Interview de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, à France Inter le 27 août 2020, sur le port du masque dans les écoles, le confinement et ses conséquences sur l'éducation.

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Média : France Inter

Texte intégral

NICOLAS DEMORAND

Avec Léa SALAME nous recevons ce matin dans « Le Grand entretien » du 7-9 le ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports. Vos questions, 01.45.24.7000, les réseaux sociaux et l'application mobile de France Inter. Jean-Michel BLANQUER, bonjour.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.

NICOLAS DEMORAND
Et merci d'être à notre micro aujourd'hui. Vous avez précisé hier le protocole sanitaire qui sera en vigueur en cette rentrée 2020, sur les masques, les cantines, les cours de récréation, vous allez dans quelques instants nous redonner les règles et dialoguer avec les auditeurs qui auront, j'en suis certain, de nombreuses questions à vous poser. Mais avant cela quelques mots de bilan, si vous le permettez, de l'année scolaire inédite qui s'est écoulée, les enfants ont été physiquement privés d'école pendant environ 6 mois, si on met de côté les quelques jours où ils ont pu y retourner en juin. En dépit des cours à distance, des cours via Internet, dites-nous quel est votre sentiment ce matin, craignez-vous une baisse de niveau des élèves, est-ce que vous craignez que les enfants, petits et grands d'ailleurs, aient plus de mal à se concentrer, à se réadapter au milieu scolaire, ou vous êtes confiant ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est les deux à la fois. C'est-à-dire que, d'un côté, il est certain que le confinement, en soi, pouvait porter des conséquences éducatives graves, je n'ai cessé de le dire dès, dès avant le confinement d'ailleurs, et pendant le confinement, et je l'ai dit même à une échelle internationale, parce qu'il ne faut jamais minimiser le fait que c'est potentiellement une catastrophe éducative mondiale. Vous avez des enfants qui sont déscolarisés, tout particulièrement des petites filles, vous avez… tout l'effort mondial, depuis des décennies, de scolariser plus d'enfants, peut être complètement atteint par ce qui s'est passé, donc c'est quelque chose qu'il ne faut absolument pas sous-estimer, et je suis évidemment malheureusement d'accord avec le fait de mesurer ce risque. Ensuite, sur ce qui s'est passé en France, on peut entrer dans chacun des détails, mais ça s'est passé plutôt mieux que dans la plupart des pays du monde, et même des pays d'Europe, que ce soit l'enseignement à distance, quand vous faites des enquêtes vous avez 75 % de satisfaction des parents d'élèves, il y a eu une très belle mobilisation des professeurs, le fait d'être un grand service public de l'Education nationale a permis une meilleure coordination, alors évidemment on peut signaler 1000 trous dans la raquette, mais néanmoins vous avez un opérateur national, avec le CNED, qui a donné « Ma Classe à La maison », on a pu, au travers des recteurs, de nos réunions quotidiennes, avoir un maillage de la France pour se rendre compte de la situation, aller lutter contre le décrochage, de sorte que le décrochage était plus fort au début qu'à la fin. Et puis quand vous dites les élèves ont été privés d'école pendant six mois, c'est une phrase un peu trop schématique, parce que, fort heureusement, tous les efforts par… il y a 1 million de personnes qui travaillent pour l'Education nationale, et puis aussi les parents d'élèves d'ailleurs, tout ceci a permis, heureusement, qu'il y ait quand même un peu de retour à l'école, et on est un des pays, voire le pays, qui a le plus déconfiné sur le plan scolaire, et Dieu sait que ça a été une lutte en mai-juin. Mais aujourd'hui on en tire quand même quelques profits, parce qu'on a d'une part le fait que les élèves ont pu raccrocher un peu, et aujourd'hui je suis confiant dans le fait qu'ils arrivent… on va avoir nos élèves en cette rentrée, pour l'essentiel, et puis deuxièmement, le système s'est mieux préparé pour ce qui arrive maintenant. Regardez les pays qui ont fait le choix, qui était plus facile à l'époque, d'attendre septembre, aujourd'hui ils ont de grandes difficultés à se remobiliser, et puis les réflexes professionnels ne sont pas installés, alors que ce n'est pas évident d'installer les réflexes professionnels liés au confinement. Donc, on a les éléments pour avoir la rentrée la plus normale possible, même si, bien sûr, le contexte reste tout à fait inédit dans notre histoire.

