Texte intégral
Madame la Sénatrice,
Je sais l'intérêt que vous portez au Liban. Vous avez évoqué des engagements concernant les questions scolaires. D'abord, l'engagement significatif que je serai amené à rendre public, quand je vais me rendre au Liban, dans quelques jours, concernant les écoles homologuées. Et dans le même mouvement, je rendrai publiques des initiatives concernant le fonds destiné aux écoles chrétiennes non homologuées, pas uniquement au Liban, mais au Moyen-Orient, dans le cadre de ce que l'on appelle l'initiative Personnaz.
Tout cela sera public dans peu de jours. Mais je voudrais me permettre d'utiliser votre interpellation sur le Liban pour vous dire, Madame, et dire aussi à cette assemblée, que je suis très inquiet sur la situation ; inquiet et triste, parce qu'on sait l'histoire de la France avec ce pays, cette relation passionnelle, cette relation amicale, cette relation historique. Et on sait aussi quelle est la réalité des choses aujourd'hui : la moitié de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté. La livre libanaise n'arrête pas de se déprécier. La dette libanaise n'arrête pas d'exploser. Il y avait eu des engagements pris, par les nouvelles autorités libanaises, le gouvernement de M. Diab, qui a été mis en place au mois de février, après beaucoup de péripéties. Des engagements qui étaient de faire les réformes, que tout le monde souhaite, dans un délai de cent jours. Ces réformes ne sont pas au rendez-vous.
On sait ce qu'il faut faire, sur la transparence, sur la régulation de l'électricité, sur la lutte contre la corruption, sur la réforme du système financier et bancaire. Mais rien ne bouge. Rien ne bouge, Madame. Et donc, je me permets d'utiliser cette question pour parler aux autorités libanaises et au peuple libanais. La France et la communauté internationale, autour de la France, ne pourra rien faire si les Libanais ne prennent pas les initiatives indispensables pour leur sursaut. Parce que, aujourd'hui, il y a un risque d'effondrement ! Et donc, il faut que les autorités libanaises se ressaisissent. Et je permets de dire ici, à nos amis libanais : vraiment, nous sommes prêts à vous aider, mais aidez-nous à vous aider, bon sang !
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juillet 2020