Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le Haut-Karabakh, à l'Assemblée nationale le 3 novembre 2020.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la Députée,


À propos du Haut-Karabakh, je voudrais d'abord dire ici toute mon indignation face aux troubles que nous avons constatés en France liés aux tensions suscitées par ce conflit. Je condamne donc très fermement la profanation à Décines du mémorial du génocide de 1915, qui est intervenue ces derniers jours. Ces troubles sont inacceptables et les autorités françaises ont pris des mesures pour éviter que de tels actes se reproduisent.

En ce qui concerne le conflit lui-même, vous avez souligné la gravité de la situation. Vous avez souligné aussi, et nous apprécions votre témoignage, votre solidarité avec les Arméniens. Ce conflit est très grave parce que les combats qui s'y déroulent sont d'une très grande intensité, avec des violations répétées du droit international que nous faisons constater.

Dans ce conflit, Madame la Députée, la France tient sa place, c'est-à-dire qu'elle se considère toujours comme co-présidente du groupe de Minsk, avec les Américains et les Russes, c'est-à-dire qu'elle se considère toujours comme partie prenante de la médiation. Et nous ne voulons pas nous départir de ce rôle. Je le dis parce que j'ai eu l'occasion de m'entretenir à de nombreuses reprises avec mon collègue Mnatsakanyan sur ce sujet et il ne conteste pas notre place et notre rôle dans cette médiation.

Nous devons donc tenir notre place, que nous avons depuis 1994, que nous assumons avec les Russes et les Américains, qui a permis déjà d'avoir trois cessez-le-feu même s'ils ont été rompus assez rapidement. Il n'empêche que nous ne nous résignons pas et nous voulons continuer ce rôle de médiation parce que seule cette médiation permettra un arrêt véritable des hostilités, permettra surtout une relance des négociations, et permettra surtout d'avoir l'identification de ceux qui pourront assurer la sécurité de la cessation des hostilités et nous en faisons partie.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 novembre 2020