Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Le directeur général de l'Agence française de Développement pense avoir le sens de l'humour. Mais je dois vous dire que, de mon point de vue, sur de tels sujets, et dans de tels lieux, la commission des affaires étrangères et des forces armées du Sénat, la boutade n'est ni pertinente, ni opportune. Je tenais à vous le dire.
Pour le reste, oui, l'AFD est présente en Chine. Mais elle est présente en Chine parce que c'est notre intérêt. Je ne prendrai qu'un seul exemple : le climat. Il est dans notre intérêt stratégique et politique de bâtir des partenariats permettant d'orienter le premier émetteur de CO2 dans le monde vers une économie bas-carbone. Ne pas le faire affaiblirait notre posture. Et nous agissons ensemble, avec la Chine, sur ce point, pour lutter contre le dérèglement climatique et, de surcroît, j'observe que cela présente des avantages pour les entreprises françaises car la présence de l'AFD et de ses outils bancaires dans ce pays, sur ces sujets-là, est une valorisation et cela permet de faire valoir leur expertise et leur attractivité. Donc, c'est en fonction de nos intérêts !
J'ajoute que, sur la Chine, il n'y a, en aucun cas, de subvention et que la Chine ne reçoit de la France que des prêts non-concessionnels et aux conditions du marché. Mais je suis tout à fait favorable à ce qu'il y ait une présentation globale de notre présence en Chine, de différentes manières. Vous savez, la Chine, elle est à la fois notre partenaire, notre concurrent et notre rival. Et il faut décliner ces trois aspects, avec beaucoup de vigilance, mais en même temps, en faisant en permanence valoir nos propres intérêts et notre propre souveraineté. C'est comme cela que je conçois la relation avec la Chine qui passe par de la fermeté, de la transparence, de la détermination, et vous savez que j'en suis capable.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2020