Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'Égypte, à l'Assemblée nationale le 28 juillet 2020.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la Députée,


Vous avez rappelé que la France a un partenariat important avec l'Egypte. C'est un partenariat sur les questions économiques, c'est un partenariat sur les questions culturelles, c'est un partenariat contre le terrorisme, c'est aussi un partenariat, il ne faut pas l'oublier, d'actions en commun pour éviter l'annexion de la Cisjordanie par les autorités israéliennes.

Mais ce partenariat-là, Madame la Députée, ne signifie pas un blanc-seing sur la question des droits de l'Homme. Nous y sommes extrêmement attentifs et nous considérons - et nous le disons aux autorités égyptiennes - que la vitalité de la société civile égyptienne est le meilleur rempart contre le terrorisme et la radicalisation. Et dans ce cadre-là, nous insistons notamment sur la question des arrestations de défenseurs des droits de l'Homme, sur la question du droit à un procès équitable pour chacun et, surtout en ce moment, sur les conditions de détention dans les prisons égyptiennes, puisque, vous le savez, vous l'avez d'ailleurs dit, les détenus font partie des populations les plus exposées à la Covid-19.

Les autorités égyptiennes, sous la pression, ont déjà commencé à procéder à un certain nombre de libérations de détenus. Nous les invitons à poursuivre, publiquement, nous les invitons, aujourd'hui, à poursuivre et à élargir cette démarche, en particulier, de respecter l'engagement et l'appel du secrétaire général des Nations unies à cet égard.

Et pour revenir à l'attention toute particulière que vous avez évoquée à l'égard de M. Shaath et de Mme Céline Lebrun-Shaath, nous sommes, vous le savez, en lien très étroit et très régulier, avec Mme Céline Lebrun, et nous avons, à de nombreuses reprises, de manière privée, mais aussi de manière publique, je le dis ici publiquement, demandé à ce que les conditions de détention de M. Shaath soient améliorées et que les conditions de relations entre Mme Lebrun et son mari puissent être revues pour lui permettre d'avoir une relation proche avec lui-même. Je répète cela, régulièrement, aux autorités égyptiennes, et je suis de près ce dossier.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juillet 2020