Texte intégral
NICOLAS TEILLARD
Bienvenue avec Jean-Jérôme BERTOLUS et notre invité Jean-Baptiste LEMOYNE, bonjour.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Bonjour.
NICOLAS TEILLARD
C'est bientôt les vacances pour vous, ce sera après un conseil des ministres aujourd'hui, les vacances qui ont commencé pour beaucoup de Français depuis début juillet, sont-ils partis en vacances, est-ce que vous avez des chiffres sur la fréquentation touristique de ce mois de juillet ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Alors je vous corrige, ce n'est pas les vacances pour moi, je viens d'être nommé à nouveau et donc je serai à la tâche tout au long du mois d'août naturellement aux côtés des professionnels, aux côtés des vacanciers pour que cet été qui est un été pas comme les autres puisse se dérouler pour le mieux. maintenant sur votre question, eh bien très clairement j'avais appelé à un été bleu, blanc, rouge, à ce que cet été les Français redécouvrent la France, ses joyaux, ses territoires et c'est vrai que pour l'instant les chiffres semblent confirmer cela, 70 % des Français qui partent en vacances font le choix de la France et c'est heureux parce que eh bien il y a je crois ce sentiment aussi , cette volonté de vouloir rester à proximité, de comment dire, de pouvoir aussi soutenir l'économie touristique nationale qui a beaucoup souffert, pendant plusieurs mois l'activité a été totalement à l'arrêt. Et je trouve que ce patriotisme touristique est heureux et bienvenue.
NICOLAS TEILLARD
En même temps c'est un peu risqué d'aller à l'étranger ou de maintenir des vacances sachant l'incertitude sur l'évolution de l'épidémie.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Tout à fait alors la certitude d'ailleurs fait que les comportements, eh bien évoluent, il y a beaucoup de réservation en dernière minute, un effet rattrapage très important. Je m'entretenais hier avec à la fois les présidents des fédérations d'hôtellerie et d'hôtellerie de plein air et ils m'ont fait part de ces éléments. Alors un effet rattrapage massif parce que par exemple en moyenne sur le mois de juillet dans l'hôtellerie de plein air, on est à plus de 70 % de réservations réalisée par rapport à l'année 2019 parce que les gens n'avaient pas pu réserver auparavant. Donc voilà, ce que je veux dire c'est que derrière tout ça, il peut y avoir aussi une grande volatilité, dès lors que certains phénomènes apparaissent, ça peut aussi repartir dans l'autre sens et c'est pourquoi j'insiste sur l'importance également eh bien qu'on ait tous en tête que le virus, eh bien il faut vivre avec et donc ça veut dire qu'il faut continuer les gestes barrière.
JEAN-JEROME BERTOLUS
On va y venir bien sûr parce que effectivement eh bien l'épidémie, on va dire, est au coeur malheureusement de ces vacances, on va y revenir. Mais d'un petit mot quand même, quand vous dites 70 % des Français ont choisi l'Hexagone pour partir en vacances, est-ce que néanmoins, vous avez parlé des réservations, est-ce que néanmoins les Français sont partis en vacances, on va dire de la même manière autant quand juillet 2019 ou moins, ou plus ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
alors on voit des évolutions de comportement ,vous avez raison, par exemple on voit que certains territoires de l'Intérieur si je puis dire qui ont regagné des couleurs, ont plus de fréquentation qu'en temps ordinaire par exemple, là aussi vous savez les camping sont un mode privilégié d'hébergement pour de nombreux français, eh bien ce que l'on constate, c'est que des département comme l'Aveyron, la Lozère, les Vosges ,une région comme les Hauts-de-France, connaissent des bons taux de fréquentation alors que d'ordinaire ce sont d'autres territoires peut-être qui bénéficient plus traditionnellement d'affluence. Donc on voit bien que, je crois que les Français sont partis peut être plus à proximité par rapport à leur lieu de résidence, en tous les cas au mois de juillet, au mois d'août ce que l'on constate dans les réservations, c'est qu'il y a, les départs se feront de façon un peu plus lointaine, on rentre vraiment dans cette sorte de parenthèse.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Lointaine en France ou lointaine hors de France ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non, non lointaine en France. Une sorte de parenthèse un peu traditionnelle et puis surtout je crois que les Français ont bien besoin après le choc traumatique qu'on a vécu pendant plusieurs semaines et plusieurs mois eh bien de se retrouver en famille, entre amis pour pouvoir, je dirais refaire le stock d'énergie, ça a été des moments, comment dire, très durs pour la nation.
