Texte intégral
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour à tous. Et bonjour Bruno LE MAIRE, ministre…
BRUNO LE MAIRE
Bonjour Elizabeth MARTICHOUX.
ELIZABETH MARTICHOUX
De l'Economie. Merci d'être avec nous ce matin sur LCI. Ministre de l'Economie, pas candidat aux régionales de juin ?
BRUNO LE MAIRE
Pas candidat aux régionales, j'ai été élu député en 2017, donc je suis déjà élu au suffrage universel, donc je ne vois pas de raison de me représenter à nouveau au suffrage universel, et puis, j'ai déjà été plus de dix ans conseiller régional de Haute-Normandie, ce qui était un vrai bonheur. Donc je laisse ce bonheur à d'autres.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous serez bientôt l'un des rares ministres à ne pas être candidat, mais on en reparlera tout à l'heure, on va d'abord parler de l'événement de la semaine, c'est évidemment mercredi, à propos, ça fait des mois, Bruno LE MAIRE, que les restaurateurs réclament la réouverture, vous-même, vous avez lancé un appel, il y a une semaine : rouvrez dès le 19 mai, et hier, en ouvrant le JJD, on tombe sur une interview de la star des fourneaux, Philippe ETCHEBEST, qui dit : mon restaurant restera fermé jusqu'au 9 juin, et je ne serai pas le seul, en fait, ce sera un faux départ mercredi ?
BRUNO LE MAIRE
Je ne crois pas. Je pense que c'est un moment très important, mercredi, c'est d'abord un moment très important pour tous les restaurateurs, pour tous les salariés, pour tous ceux qui sont en train de préparer cette réouverture, je sais qu'ils le font avec beaucoup de coeur, et je veux avoir un message pour tous ceux-là qui turbinent matin, midi et soir, pour préparer cette réouverture. C'est un moment important aussi pour les Français, parce que la terrasse fait partie de notre culture, nous allons pouvoir nous retrouver, donc il peut y avoir ici ou là des personnes qui font des choix différents, c'est leur droit, mais je crois que collectivement, nous attendons tous ce moment avec beaucoup d'impatience, les restaurateurs les premiers, mais tous les Français aussi.
ELIZABETH MARTICHOUX
On reviendra sur les freins qui font justement que les restaurateurs n'ouvrent pas. Vous, vous encouragez – on l'a entendu – à rouvrir autant que possible, qu'est-ce qui se joue mercredi pour l'économie française ?
BRUNO LE MAIRE
Ce n'est pas sur le plan économique que c'est le plus important, je vais vous dire, je pense que c'est sur le plan culturel, sur le plan collectif, sur notre capacité tout simplement à nous retrouver, c'est beaucoup plus important que la seule économie, bien sûr que c'est important pour les restaurateurs, ils ont beaucoup souffert, pour leurs salariés, pour tous ceux qui travaillent derrière, qui fournissent les produits, qui participent de cette vie économique. Mais je pense que c'est encore plus important que cela : la terrasse, c'est ce qui va permettre de nous retrouver tous collectivement, de sortir de chez nous ; donc ça doit être un moment réussi, je le redis, c'est un moment important pour la France. C'est pour ça aussi qu'on a mis un certain nombre de précautions, parce que ce moment doit être réussi, il ne doit pas entraîner…
ELIZABETH MARTICHOUX
Avec des jauges, etc.
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, avec des jauges, avec des règles qui vont nous permettre progressivement de retrouver une vie normale.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il n'empêche qu'il ne faut pas rater la reprise, Bruno LE MAIRE, il y a des indices encourageants d'ailleurs, Bruxelles a fait une prévision de croissance ainsi optimiste, en tout cas, positive pour la France mercredi dernier, plus 5,7 %, le moral des PME, TPE semble remonter, les investissements aussi. Et vous, vous restez à une prévision de 5 %, ça veut dire quoi, ça veut dire que pour vous, c'est encore fragile ?
