.
Cette relance, elle sera aussi verte - et c'est notre engagement collectif. C'est un engagement qui concerne chacun des fonctionnaires du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance. C'est en accélérant la transition écologique que nous renforcerons notre économie.
Contrairement à ce que j'entends dire parfois, accélérer la transition écologique, décarboner notre économie, ce n'est pas l'affaiblir, c'est au contraire la renforcer. La forcer à trouver de nouveaux moyens de production, la forcer à innover, à se digitaliser, à se robotiser, à trouver des moyens de production qui soient plus économes en énergie et donc plus compétitif. Notre relance ici sera verte.
Enfin, on peut faire la relance, et rester soucieux des comptes publics. Là aussi, je ne vois aucune antinomie entre les deux. Ce sera la responsabilité d'Olivier Dussopt. Chacun connaît sa compétence, chacun connaît sa maîtrise du Parlement qui nous sera précieuse pour négocier les prochains budgets.
Il y a en France une véritable interrogation sur les comptes publics, sur le niveau de la dette. Nous y répondrons. Il n'est pas question que la relance économique se fasse au détriment sur le long terme de la bonne tenue des comptes publics français. Nous tiendrons les comptes publics ; nous le ferons en tenant compte de cet impératif de relance et ce sera l'objectif et la mission d'Olivier Dussopt, comme ministre délégué chargé de ces Comptes publics.
Un ancien président de République disait qu'il croyait dans les forces de l'esprit. Moi, je crois dans les forces économiques de la France, je crois profondément dans les Français et je crois profondément dans la France. Quelle que soit la difficulté des épreuves qui nous attendent, croyez-moi, avec cette équipe de choc, nous les surmonterons.
Bonne route à toi, cher Gérald ! Nous nous retrouverons très rapidement, je le sais. Tu passes maintenant de l'autre côté du miroir, c'est-à-dire du côté des ministres dépensiers. N'oublie pas que tu étais ministre des Comptes publics.
Merci à tous.
Source https://www.economie.gouv.fr, le 17 juillet 2020