NICOLAS TEILLARD
Le tourisme secteur majeur de l'économie française, ça concerne 2 millions d'emplois Jean-Baptiste LEMOYNE et du côté des voyagistes Jean-François RIAL par exemple, patron de Voyageurs du Monde évoque une perte d'activité de 80 % tout de même sur cet été et il a une demande à vous faire.
JEAN-FRANÇOIS RIAL, PRESIDENT DE VOYAGEURS DU MONDE
On a une demande éventuelle à faire, c'est de prolonger le système du chômage partiel spécifiquement pour nous parce que contrairement à la plupart des activités si ça continue comme ça, on n'aura pas du tout de reprise.
NICOLAS TEILLARD
Inquiétude qui concerne notamment les prochains mois au-delà de cet été avec des réservations très faibles évidemment pour les prochaines vacances, la Toussaint, Noël, y aura-t-il une prolongation du dispositif de chômage partiel pour le secteur du tourisme ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui, alors oui la réponse est oui définitivement, le chômage partiel il se poursuit sur les mêmes modalités que depuis le début de la pandémie pour le secteur du tourisme uniquement jusqu'au mois de septembre et il a été dit, nous allons le prolonger jusqu'au mois de décembre, on verra peut-être les modalités selon l'état du secteur, mais ce qui est clair c'est que les professionnels du tourisme ils ont besoin d'un soutien dans la durée parce que pour certains ça va être parfois peut être quasi une année blanche et il va falloir tenir jusque au début de la saison prochaine, ça veut dire au mois de mars 2021. Vous savez, on a mis 18 milliards d'euros sur la table en mesure de soutien d'investissement, c'était lors du comité interministériel pour le tourisme du 14 mai et donc en tous les cas ce que je veux dire à Jean-François RIAL et à tout le monde du tourisme, on continuera d'être à leurs côtés, je sais c'est la volonté du président de la République, de Jean CASTEX, de Jean-Yves LE DRIAN...
NICOLAS TEILLARD
Quand vous dites dispositif à régler, c'est sur la part de l'employeur par exemple ou de l'Etat dans la prise en charge des salaires ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Encore une fois on regardera ça en septembre, mais ce qui est sûr c'est que sur le principe, oui nous continuerons déjà jusqu'au mois de décembre.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Vous parlez effectivement Nicolas TEILLARD des 2 millions d'emplois directs dans le touriste, combien sont concernés par le chômage partiel aujourd'hui, est-ce que vous avez un petit peu des chiffres de l'état du tourisme, de l'état de l'industrie du tourisme en France, vous les réunissez cet après-midi ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
tout à fait cet après-midi je réunis le comité de filière tourisme, c'est une instance très importante que je réunis de façon hebdomadaire, chaque semaine une véritable instance de pilotage de la crise, ça permet d'avoir tous les retours terrain et puis nous-mêmes également de co-construire avec les acteurs les réponses dont ils ont besoin et pour vous donner un chiffre par exemple sur le soutien aux secteurs, près de 9 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat ont été directement au secteur du tourisme, à l'hôtellerie, à la restauration, 9 milliards d'euros. Ça leur permet eh bien de faire face dans l'immédiat à toutes les tensions de trésorerie et puis on va continuer ce soutien de différentes façons bien sûr.
NICOLAS TEILLARD
Avec l'ombre du coronavirus qui continue de planer sur ces vacances, à la fois sur les plages, dans les aéroports aussi, on verra ça dans un instant Jean-Baptiste LEMOYNE.
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NICOLAS TEILLARD
Et notre invité le secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste LEMOYNE. Le maire des Sables-d'Olonne va fermer ses plages trois heures par jour à partir de samedi, plages fermées entre 21h00 le soir et 7h00 le matin du côté de Quiberon également dans le Morbihan où le préfet, patrice FAURE, préfet du Morbihan estime que les jeunes ne jouent pas le jeu.
PATRICE FAURE, PREFET DU MORBIHAN
Je note une irresponsabilité de la jeunesse qui est en vacances ou qui réside ici avec des soirées festives dans des nombres très conséquents, ignorants le danger. Comme je l'ai dit, il y a déjà une semaine maintenant la saison estivale 2020 ne doit ressembler en rien à la saison estivale 2019.