BRUNO LE MAIRE
Non, ça veut dire que je suis prudent, comme je l'ai été depuis le début de la crise, je pense qu'on attend d'un ministre de l'Economie et des finances de faire preuve de prudence et de sang-froid. Mais la réalité des chiffres, c'est que la reprise est déjà là. La réalité des chiffres, c'est qu'ils annoncent une forte croissance pour la France en 2021, sans doute une des plus fortes depuis 50 ans. La réalité des chiffres, c'est que les entrepreneurs, et je m'en réjouis, reprennent confiance, que l'investissement est bien orienté, que nous recréons des emplois dans l'industrie, ce qui est un des grands enjeux que nous avons fixé avec le président de la République, réussir la relocalisation industrielle dans la nation française, donc je garde beaucoup de sang-froid, mais je suis évidemment les chiffres avec beaucoup d'attention, je pense que nous aurons une croissance forte en 2021, et ça me confirme dans ce que je dis depuis des mois et des mois, la France a une économie solide, nous avons fait toutes les réformes structurelles nécessaires depuis le début du quinquennat, on a modifié la fiscalité, on a allégé les charges sur les entreprises, on a baissé les impôts de production pour inciter à cette relocalisation industrielle. Donc les fondamentaux maintenant sont solides, nous avons protégé pendant la crise ce qui fait que les salariés, les compétences, les savoir-faire, les usines sont toujours là, prêts à repartir, et maintenant que nous avons une croissance qui repart à l'international et qui repart en Europe, nous sommes prêts, solides, et je pense que nous surprendrons les autres pays européens par la vigueur de notre croissance.
ELIZABETH MARTICHOUX
Eh bien, dites donc, et on va retrouver un niveau d'avant la crise quand ?
BRUNO LE MAIRE
L'objectif que nous avons fixé, c'est retrouver au premier semestre 2022 le même niveau d'activité que celui que nous avions avant la crise, et je rappelle qu'à ce moment-là, nous avions un des niveaux de croissance les plus élevés de la zone euro.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc avant la présidentielle, on aura retrouvé un bon niveau économique, un bon niveau de croissance…
BRUNO LE MAIRE
Je le souhaite, et en tout cas, je fais tout pour, regardez le plan de relance, on a voté parmi les premiers un plan de relance, il est jugé équilibré, entre la croissance verte et le soutien social, il y a 100 milliards de disponibles, il y a déjà plus de 30 milliards d'euros qui ont été engagés, qui alimentent l'économie française, et nous allons encore accélérer dans les mois qui viennent ; donc je pense que sur l'économie, nous tenons le bon bout, il faut rester mobilisé, il faut rester extraordinairement attentif à tous les signaux pour soutenir, protéger, accompagner les secteurs qui restent des plus fragiles, mais nous sommes dans la bonne direction, et nous aurons de bons résultats.
ELIZABETH MARTICHOUX
Bon, l'économie française va bien, tout ne va pas bien en France, on y reviendra tout à l'heure, mais pour revenir à Philippe ETCHEBEST, une des raisons pour lesquelles il ne rouvre pas, il dit qu'avec les jauges, ça va être compliqué de rentabiliser, et puis, de payer les charges fixes et de rembourser les PGE, ces prêts garantis par l'Etat, c'est un sujet d'inquiétude pour les entreprises qui sont fragiles financièrement, dans quels cas vous pourriez les annuler, vous allez les annuler ?
