Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le Haut-Karabagh, au Sénat le 12 novembre 2020.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Monsieur le Sénateur,


Je voudrais m'inscrire en faux avec certains de vos propos. Je viens de m'entretenir avec M. Mnatsakanyan, mon collègue arménien. Ce doit être la dixième ou la quinzième fois que je m'entretiens avec lui sur la situation. Et son message, et vous pouvez l'interroger, son message, c'est que la France reste dans ses responsabilités de co-présidente du groupe de Minsk "parce que nous avons besoin d'elle". Et moi, je travaille avec M. Mnatsakanyan.

Alors, par contre, vous avez raison de souligner, et c'est une bonne chose, qu'il y a un cessez-le-feu. Il importe que ce cessez-le-feu soit respecté. Cette guerre a été meurtrière, cette guerre a été d'une très grande brutalité ; elle a été dramatique. Les combats ont maintenant cessé, il faut qu'il soit respecté totalement, de toutes les parties. Et il faut que s'ouvrent maintenant les discussions, sur la base du cessez-le-feu, pour en conclure les différents paramètres et pour faire en sorte qu'un vrai règlement du conflit dans le Haut-Karabagh puisse se tenir sur le long terme.

Cette discussion, elle se fera sur l'initiative des trois co-présidents que sont M. Lavrov, M. Pompeo, et moi-même. Elle se fera à Moscou, au courant de la semaine prochaine, et ensuite à New-York aux Nations unies. Et cette initiative-là a l'appui des autorités arméniennes.

Alors, par contre, d'ici-là, il faut s'assurer, non seulement que le cessez-le-feu soit totalement respecté, mais que les combattants étrangers soient exclus de la zone et que les réfugiés puissent revenir dans leurs lieux d'habitation. Cela fait partie des accords du cessez-le-feu, il faut les mettre en oeuvre. Et par ailleurs, il importera que l'énorme effort humanitaire que la France veut déployer à l'égard des Arméniens se mette en oeuvre. Cela a déjà commencé et d'autres initiatives seront prises, vous le verrez dans l'après-midi, à la suite d'une rencontre au plus haut niveau entre les autorités de l'Etat français, les ONG et la communauté arménienne de France pour que la France soit réellement présente auprès de l'Arménie et que l'urgence humanitaire se décline en parallèle avec l'urgence diplomatique.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 novembre 2020