NICOLAS TEILLARD
C'est de la faute des jeunes, Jean-Baptiste LEMOYNE ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je crois que c'est un appel à la prudence, à la vigilance de chacun. Encore une fois le virus, il est là, il circule, il n'y a pas encore de vaccin, il n'y a pas encore de traitement et ça veut dire qu'il faut continuer eh bien à pratiquer les gestes barrières, de la distanciation sociale, le port du masque dans les endroits où c'est obligatoire.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Pour aller un peu plus loin, on le voit là, les maires prennent aujourd'hui, non pas seulement des appels à ce que les jeunes se protègent et protègent les gens qui les entourent, ils prennent des mesures concrètes comme la fermeture des bars, des couvre-feux, la fermeture des plages, on vient de le dire à l'instant, est-ce que vous par exemple, secrétaire d'Etat au Tourisme, vous pourriez envisager la fermeture des bars dans toutes les stations, on va dire, touristiques du littoral ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Vous savez, il ne faut pas apporter une réponse générale à des situations très localisées. Je crois que cette crise, ce qu'elle a montré depuis le début, c'est qu'il fallait avoir des appréciations différenciées, regardez ça nous parait très lointain maintenant mais lorsque nous avons commencé le processus du déconfinement, il y avait une carte de France avec des départements verts, des départements oranges et donc on le voit les choses n'étaient pas pareilles, de la même façon partout. Et la clé du succès dans la lutte contre le coronavirus et pour le bon déroulement de cet été, ça réside toujours et on l'a dit, dans le couple maire, préfet et ARS. Et ce qui est important c'est que ces trois acteurs clés soient en contact permanent et puissent décider ensemble des mesures à prendre. C'était le cas…
NICOLAS TEILLARD
On vous sent pris entre la chèvre et le chou, Jean-Baptiste LEMOYNE, entre précautions sanitaires et poursuite d'une activité qui a énormément souffert des semaines et qui est capitale à ce moment de l'année. C'est le cas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
C'est très simple, il faut trouver, comment dire, le chemin de crête. Bien sûr il est important de pouvoir prendre ses vacances, souffler, encore une fois s'oxygéner après ces moments qu'on a vécu et en même temps voilà il faut rester prudent et tout simplement adapter nos comportements à la situation, parce que vous savez il n'y aurait rien de pire Jean-Jérôme BERTOLUS, qu'effectivement un certain nombre de clusters conduisent après à des annulations massives parce que c'est ça, après ce qui se passe lorsqu'on les découvre le comportement du consommateur, vous savez, il est très volatile, il s'adapte.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Justement Jean-Baptiste LEMOYNE, vous appelez les jeunes, les jeunes Français à la responsabilité…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Tous d'ailleurs jeunes, moins jeunes, tout le monde.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Mais est-ce que vous appelez aussi les industriels du tourisme à la responsabilité, on a vu justement un spectacle du Puy-du-Fou, 12000 personnes assistaient à ce spectacle, on voit des boites de nuit, eh bien rouvrir sous prétexte de bars de nuit, est-ce que vous appelez aussi vos troupes, mes professionnels du tourisme à plus de responsabilités.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Moi, ce que je veux dire, les professionnels du tourisme, je les côtoie au quotidien, je peux vous dire, ils sont très professionnels, c'est le cas de le dire. Ce sont des gens qui sont habitués à réguler les flux, qui prennent toutes les précautions, ont élaboré des protocoles sanitaires, les respectent et pour prendre différents cas que vous vous évoquiez, vous savez le Puy-du-Fou, eh bien, bon ils ont toujours ce côté un peu pionnier, défricheur, mais ils ont dit qu'ils allaient revenir au respect de cette jauge des 5000 personnes et nous avons pris un décret aussi, hier qui permettra à partir du 15 août justement au préfet d'examiner des dérogations éventuelles en fonction de l'état sanitaire des départements, pour ces grands rassemblements.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Pour aller au-delà des 5000.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Voilà mais donc ça, ça se fera à partir du 15 août avec un examen des préfets et vous évoquiez les discothèques, c'est un monde, le monde de la nuit, les acteurs de la nuit qui a beaucoup souffert parce que eux, ils n'ont jamais rouvert depuis le début du confinement, jamais et ça veut dire que les entreprises sont à l'arrêt et moi je veux saluer d'ailleurs leur courage et puis également mon collègue Alain GRISET qui a poursuivi le travail que j'avais engagé avec ces acteurs-là. et nous avons apporté des aides à hauteur de 45000 euros pour 3 mois pour faire face, eh bien aux échéances parce que pendant ce temps-là les loyers courent, les factures elles courent etc et donc c'est la contrepartie du maintien de la fermeture pendant encore quelques temps.