BRUNO LE MAIRE
L'Etat ne va pas annuler les prêts garantis, les prêts garantis sont fournis par…
ELIZABETH MARTICHOUX
Le remboursement…
BRUNO LE MAIRE
Fournis par les banques, nous avons donné un an de différés de remboursement supplémentaire, c'est-à-dire ceux qui devaient rembourser en ce moment, en mai 2021, ils vont pouvoir commencer à rembourser en mai 2022, il pourra y avoir des entreprises en très grande difficulté, j'en ai parfaitement conscience, je vois des grandes entreprises de taille intermédiaire, des grosses PME qui travaillent dans des secteurs qui sont fragilisés, par exemple l'aéronautique, moi, je ne veux pas que ces entreprises-là aillent au tapis. Donc nous présenterons d'ici quelques semaines, nous y travaillons encore, un dispositif qui permettra, de manière rapide et de manière ciblée, de prendre ces entreprises, les repérer, leur proposer un accompagnement, leur proposer un traitement de leur endettement, de façon à ce qu'elles puissent passer cette période de crise et rester debout. Donc on apportera toutes les précisions dans quelques semaines, mais je veux rassurer Philippe ETCHEBEST, je veux rassurer tous les patrons de PME, tous les patrons d'entreprises de taille intermédiaire, on ne laissera personne aller au tapis si nous savons que ces entreprises ont une capacité de rebond après la crise.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc vous allez les repérer, parce que, capacité de rebond, vous avez raison de le dire, comment éviter d'aider des entreprises qui étaient boiteuses avant la crise, parce que quand même…
BRUNO LE MAIRE
C'est tout le dispositif sur lequel on travaille…
ELIZABETH MARTICHOUX
Bruno LE MAIRE, c'est de l'argent public, il ne s'agit pas de le gâcher…
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, vous avez tout à fait raison, c'est bien pour cela que le dispositif que nous allons mettre en place d'ici quelques semaines, il visera à mettre une alerte précoce dans chaque département, pour qu'on puisse repérer les 3, 4, 5 grosses entreprises qui ont besoin du soutien, un traitement avec l'ensemble des créanciers, et des réponses appropriées, que je préciserai par la suite. Mais il ne s'agit pas d'avoir l'Etat tout seul dans son coin qui dit : tiens, on va sauver telle ou telle entreprise, parce que, sinon effectivement, vous serez sous des pressions multiples, vous serez obligé de sauver des entreprises qui n'ont pas vocation à être sauvées parce qu'elles n'ont pas de perspectives devant elles, et on emploierait l'argent du contribuable pour sauver des entreprises qui ne le méritent pas ; ce serait une erreur. En revanche, tout faire avec les créanciers, avec la Banque publique d'investissement, avec la CAISSE DES DEPOTS, pour garantir que des entreprises qui sont viables puissent passer cette période difficile, ça, c'est ma responsabilité, et nous le ferons.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, y compris annuler le remboursement ?
BRUNO LE MAIRE
Dans des cas exceptionnels.
ELIZABETH MARTICHOUX
Dans des cas exceptionnels…
BRUNO LE MAIRE
Mais, dans des cas exceptionnels, vous avez une entreprise qui est viable, simplement, son secteur est en grande difficulté, je redonne l'exemple de l'aéronautique, elle va avoir du mal à passer une année ou deux, qu'est-ce qui est préférable pour les créanciers publics ou privés ? Annuler, dans des circonstances exceptionnelles, pour des cas très précis, les dettes pour redémarrer ou envoyer l'entreprise au tapis ? Je pense qu'il est plus responsable dans des cas exceptionnels, que nous définirons très précisément, d'alléger le poids de la dette de certaines entreprises.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors à propos d'argent public, Bruno LE MAIRE, vous ne coupez pas tout de suite le robinet des aides, ça va être, dites-vous, très progressif, vous baissez donc petit à petit…
BRUNO LE MAIRE
Non, tout simplement, parce que ce serait…
ELIZABETH MARTICHOUX
Le fonds de solidarité, l'activité partielle…
BRUNO LE MAIRE
Ce serait totalement incohérent d'avoir soutenu pendant 14 mois les entreprises, et puis, de débrancher immédiatement le soutien au risque d'avoir des dizaines de milliers d'entreprises fragilisées, quand vous sortez d'une période qui a été très difficile, il y a une période de convalescence, dans cette période de convalescence.…
ELIZABETH MARTICHOUX
Jusqu'à quand ?
BRUNO LE MAIRE
Il faut redémarrer prudemment…
ELIZABETH MARTICHOUX
Jusqu'à quand ?
BRUNO LE MAIRE
Et avec du soutien.
