Texte intégral
Q - Après cette crise, comment la montagne pourrait-elle être à la fois plus verte et compétitive ?
R - Ces deux objectifs participent d'une même démarche. Je peux citer en exemple les 16 éco-engagements des Domaines Skiables de France. Le gouvernement est à 100% derrière ces initiatives. Le plan d'investissement pour la montagne sera la traduction de cet engagement. Le développement durable du tourisme favorise l'émergence d'offres innovantes.
Q - Diversification, tourisme durable, transformation de l'habitat de loisirs sont les axes de ce plan. La diversification des activités était déjà en marche à moyenne altitude. Et le bilan de cet hiver sans ski montre ses limites...
R - Les stations de moyenne altitude avaient commencé à proposer une offre de loisirs nouvelle, qui leur a permis d'obtenir des résultats encourageants malgré la crise. Il faut continuer à développer cette stratégie "quatre saisons", dans l'hôtellerie nature et le bien-être par exemple pour fidéliser et renouveler les clientèles, allonger les séjours. Sur 10 milliards de dépenses en stations, 82% proviennent de la saison hivernale. On voit le chemin à parcourir.
Q - Pour la transformation de l'immobilier, les tentatives pour enrayer le phénomène des volets clos (logements inoccupés) ont échoué. Que faire ?
R - Si rien n'est fait, le phénomène des lits froids continuera de peser sur l'économie des stations. Plusieurs outils sont sur la table, comme la création de nouvelles foncières immobilières avec la Caisse des dépôts ou des dispositifs pour la recomposition des copropriétés.
Nous sommes conscients de l'impact de cette saison blanche. Les remontées mécaniques qui se sont fixé des objectifs de transition durable doivent être concernées par ce plan.
Q - Quand on parle compétitivité, la plupart des pays concurrents n'ont pas fermé leurs remontées. La France n'a-t-elle pas fait un choix "perdant perdant", avec un bénéfice sanitaire difficile à évaluer ?
R - L'Italie aussi n'a pas ouvert. Le gouvernement sait l'impact de ces mesures. C'est pourquoi il s'est engagé pour aider les acteurs de la montagne à tenir dans ce moment extrêmement difficile.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mars 2021