NICOLAS TEILLARD
Qui dit tourisme dit aussi frontière Jean-Baptiste LEMOYNE, vendredi dernier Jean CASTEX était à Roissy, il déconseillait aux Français de se rendre en Catalogne.
JEAN CASTEX, PREMIER MINISTRE
S'agissant de la situation en Catalogne, qui vous le savez montre également des indices sanitaires dégradés, nous recommandons vivement aux citoyens français d'éviter de se rendre tant que la situation sanitaire ne s'améliore pas dans ces territoires.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce qu'un voyage déconseillé pourrait devenir un voyage interdit ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Alors l'interdiction ça voudrait dire la fermeture des frontières et vous le savez, nous avons travaillé justement au niveau européen pour ensemble comment dire lever les obstacles à la circulation, nous avons enfin retrouvé en gros depuis le 15 juin une liberté de circulation dans l'espace Schengen et c'est heureux parce que souvenez-vous au tout début, au mois de mars chaque Etat a pris ces décisions dans son coin de façon unilatérale…
JEAN-JEROME BERTOLUS
Est-ce que ça ne repart pas, est-ce que chaque Etat, où on voit la Grande-Bretagne depuis effectivement l'intervention du Premier ministre vendredi, la Grande-Bretagne a imposé une quarantaine aux voyageurs qui viendraient d'Espagne, d'autres pays suivent la Grande-Bretagne, l'Allemagne déconseille fortement au-delà de la Catalogne d'autres voyages donc nous, la France, est-ce qu'on n'est pas un petit peu en retard ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Attention je fais bien distinction entre des recommandations, des conseils aux voyageurs et des mesures d'interdiction et la Grande-Bretagne d'ailleurs, vous le savez ne fait plus partie de cette Union européenne, donc elle prend des décisions naturellement totalement souveraines. Ce que je veux dire c'est que toute décision liée aux frontières, eh bien désormais je crois que on a trouvé le chemin pour en parler entre Européens, c'est important d'avoir cette approche coordonnée, faute de quoi on le voit, on se met dans des situations très complexes.
NICOLAS TEILLARD
Donc clairement pas de fermeture de frontières à l'horizon.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Pour l'instant dans les discussions européennes, nous ne sommes pas sur ce type de décision.
NICOLAS TEILLARD
Et clairement qu'est-ce que vous dites à des Français qui préparent les valises en ce moment et qui ont des projets de voyage peut-être ce week-end, la semaine prochaine en Espagne par exemple ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Encore une fois vous savez, la Catalogne, c'est une partie de l'Espagne, c'est pas tout l'Espagne et donc je crois qu'il faut aussi regarder de façon très précise eh bien les situations et puis j'invite les voyageurs aussi à se rendre sur le site Conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères, c'est là où nous donnons beaucoup d'informations justement sur les zones qui sont recommandées, celles où il faut faire attention.
NICOLAS TEILLARD
J'insiste simplement su un point, au-delà du départ c'est le retour, est-ce que vous envisagez des procédures de quarantaine pour l'Espagne ou d'autres pays peut-être pour des voyageurs français ?
JEAN-JEROME BERTOLUS
Le Portugal par exemple.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Encore fois on s'adaptera toujours en fonction de l'évolution de la situation, ce que je veux dire c'est que le sanitaire commande mais gardons-nous aussi par anticipation d'évoquer des scénarios catastrophes parce que je sais que nos voisins européens sont également eux-mêmes très mobilisés pour endiguer toute reprise, je crois que c'est la préoccupation de tout décideur public.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Et très concrètement il va y avoir des tests obligatoires quand on arrivera de 16 pays, ces pays dits rouges…
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Tout à fait.
JEAN-JEROME BERTOLUS
…ces tests seront en vigueur à partir de quand ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
A partir du 1er août il est demandé de pouvoir produire le test qui montre qu'effectivement vous ne portez pas le virus.