LEA SALAME
Sur le décrochage, vous parliez de 500.000 décrocheurs, je crois, en mai dernier à ce micro quand on vous avait posé la question, c'est-à-dire à peu près 4 % des élèves, est-ce que vous restez sur ces chiffres-là, il y a eu, en gros, 500.000 décrocheurs, ou il y en a eu plus ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, c'est déjà beaucoup 500.000, c'est un chiffre très important, là aussi, en valeur absolue c'est beaucoup, en valeur relative, quand on se compare aux autres pays, c'est plutôt… la France s'en sort bien, mais ça reste un grand problème, et un de nos grands défis en cette rentrée c'est justement que, évidemment, ces 500.000 là nous les retrouvions, et je sais que nous allons les retrouver, nous mettons tout en oeuvre pour cela, y compris par le fait que…

LEA SALAME
Quelle est votre crainte Monsieur le Ministre, la plus grande crainte d'un ministre de l'Education dans cette rentrée inédite, c'est que les parents, certains parents aient peur d'envoyer les enfants à l'école, quel sera votre bilan lundi soir ou mardi soir, ça serait quoi la grande crainte, qu'est-ce que vous redoutez le plus ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce que je regarde le plus, la vigilance maximale, c'est évidemment le retour de tous, et notamment des élèves, parce que ça dépend de facteurs que nous ne maîtrisons pas tous, ce qu'il y a dans la tête de chaque famille, et nous savons que c'est dans les familles les plus défavorisées qu'il peut y avoir les craintes les plus grandes. Donc, notre travail c'est notamment ce travail de conviction, et puis de mise en confiance, c'est pour ça que nous avons quand même, avec le protocole que nous avons, qui est quand même à la fois simple et clair, mais protecteur, il est un des plus protecteurs d'Europe, et c'est le message que j'envoie à toutes les familles. Et, à l'unisson des sociétés de pédiatrie, je dis, depuis mai, au moins le mois de mai, et même avant, qu'il est bien meilleur pour un enfant d'aller à l'école que de rester chez soi.

NICOLAS DEMORAND
Est-ce que les premiers jours de l'année scolaire vont être consacrés à une remise à niveau ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui. Evidemment, chaque professeur est en situation d'apprécier la situation de sa classe et de ses élèves, et de s'adapter, c'est évidemment le professeur qui est en situation d'apprécier, néanmoins nous avons développé des outils pour cela, de deux ordres, d'abord pour évaluer, c'est particulièrement vrai sur des classes charnières comme CP, CE1, 6e, Seconde, où c'est des outils nationaux, et je dirais universels, qui sont très puissants – en cette rentrée la grande innovation en la matière c'est l'évaluation de 6e, qui est très poussée, et qui est une évaluation qui permet de regarder des choses qu'on ne regardait pas auparavant, je pense en particulier à la fluidité de lecture, parce qu'on est au coeur de la première de mes priorités, c'est-à-dire s'assurer que les enfants sortent de l'école primaire en maîtrisant les savoirs fondamentaux, et donc cet outil-là est là. Et deuxièmement, et c'est encore plus important, nous développons des moyens inédits pour accompagner les enfants, donc dans le premier degré c'est les créations de postes, je rappelle qu'il y a plus de 1600 créations de postes en cette rentrée, alors qu'il y a 50.000 élèves en moins, mais c'est toujours pour continuer à améliorer le taux d'encadrement dans le premier degré, et puis il s'agissant du second degré c'est 1,5 million heures supplémentaires pour pousser les dispositifs d'aides personnalisées, c'est particulièrement vrai au collège avec Devoirs faits, qui rentre dans une nouvelle étape, plus puissante, et qui se déclenche dès le mois de septembre pour les élèves qui en ont le plus besoin.