ELIZABETH MARTICHOUX
Là, on a un calendrier jusqu'à fin septembre ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, jusqu'à fin août pour être tout à fait précis. On va avoir sur le fonds de solidarité…
ELIZABETH MARTICHOUX
Pour le fonds de solidarité, mais pas pour l'activité partielle…
BRUNO LE MAIRE
Une aide dégressive en juin, juillet, août, nous allons continuer à aider à payer les charges sociales, tout simplement pour que les entreprises embauchent, parce que derrière, il y a l'emploi, et que c'est absolument vital pour le pays, et puis, fin août, nous aurons un rendez-vous avec l'ensemble des secteurs du tourisme, de la restauration, les hôteliers, les bars, l'événementiel, pourvoi où ils en sont et est-ce que le redémarrage s'est bien passé, on est incapable de le dire aujourd'hui, j'espère que la saison, je le pense, sera très brillante, et qu'on aura une belle saison touristique, mais je suis prudent, et donc je préfère qu'on se donne un rendez-vous fin août pour regarder où nous en sommes.
ELIZABETH MARTICHOUX
On peut raisonnablement penser que les aides pourront durer jusqu'à la présidentielle ?
BRUNO LE MAIRE
Je ne sais pas, nous, notre souhait n'est pas que les aides durent jusqu'à la présidentielle et soient maintenues éternellement, notre souhait…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça pourrait être votre intérêt politique…
BRUNO LE MAIRE
Notre intérêt, c'est que l'économie redémarre sur ses deux jambes fortement et sans avoir besoin de soutien public. Et le soutien public, il est là pour accompagner la reprise de l'économie, comme il a été là pour protéger l'économie pendant la crise, mais une économie doit pouvoir fonctionner sans subventions publiques.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais pour dire les choses, ceux qui associent le calendrier des aides à l'élection présidentielle, ils ont le mauvais esprit ou ils sont soucieux des comptes publics ?
BRUNO LE MAIRE
Mais ce n'est pas du tout ce qui nous guide, ce n'est pas du tout ce qui nous guide avec le président de la République, nous, ce qui nous guide, c'est d'avoir une économie qui puisse redémarrer puissamment, de manière indépendante, et toutes les aides que nous apportons permettent tout simplement à un restaurateur qui va rouvrir sa terrasse mercredi, quand il faut acheter des fournitures, qu'il y a des dépenses, qu'il doit mettre des paravents pour séparer des tables, eh bien, nous l'aidons à redémarrer, ensuite, il faut qu'il puisse fonctionner tout seul. Et d'ailleurs, je pense qu'il aspire lui-même à pouvoir fonctionner tout seul sans aide de l'Etat.
ELIZABETH MARTICHOUX
On verra, rendez-vous fin août. Deux questions précises, le secteur de l'événementiel ne reprend pas avant septembre, est-ce que le dispositif spécifique, ça y est, il est fixé, vous avez pris…
BRUNO LE MAIRE
Il n'est pas encore fixé, on y travaille encore avec l'événementiel, je le reverrai cette semaine, mais c'est effectivement un secteur qui ne va pas redémarrer tout de suite, il n'y a pas de foires, de salons en juin, juillet, août, en tout cas, il y en a beaucoup moins. Donc vous voyez bien que là, il y a un gué à passer de trois mois, donc il faut un dispositif spécifique pour l'événementiel, je m'y suis engagé et je tiendrai parole.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, un peu corollaire de l'événementiel, le festif, Jean-Roch, vous connaissez, Jean-Roch, c'est le propriétaire d'une boîte de nuit à Saint-Tropez…
BRUNO LE MAIRE
Oui, c'est les boîtes de nuit, oui…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il signe une tribune ce matin sur le site du Parisien, il était ce matin aussi invité de la matinale de Pascale DE LA TOUR DU PIN sur LCI. Il vous demandait à vous une date de réouverture des boîtes de nuit, un été sans boîtes, vous l'envisagez, enfin, pas pour vous personnellement, pour les Français ?