JEAN-JEROME BERTOLUS
En dehors de ces 16 pays les Français peuvent voyager où ils veulent, de la manière dont ils le veulent à l'étranger ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Non, pas où ils veulent et quand ils le veulent parce que…
JEAN-JEROME BERTOLUS
En dehors de ces 16 pays.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Parce que nous avons nous-mêmes Européens rouverts à une vingtaine de pays les flux et sous condition aussi de réciprocité, donc vous voyez que la capacité de circulation dans le monde est encore très entravée, très entravée. C'est pourquoi on dit aux Français aussi de redécouvrir la France parce qu'avec Jean-Yves LE DRIAN on a géré au mois de mars et au mois d'avril le rapatriement de plus de 200.000 Français qui étaient coincés une fois que toutes les frontières s'étaient fermées une à une, je peux vous dire que ceux qui étaient concernés en gardent un souvenir un peu impérissable. Donc je crois que dans le contexte qu'on connaît d'incertitude, de volatilité, il est prudent de rester à proximité, la proximité c'est la France. On peut faire le tour du monde en faisant le tour de France, vous savez, il y a tellement de variétés de paysages, de patrimoines qu'il y en a pour tous les goûts.
NICOLAS TEILLARD
Le VRP du tourisme français, Jean-Baptiste LEMOYNE, reste avec nous, la suite de la discussion après le fil info à huit heures cinquante, Lauriane DELANOË.
// Fil info //
NICOLAS TEILLARD
Avec Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme mais aussi des Français de l'étranger, Monsieur le Secrétaire d'Etat, et en l'occurrence certains souhaiteraient retrouver leurs familles. Dès qu'on tape, Jean-Baptiste LEMOYNE, sur les réseaux sociaux on voit des messages apparaître avec des couples, parfois des familles qui sont séparées depuis des semaines à cause de la crise sanitaire, qu'est-ce que vous pouvez leur dire aujourd'hui ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
S'agissant des Français établis hors de France les choses sont très claires, un Français peut toujours revenir sur le sol national, d'ailleurs un certain nombre d'entre eux reviennent pour les vacances, etc. Et par ailleurs je précise pour nos compatriotes, ils sont plus de trois millions partout dans le monde, on a mis en place justement avec Jean-Yves LE DRIAN un plan pour les aider, les accompagner y compris avec des plans d'action sanitaire, on a trois avions qui permettent de faire des évacuations sanitaires H 24 sept jours sur sept. On est là pour les accompagner y compris de façon aussi parfois financière parce que certains perdent leurs emplois, l'enseignement français à l'étranger est très touché, donc il y a ce plan…
NICOLAS TEILLARD
Ça c'est pour les Français.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Pour les Français établis hors de France et donc eux peuvent toujours revenir. Vous faites allusion en revanche à un autre sujet qui est celui de couples qui parfois peuvent comprendre une des deux personnes qui est Française, qui réside en France.
NICOLAS TEILLARD
Binationaux on va dire.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Et puis une autre personne qui est d'une autre nationalité avec laquelle justement la liberté de circulation n'est pas rétablie. Donc c'est un sujet qui est épineux parce qu'il s'agit de personnes qui justement ne sont pas forcément mariées ou pacsées parce que ça c'est ce qui permettrait de faciliter le rapprochement. C'est donc un travail qui est complexe qu'on mène en interministériel parce qu'il n'y a pas que les Affaires étrangères dans l'affaire, il également le ministère de l'Intérieur. Je comprends encore une fois quelque part la détresse parce qu'être séparé pendant plusieurs mois de la personne que l'on aime, pardon, je crois que c'est très dur et c'est humainement très difficile à vivre. Il n'y a pas de réponse qui soit immédiate et facile mais j'entends en tous les cas le cri du coeur et on va y travailler naturellement avec les collègues au Gouvernement.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Jean-Baptiste LEMOYNE, presque une question de conclusion sur toutes ces vacances, vous avez mis en place depuis le 25 mars dernier une procédure de remboursement pour que les Français inquiets ou qui voient leurs vacances gâchées par cette crise sanitaire puissent se faire rembourser, est-ce qu'il faut tirer l'oreille d'AIR FRANCE et de sa filiale TRANSAVIA pour qu'effectivement ces opérateurs remboursent et ne donnent pas par exemple des avoirs dont ne voudraient pas les voyageurs ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ce qui est sûr c'est que justement les compagnies aériennes…
JEAN-JEROME BERTOLUS
Elles jouent le jeu ou pas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
…au titre justement du droit communautaire doivent rembourser.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Et elles jouent le jeu ou pas ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Dans un premier temps toutes les trésoreries Alors dans un premier temps, toutes les trésoreries ont été mis à mal effectivement certaines ont été amenés à proposer des avoirs, mais je peux vous dire que désormais les comportements évoluent dans le bon sens parce que, je veux dire on a dit des choses très clairement aussi aux compagnies et je pense que faire travailler d'ailleurs à l'avenir peut-être un mécanisme de garantie similaire à celui des voyages à forfait, parce que les voyages à forfait eh bien ils ont ce type de garantie de remboursement mais là c'est un travail aussi à faire au niveau européen et quelque part aussi je crois qu'avec cette crise on s'est rendu compte de l'importance de cet échelon européen. Pour la première fois les ministres du Tourisme des 27 se sont réunis ensemble parce que jusqu'à maintenant tout le monde avait tendance peut-être à faire sa promotion dans son coin et avant de son territoire mais là on sait qu'on a des enjeux communs auxquels faire face.