LEA SALAME
On va parler dans quelques secondes des masques et de tout le protocole sanitaire, mais juste un dernier mot de bilan, je ne sais pas si vous avez passé un été apprenant, mais quel est le bilan de l'opération Vacances apprenantes, elle visait 1 million de jeunes, vous aviez dit ça avant l'été, basé sur le volontariat, est-ce que ça a marché ? Le quotidien Libération fait remonter des académies un bilan très modeste, à Dijon 4500 élèves sur les 180.000 potentiels, à Grenoble 9300 sur les 415.000. C'est des faux chiffres, des vrais chiffres ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Le bilan est très bon, même s'il faudra l'affiner, le stabiliser dans quelques semaines, puisqu'on est encore dans la dernière semaine de vacances et qu'il y a encore des choses à mesurer. Je suis frappé de voir comment certains médias, ou certains secteurs, dès le début du mois de juillet, avaient envie de dire que ce serait un fiasco, c'est fascinant, alors qu'on est sur un objectif social fondamental, que les acteurs de l'éducation populaire ont accueilli ça comme l'herbe accueille la rosée. Ils ont vous vu à quel point c'était fondamental, non seulement quantitativement, c'est-à-dire en sauvant les colonies de vacances en tant que telles, mais aussi les enfants concernés, c'était fondamental, mais c'était aussi très important sur le plan qualitatif, c'est-à-dire pour envoyer un message qui est en fait le renouveau des colonies de vacances. Et donc, oui, c'est un succès, c'est-à-dire nous touchons au moins 900.000 enfants au travers de ce qu'on a fait, c'est-à-dire à la fois les « colonies apprenantes », mais aussi ce qu'on appelle « Ecole ouverte », il y avait 70.000 enfants touchés par les « Ecole ouverte » à l'été 2019, en cet été 2020 on va être sans doute autour de 250.000, donc c'est évidemment très fort. Et puis les accueils de loisirs, opérés par les collectivités locales, avec notre aide, et avec le label « Vacances apprenantes », ont été au-delà des chiffres attendus, plus de 500.000. Donc, c'est un grand succès, qui était essentiel, même si on veut toujours plus et mieux, nous y avons consacré 200 millions d'euros, mais surtout, ce qui est important, et le Premier ministre l'a très bien dit, c'est que, comme ça a bien marché, ça nous sert pour l'année prochaine, et désormais c'est une sorte de nouvelle étape dans la vie des colonies de vacances, qui est très liée à l'histoire de l'école de la République, pour, en quelque sorte, renouveler le concept de colonies de vacances.

NICOLAS DEMORAND
Question rapide Jean-Michel BLANQUER, est-ce que face au rebond de l'épidémie cet été vous avez envisagé de reculer la rentrée scolaire, même de quelques jours, est-ce que cette hypothèse a été sur la table ces derniers jours pour Marseille, où l'épidémie est en train de flamber ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Sur la table, bien entendu qu'on considère toujours des hypothèses, mais en tout cas dès le début j'ai pensé que ce n'était pas la solution. A l'échelle nationale c'était, à mes yeux, une évidence…

NICOLAS DEMORAND
Et vous n'avez jamais hésité ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
A l'échelle nationale je n'ai jamais hésité, de même que je n'ai jamais hésité sur le déconfinement scolaire en mai-juin, en ayant en tête tous les paramètres, c'est-à-dire protection sanitaire, mais aussi volontarisme éducatif pour nos enfants. J'ai, je crois comme beaucoup de Français, j'ai l'école de la République chevillée au corps, et je ne la relativise pas quelle que soit les circonstances, bien entendu en étant très attentif aux circonstances sanitaires. Pour Marseille et Paris, c'est vrai que ce sont les deux villes de France les plus concernées par la circulation du virus, donc le protocole sanitaire s'applique, celui qui vaut partout, et c'est vrai qu'on peut accentuer certains aspects pour tenir compte de la circulation du virus…

LEA SALAME
Lesquels ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est notamment en matière de brassage d'élèves, puisqu'il y a des recommandations qui peuvent devenir des obligations dans certains cas, c'est aussi notre capacité à regarder très attentivement chaque école, chaque collège et chaque lycée, et être capable de fermer pour le coup, ou de ne pas ouvrir, non pas de manière globale pour tout Marseille ou pour tout Paris, mais de manière ciblée pour tel ou tel établissement.

LEA SALAME
Mais à l'heure où on parle, il n'y a aucune école, lundi ou mardi prochain, qui a une exception, ni à Paris, ni à Marseille ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
A ce stade non, mais il faut que chacun comprenne que, pour les temps qui viennent, les jours et les semaines qui viennent, que ce soit Marseille, Paris, ou le reste de la France, nous nous sommes mis en situation de réactivité totale, de sorte que, d'un jour sur l'autre, vous pourrez avoir une fermeture d'école, de collège ou de lycée.

LEA SALAME
Alors, le protocole sanitaire, vous avez tranché, ce sera masque obligatoire pour tous les adultes, y compris les enseignants de maternelle pour lesquels ce n'était pas clair jusque-là. Pourquoi vous avez décidé que tout le monde mettrait un masque ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Pour deux raisons. La première c'est la clarté, on se rendait compte que les deux ou trois exceptions qu'on avait envisagées en juillet pouvaient être source de confusion, donc de casuistique, et donc c'était contre-productif, donc mieux vaut dire un message simple qui est, voilà, tous les adultes, à l'école, au collège et au lycée, portent le masque, point à la ligne, pas d'exception, voilà.

LEA SALAME
Tout le temps ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, donc c'est une grande simplicité.

