Texte intégral
Monsieur le Député,
Les événements qui viennent de se passer autour du 14 juillet dans cette région sont très préoccupants, pour plusieurs raisons.
D'abord parce que, depuis ce que l'on a appelé la guerre des quatre jours, en avril 2016, c'est la première fois qu'il y a des affrontements armés, et aussi avec beaucoup d'ampleur puisqu'il y a eu 19 morts dans ces combats, d'ailleurs un Arménien qui a été tué hier.
Ensuite, parce que c'est la première fois que ces affrontements ont lieu, non pas au Haut-Karabakh, sur la ligne de contact où il y en avait régulièrement et où se sont déroulés les conflits de la guerre d'avril 2016, mais sur la frontière internationale entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Et puis, la troisième raison qui complique la situation, c'est la crise sanitaire. Ces pays, et singulièrement l'Arménie, sont particulièrement touchés et victimes de cette crise, avec les conséquences sociales que l'on imagine.
Alors, comme vous le savez, Monsieur le Député, Président du groupe d'amitié France-Arménie, il y a une mission de médiation qui a été confiée, par l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe, à la Russie, aux Etats-Unis d'Amérique et à la France. Une co-présidence à trois dans une configuration qui peut paraître un peu bizarre mais que nous exerçons. Et nous avons pris les initiatives nécessaires depuis, il y a dix jours, pour aboutir à ce qu'il y ait un cessez-le-feu - il est quasiment respecté là, en ce moment - et pour qu'il y ait une reprise des négociations entre les uns et les autres, parce qu'il n'y aura pas de solution militaire. Il faut trouver la solution politique. Avec de la bonne volonté, de l'engagement des deux parties, je pense que l'on peut aboutir à cette solution.
En tout cas, sachez bien que la France, comme co-présidente de ce groupe que l'on appelle le Groupe de Minsk, mettra tous ses efforts pour aboutir à ce résultat, parce que je crois que nous avons, disons, l'écoute des uns et des autres pour aboutir à une solution pérenne, même si le chemin sera encore long.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juillet 2020