Texte intégral
Q - Les Etats-Unis ont durci depuis mardi leur taxation sur un certain nombre d'alcools et vins français. Comment va réagir le gouvernement ?
R - Nous condamnons cette décision de l'administration Trump, que nous jugeons infondée et inacceptable. Et nous examinons toutes les options possibles, en privilégiant la désescalade dans les discussions à venir avec l'administration Biden.
Ce n'est l'intérêt ni des Etats-Unis ni de la France de se livrer une guerre commerciale néfaste pour la croissance. Nous travaillons par ailleurs à trouver des dispositifs d'accompagnement adaptés pour le secteur des vins et spiritueux, particulièrement touché.
Q - Le gouvernement défend l'accord sur les investissements qui doit bientôt être signé entre la Chine et l'Europe. Pour quelles raisons ?
R - Pour deux raisons. Parce qu'il ouvrira à nos entreprises des marchés dans des secteurs comme la santé, les transports, les communications, qui leur étaient jusque-là fermés en Chine et qu'il fera bénéficier celles qui y sont déjà installées d'un traitement plus équitable.
Et, deuxièmement, parce que cet accord est un levier pour faire avancer des préoccupations importantes à nos yeux : l'environnement, à travers le respect de l'Accord de Paris, ainsi que les droits sociaux et les droits de l'homme, avec l'engagement de la Chine de ratifier les conventions de l'Organisation internationale du travail, notamment en ce qui concerne le travail forcé dans la province de Xinjiang.
Cet accord s'inscrit en fait dans la lignée de notre volonté d'être moins naïfs avec les Chinois et d'exiger plus de réciprocité.
Q - De manière générale, comment accompagnez-vous les entreprises françaises à l'exportation, dans cette période compliquée ?
R - L'export est essentiel à la relance. Nous avons besoin d'accompagner le mieux possible nos entreprises qui exportent. Cela passe notamment par un plan de relance spécifique dédié à l'export au sein de France Relance.
Un chèque relance export permet ainsi de prendre en charge une grande partie du coût du déploiement à l'international, en particulier du coût numérique, puisque les entreprises doivent aujourd'hui être présentes de façon digitale.
Nous avons aussi un dispositif dit de volontariat international en entreprise, qui permet aux jeunes de travailler pendant deux ans à l'étranger dans de très bonnes conditions.
Q - La France est championne d'Europe des investissements étrangers sur son territoire. La crise sanitaire va-t-elle réduire cette attractivité ?
R - La crise modifie le commerce international et certains choix d'investissement. Mais la France aura toujours des atouts, du fait de l'amélioration de sa compétitivité depuis 2017 et de la pertinence de notre plan de relance sur le moyen et le long terme.
Et, aussi, parce qu'elle dispose de territoires qui, dans leur diversité, ont une forte attractivité, à commencer par votre région. Par l'ambition de ses territoires en matière de développement économique, elle propose une variété d'offres d'implantation pertinentes pour de nombreux investisseurs.
Q - L'activité touristique souffre durement de la crise sanitaire dans notre région. Faut-il en repenser le modèle d'attractivité ?
Le Var et les Alpes-Maritimes ont beaucoup misé sur le tourisme, et ils ont eu raison de le faire, mais ils n'ont pas fait que ça. Des activités se sont implantées dans l'aéronautique, les nouvelles technologies, le développement durable...
Elles sont aussi des vecteurs d'avenir pour notre économie. Votre région restera toujours attractive pour les investisseurs, parce que dans les choix d'implantation, la qualité de vie et la présence de talents sont des éléments déterminants.
Q - Le Brexit peut-il constituer une opportunité pour la France ?
R - Le Brexit n'est pas une bonne chose. Les contraintes administratives et douanières deviennent plus importantes pour nos entreprises. Mais l'accord que nous avons négocié permet d'en limiter les aspects négatifs.
Et des opportunités d'investissement vont s'ouvrir. Des entreprises qui souhaitent accéder au marché unique européen choisiront sans doute davantage de s'implanter en France qu'en Grande-Bretagne.
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source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2021