Texte intégral
JEAN-PAUL CHAPEL
Avec Olivier DUSSOPT qui est le ministre délégué aux Comptes publics. Avec lui on va parler du budget, du déficit de la dette mais aussi de Bridgestone puisque ce matin 2 ministres sont attendus sur le site de Béthune. Quel est l'avenir de ce site, peut-on encore sauver cette usine Bridgestone ?
OLIVIER DUSSOPT
Le gouvernement fait tout pour, nous sommes face à une décision qui ne nous paraît pas juste et mes 2 collègues Elisabeth BORNE, Agnès PANNIER-RUNACHER sont sur place ce matin pour travailler avec les salariés. Nous sommes dans une période de crise avec un gouvernement qui a mobilisé les crédits comme jamais pour accompagner l'économie. Nous sommes en droit d'attendre de certains industriels qu'ils se comportent mieux vis-à-vis des salariés et la production en France.
JEAN-PAUL CHAPEL
C'est donc peut-être un répit.
OLIVIER DUSSOPT
Peut-être un répit, en tout cas un gouvernement mobilisé pour accompagner les salariés la production sur le site.
JEAN-PAUL CHAPEL
Le déficit s'est creusé avec la crise, il sera encore de 6,7% l'an prochain, ça alourdit la dette, cette dette finalement est-ce qu'on va la rembourser un jour ou l'autre ?
OLIVIER DUSSOPT
Une dette par définition ça se rembourse, ça se rembourse parce que c'est la règle et ça se rembourse pour être crédible vis-à-vis de ceux qui nous prêtent. Vous l'avez dit nous avons un déficit important cette année, nous l'avons revu puisque, avec Bruno LE MAIRE nous considérons que les outils de soutien à l'économie que nous avons mis en place sont efficaces que l'économie a mieux résisté que prévu et donc nous anticipions une récession dont 11%, elle sera certainement autour de 10%, nous envisagions un déficit de 11,5% qui sera plutôt autour de 10%.
JEAN-PAUL CHAPEL
C'est moins pire que prévu.
OLIVIER DUSSOPT
C'est moins mauvais que prévu et avec un rebond de croissance l'année prochaine qui va nous permettre de progressivement revenir dans une trajectoire de finances publiques qui soit une trajectoire acceptable, qui soit une trajectoire efficace. Nous avons fait un choix, le Premier ministre l'a dit qui est de dégrader temporairement nos comptes publics pour répondre à la crise sociale, la crise économique et à la crise sanitaire. Il faut que ce soit une action qui soit ciblée, c'est la raison pour laquelle nous avons mobilisé beaucoup d'argent cette année pour répondre à la crise. Je pense par exemple au 31 milliards d'euros que nous avons mis sur la table, engagé pour financer le chômage partiel qui permet à la France d'être le pays dans lequel le revenu des salariés était le mieux protéger, c'est une étude de l'OCDE qui le dit. Nous mettons si beaucoup d'argent sur la table l'année prochaine et l'année d'après avec un plan de relance à 100 milliards qui a 2 objectifs, booster l'économie et dans le même temps avoir proposé des dépenses qui soientdes dépenses à la fois ciblées, ponctuelles pour justement à terme de ne pas alourdir la charge et ne pas le dire la dette publique.
JEAN- PAUL CHAPEL
Alors justement les dépenses, ces dépenses publiques qui atteignent cette année 62,8 %, c'est quasiment les 2 tiers de la richesse nationale. Ça, ça va normalement refluer mais vous dites que les emplois publics vont être stables. Vous allez quand même recruter des gendarmes, des policiers, des enseignants.
OLIVIER DUSSOPT
Des gendarmes, des policiers, des enseignants.
JEAN-PAUL CHAPEL
Combien ?
OLIVIER DUSSOPT
Des magistrats, nous tenons les engagements qui ont été pris en matière d'accueil des élèves en situation d'handicap, ce sont 3 à 4000 postes qui vont être créés dans l'Education nationale, en matière de sécurité nous sommes sur des rythmes de création entre 1500 et 2000 par an pour rattraper les suppressions de 2007 à 2012. Nous avons vu avec le garde des Sceaux comment créer plus de 1500 postes l'année prochaine et ainsi de tenir les engagements pris dans la loi de programmation pluriannuelle pour la justice.
JEAN-PAUL CHAPEL
Donc au total combien d'emplois publics en plus l'an prochain ?
