Extraits d'une déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur les relations franco-portugaises et la construction européenne, à Paris le 15 septembre 2020.

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Circonstance : Point de presse conjoint avec M. Augusto Santos Silva, ministre portugais des affaires étrangères

Texte intégral

Merci Augusto,

Mesdames et Messieurs,


Je dois vous dire que c'est un grand plaisir d'être ici (...) Je suis très heureux d'avoir eu cette réunion de travail avec le ministre des affaires étrangères du Portugal, avec mon ami Augusto. Nous devions nous voir au mois de mai dernier, je devais venir ici et, en raison de la crise sanitaire, nous avons dû repousser ce rendez-vous.

Mais nous avons eu un entretien de travail extrêmement positif qui est d'ailleurs dû au fait que la relation entre le Portugal et la France est, je crois, d'une qualité exceptionnelle. Et nous avons une relation d'amitié et de confiance d'abord personnelle, et ensuite cette relation se nourrit de l'histoire, de la culture mais aussi des liens humains profonds entre nos communautés, que ce soit les 30.000 Français qui vivent au Portugal ou que ce soit l'immense contribution du peuple portugais au développement de mon pays dans l'Histoire, de près de deux millions de Portugais qui résident ou qui travaillent en France.

(...)

Cette relation culturelle, historique a été manifestée en particulier par l'engagement croisé au niveau linguistique entre la présence portugaise dans l'Organisation internationale de la Francophonie et la présence française dans la Communauté des pays de langue portugaise. C'est un symbole mais il est tout à fait significatif de la force de notre relation.

Nous allons avoir une tâche importante, l'un et l'autre, de présider l'Union européenne, le Portugal au premier semestre de l'année 2021, la France au premier semestre 2022 et nous avons tenu à essayer d'établir les bonnes cohérences, les bonnes convergences entre nos deux présidences et c'était l'essentiel de nos conversations.

Et je dois dire que nous avons pu établir des convergences très significatives sur les thèmes prioritaires de nos deux présidences et sur la manière de les aborder, que ce soit la réindustrialisation de l'Europe sur laquelle nous insistons l'un et l'autre, que ce soit sur les dossiers de la transition écologique, que ce soit sur le dossier de la souveraineté numérique, que ce soit sur la relation entre l'Union européenne et l'Afrique. Voilà des thèmes que la présidence portugaise veut mettre en avant et que nous-mêmes, nous avions l'intention de privilégier lors de notre présidence.

Sur tous ces thèmes, nous avons convenu de prendre des initiatives complémentaires, qui s'appuient d'abord sur la force de la relation bilatérale, je pense à l'identification de sujets de collaboration dans la réindustrialisation indispensable de l'Europe, mais qui s'appuient aussi sur notre volonté d'ouvrir et de porter l'Europe vers l'affirmation de son autonomie stratégique et de sa souveraineté dans tous les domaines évoqués. Et puis, sur l'enjeu africain, nous avons une culture et une histoire commune en Afrique et nous voulons la mettre au service du développement de ce continent qui nous importe particulièrement avec un domaine privilégié sur le développement et la sécurité dans le golfe de Guinée et pour les pays de la région.

Je dois dire que sur l'ensemble des dossiers internationaux, nous avons une très grande convergence de vues, que ce soit sur la suite du Brexit, que ce soit sur les questions méditerranéennes, que ce soit sur la nécessité d'avoir en Libye un processus de paix qui soit crédible, que ce soit sur l'appréciation que nous faisons de la situation en Biélorussie. Sur tous ces sujets, les convergences sont vraiment tout à fait significatives.

Enfin je voudrais dire combien j'ai pu apprécier au cours des dernières années l'engagement du Portugal à nos côtés dans la crise - les crises - du Sahel où vous avez joué un rôle tout à fait essentiel, et vous continuez à le porter.

Enfin nous avons parlé de la Covid, bien sûr, pour convenir ensemble qu'il fallait poursuivre une coordination étroite pour la gestion de nos frontières et pour la gestion des mesures sanitaires. Coopération étroite au niveau européen, pour que nous puissions garder notre espace européen et en même temps, mettre en place des mesures sanitaires indispensables. Nous pensons l'un et l'autre que c'est possible et que nous pouvons inscrire ainsi un chemin qui, je l'espère, sera partagé par les 27.


Merci beaucoup.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 septembre 2020