NICOLAS TEILLARD
Jean-Baptiste LEMOYNE, il y a un de vos collègues qui ne fait pas du tourisme et qui multiplie les déplacements c'est Gérald DARMANIN, il était auditionné par la commission des lois de l'Assemblée hier après-midi et il a répondu à une question sur les violences policières.
GERALD DARMANIN, MINISTRE DE L'INTERIEUR
Quand j'entends le mot violence policière, moi personnellement je m'étouffe, la police exerce une violence certes mais une violence légitime, c'est vieux comme Max WEBER.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce que l'expression « j'étouffe », dans le contexte actuel, vous paraît opportune ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Moi, ce que je pense, ce que je crois, c'est que Gérald DARMANIN il n'a jamais voulu blesser. Je pense que, vous savez, cette audition...
JEAN-JEROME BERTOLUS
Hier après-midi...
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui oui, tout à fait. D'ailleurs, il a répondu aux « Questions au gouvernement », à l'Assemblée nationale, à une salve de questions de certains membres de l'opposition, très durs vis-à-vis des forces de l'ordre. On a vu les propos justement également du maire de Colombes...
JEAN-JEROME BERTOLUS
Donc c'est quoi, c'est une expression malheureuse pour vous ? Comment vous qualifiez cette expression ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je n'ai pas à la qualifier. Ce que je dis, c'est que, je connais Gérald DARMANIN, il n'a pas voulu blesser quiconque, et encore une fois il faut voir la façon dont est remis en cause par certains l'action des forces de l'ordre, pardon, mais la sécurité c'est la première des libertés, les forces de l'ordre elles ont besoin d'être soutenues, et je crois qu'hier encore, regardez les « Questions au gouvernement », leur réaction a été remise en cause, le ministre de l'Intérieur a défendu l'action de ces forces de l'ordre. Lorsqu'il y a effectivement des problèmes avérés, eh bien il faut les regarder en face, mais je crois qu'il faut réitérer aussi le soutien, à ces forces de l'ordre...
JEAN-JEROME BERTOLUS
Il n'a pas d'excuses à donner, donc de la part de Gérald DARMANIN, le ministre de l'Intérieur, notamment par exemple à la famille CHOUVIAT, on sait que le livreur, avant de décéder, a dit 7 fois : « J'étouffe, j'étouffe ». Le ministre de l'Intérieur, quand il entend le mot « violences policières », il s'étouffe ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Encore une fois je vois l'émotion que cela suscite, je le redis, le ministre de l'Intérieur, je ne pense pas qu'il y ait voulu blesser quiconque. Vous savez, quand on est au gouvernement, et quand justement on assume ces hautes fonctions, on a à coeur, et bien d'agir pour tous, pour chacun, pour faire en sorte que le service public soit rendu de la meilleure façon possible. On n'est pas là pour dresser les Français les uns contre les autres, au contraire, il y a ce souhait d'ailleurs que portait le président de la République, je dirais, de fédérer toutes les forces, de dépasser les clivages. Je le redis, je ne pense pas qu'il ait voulu blesser quiconque.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Donc on doit choisir ses mots.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Chacun choisit ses mots, mais encore une fois, je crois que, enfin pardon, je veux bien qu'on regarde, qu'on fasse l'exégèse de tous les maux, de tous les propos, je crois que c'est l'intention qu'il faut regarder, il n'avait pas l'intention de blesser.
NICOLAS TEILLARD
Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie aussi, d'ailleurs vous nous confirmez ce matin le prolongement du dispositif de chômage partiel pour le secteur du tourisme, jusqu'au mois de décembre. Merci d'avoir été l'invité du 8 :30 de France avec Jean-Jérôme BERTOLUS.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 31 juillet 2020