OLIVIER DUSSOPT
La question n'est pas des emplois publics en plus, c'est justement là qu'il faut faire attention. Nous créons des emplois dans les secteurs prioritaires…
JEAN-PAUL CHAPEL
3 à 4000.
OLIVIER DUSSOPT
Un peu plus.
JEAN-PAUL CHAPEL
5000.
OLIVIER DUSSOPT
Et nous demandons aux autres ministères de faire des efforts pour que ce soit équilibré.
JEAN-PAUL CHAPEL
Lesquels ?
OLIVIER DUSSOPT
Et donc l'année prochaine, je vous l'avais dit, le nombre d'emplois de l'Etat restera stable là où nous créons, nous supprimons en réalité nous ne remplaçons pas des départs en retraite dans d'autres secteurs. Par exemple le ministère des comptes publics, le ministère de l'Economie des Finances et de la Relance qui contribuent année après année, ce n'est pas la première fois à cet effort sur les emplois.
JEAN-PAUL CHAPEL
Qui devront donc faire des efforts.
OLIVIER DUSSOPT
Ils font des efforts, ils en font beaucoup au rythme des réorganisations et des réformes que nous mettrons en place.
JEAN-PAUL CHAPEL
Les impôts, vous dites on va continuer à les baisser, par exemple la taxe d'habitation elle va continuer à baisser l'an prochain.
OLIVIER DUSSOPT
Il faut d'abord savoir que pour 80% des ménages français, il n'y a plus de taxe d'habitation au mois d'octobre. Nous avons tenu cet engagement du président de la République de la supprimer. C'est la 3e tranche cette année donc la dernière et ils ne paieront plus de taxes d'habitation. L'année prochaine nous allons commencer à baisser d'un tiers la taxe d'habitation des 20% français qui la paient encore. globalement entre 2018, 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2021 les impôts en France auront baissé de 45 milliards d'euros, la moitié au profit des ménages avec la taxe d'habitation, avec la baisse de l'impôt sur le revenu que nous avons engagé une mise en place au début de l'année dernière et pour les entreprises l'autre moitié, avec la baisse de l'impôt sur les sociétés ou encore la baisse des impôts de production à partir du 1er janvier, moitié-moitié 45 milliards, 22 milliards et demi, 22 milliards et demi pour les ménages pour les entreprises, plus grosses baisses d'impôts et ce que nous voulons, ce que nous faisons c'est que face à cette crise que nous connaissons nous voulons maintenir cette trajectoire puisque nous considérons que ce n'est pas en augmentant les impôts qu'on répond à la crise, qu'il faut retrouver notre niveau de richesse, qu'il faut retrouver notre niveau de production et que c'est comme ça que nous redresserons de pays.
JEAN-PAUL CHAPEL
Je reviens sur la taxe d'habitation, maintenir une baisse d'impôts pour les plus aisés, est-ce que ce n'est pas finalement un peu injuste en cette période difficile ?
OLIVIER DUSSOPT
Vous savez, on en parle de 20% de Français qui payent encore la taxe d'habitation. Est-ce que vous connaissez le niveau de revenus à partir duquel un célibataire est dans les 20% de Français les plus riches ?
JEAN-PAUL CHAPEL
Vous allez me le dire.
OLIVIER DUSSOPT
C'est 2500 euros par mois, avec 2500 euros par mois dans certains territoires comme le mien en Ardèche, on vit confortablement, correctement sans être riche. À Paris avec 2500 euros par mois, vous êtes loin d'être riche et donc quand on parle des 20% Français les plus aisés, on parle de ces familles-là, de ces ménages-là, un célibataire avec 2500 euros par mois. Je ne suis pas sûr que ce niveau de la richesse.
JEAN-PAUL CHAPEL
Alors on en profite pour saluer tous les Ardéchois, les Ardéchoises qui nous écoutent. Et vous avez choisi une chanson non pas ardéchoise, mais une chanson de Julien DORE, Porto-Vecchio avec laquelle on se quitte.
OLIVIER DUSSOPT
Un auteur que j'aime bien et un avant-goût de vacances quelques mois avant les vraies vacances et quelques semaines après les dernières.
JEAN-PAUL CHAPEL
Merci d'avoir été avec nous, très bonne journée.
Source : service d'information du Gouvernement, le 22 septembre 2020