LEA SALAME
Tout le temps Monsieur le ministre, ça veut dire que ce que vous aviez dit la semaine dernière, quand ils sont à 2 mètres de distanciation ils peuvent enlever le masque…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ça c'est fini, ça faisait partie de ces exceptions qui pouvaient avoir une justification sanitaire, mais qui créent plus de complexité que de solution, donc pour que ce soit simple on dit tout le temps.

LEA SALAME
Un enseignant porte tout le temps son masque, même s'il est à 5 mètres de distance, tout le temps ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, et j'ai beaucoup parlé de ça, non seulement avec les autorités sanitaires, mais aussi avec les organisations syndicales, et au fond, les organisations syndicales aussi réclamaient cette simplicité de la règle. Et puis la deuxième raison c'est que, en effet, le virus est plus actif depuis quelques semaines, et que donc c'est une façon de prendre en compte à un degré supérieur la situation, en appliquant de manière stricte et sans exception le protocole.

NICOLAS DEMORAND
Là encore une question rapide. Le masque est obligatoire pour les enfants de plus de 11 ans, si on regarde maintenant de l'autre côté de l'estrade, la question ne se pose-t-elle pas, Jean-Michel BLANQUER, dans les zones rouges, à Marseille par exemple, d'abaisser ce seuil de 11 ans ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
A priori non, là aussi on se cale évidemment sur ce que nous disent les autorités sanitaires et les sociétés pédiatriques. Vous savez, l'Organisation mondiale de la santé a dit que le masque était pertinent à partir de l'âge de 12 ans, qu'en dessous ça pouvait être contre-productif, là moi je ne veux pas être plus royaliste que le roi, si vous voulez, on se cale évidemment en particulier sur l'OMS et ce que nous disent les autorités sanitaires.

LEA SALAME
Les masques ne seront pas gratuits a dit le Premier ministre, il nous l'a confirmé hier à ce micro, il a aussi affirmé que les masques n'étaient pas des fournitures scolaires comme les autres, contrairement à ce que vous vous avez dit, est-ce que vous maintenez qu'un masque c'est une fourniture scolaire comme une autre ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Je n'ai pas dit que c'en était une, j'ai dit que c'était comme une fourniture scolaire, autrement dit c'est la panoplie de la rentrée, On ne va pas jouer sur les mots, ce qui compte c'est…

LEA SALAME
Est-ce que ça l'est ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, je pense que c'est la panoplie de tout citoyen aujourd'hui, c'est-à-dire vous avez votre masque, j'ai le mien à côté, et nous sommes en train d'habituer nos enfants, et surtout nos adolescents, à ce que ce soit le cas pour eux aussi, y compris avant qu'ils arrivent à l'école, quand ils prennent les transports, donc c'est obligatoire, donc il est normal que ça fasse partie maintenant d'une forme de civisme que d'être habitué à en posséder et à les mettre. Et bien entendu en ayant une préoccupation sociale derrière cela, puisque nous nous sommes mis en situation de donner gratuitement les masques aux élèves qui pourraient en avoir besoin pour des raisons sociales, donc nous avons des masques pour les élèves dans les établissements, prêts à distribuer, il n'y aura aucun élève qui n'ira pas à l'école parce qu'il n'aurait pas pu s'acheter un masque.

LEA SALAME
C'est ce que j'allais vous dire, est-ce que vous ne craignez pas, en n'instaurant pas un masque gratuit pour chaque élève, que l'Etat prenne en charge cela, qu'il y ait des différences entre les enfants, entre les élèves, entre les élèves qui peuvent se payer des masques, et parfois des masques chers, et les autres qui ont du mal à s'en payer un, est-ce que ce n'est pas ça le grand risque de votre décision ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous savez, le masque recommandé pour les élèves c'est le masque de base, vous pouvez dire ça pour les lunettes, vous pouvez dire ça pour 1000 sujets, pour les vêtements, c'est à mon avis un sujet bien plus important, rappelons d'ailleurs qu'on a mis 100 euros de plus d'allocation de rentrée pour toutes les familles de France, donc je pense qu'il y a un aspect à la fois éducatif et social dans ce que nous avons fait. Aucun pays au monde ne fait la gratuité des masques à l'école, en revanche, ce qui est certain, c'est que, un, nous avons, comme l'a rappelé le Premier ministre à votre antenne, nous avons envoyé des masques par la Poste aux familles qui ont des besoins sociaux, et par ailleurs, s'il y avait encore des trous dans la raquette dans notre dispositif nous sommes, dans chaque établissement, avec des masques pour ceux qui en auraient besoin.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 août 2020