BRUNO LE MAIRE
Pour moi, personnellement, je peux parfaitement l'envisager, mais pour les Français, et notamment pour les plus jeunes, c'est difficile, et puis, il faut qu'on fasse attention, j'entends les arguments qui ont été avancés de dire : s'il n'y a pas de boîtes de nuit, notamment de boîtes de nuit en plein air qui sont ouvertes, on risque d'avoir des rassemblements non autorisés, créer des difficultés…
ELIZABETH MARTICHOUX
Sauvages…
BRUNO LE MAIRE
Je trouve que ce sont des arguments qui sont tout à fait pertinents, donc nous allons revoir l'ensemble des représentants des boîtes de nuit, nous avons une clause de rendez-vous mi-juin, et nous verrons quelle décision prendre mi-juin, mais ce sont des arguments qui sont tout à fait recevables, et la méthode que j'ai appliquée avec le reste du gouvernement pendant plus d'un an de crise maintenant, a toujours, toujours, toujours été écouter les professionnels, les restaurateurs, les représentants des boîtes de nuit, de l'évènementiel, tous les secteurs économiques ont des arguments qui sont des arguments responsables, ma responsabilité, c'est de les écouter, de les entendre et de leur apporter des réponses.
ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord, donc quand ils plaident une réouverture évidemment pour l'été, pour eux, c'est crucial, vous allez l'entendre, vous êtes prêt à les entendre ?
BRUNO LE MAIRE
Je suis évidemment prêt à discuter avec eux, je ne prends pas la décision seul, il y a des considérations de santé portées par Olivier VERAN, il y a des arbitrages sont rendus par Jean CASTEX, le Premier ministre, mais je trouve que lorsqu'un responsable de boîte de nuit me dit : voilà, cet été, il faut qu'on puisse redémarrer, sinon il y aura des rassemblements sauvages, et on peut le faire notamment pour les boîtes de nuit qui fonctionnent en plein air, dans des conditions de sécurité sanitaire satisfaisantes, ça s'entend parfaitement, et je crois que la première responsabilité d'un homme ou d'une femme politique aujourd'hui, c'est d'être ouvert à ces arguments, c'est d'entendre les gens, c'est de les écouter, c'est notre première responsabilité : écouter, entendre et ensuite, répondre.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et parfois être candidat, vous avez jusqu'à midi pour être candidat aux régionales, c'est l'heure limite de dépôt des listes, mais vous nous avez dit en début d'interview…
BRUNO LE MAIRE
Mais je ne le serai pas, je vous le confirme…
ELIZABETH MARTICHOUX
Que vous ne le serez pas.
BRUNO LE MAIRE
J'étais très heureux comme conseiller régional de Normandie, mais je ne le serai pas cette fois-ci…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais on peut se demander pourquoi, parce que vous êtes un des ministres, j'ai vérifié, les plus populaires, votre politique est soutenue par les Français, pourquoi ne pas aller au combat, au combat, contrairement à ce font vos collègues…
BRUNO LE MAIRE
Parce que…
ELIZABETH MARTICHOUX
Gérald DARMANIN et Eric DUPOND-MORETTI qui ont aussi des dossiers très lourds…
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, mais c'est pour des raisons qui sont très simples et très claires, comme je pense toujours avec moi. La première raison, c'est que, oui, je livre un combat, un combat contre la crise économique, c'est un combat qui m'occupe toute la journée, auquel je me consacre à 100 % depuis maintenant 14 mois. La France affronte la crise économique la plus grave depuis 1929, ma responsabilité, c'est d'être à mon poste, d'apporter des réponses à cette crise, et de permettre, nous sommes en train d'y arriver, une relance économique parmi les plus fortes. La deuxième raison, c'est que j'ai déjà été candidat à plusieurs reprises aux élections régionales…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça, vous l'avez dit tout à l'heure…
BRUNO LE MAIRE
Municipales, législatives, et j'ai toujours fait des choix qui sont clairs…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais pardon, Bruno LE MAIRE, la France aussi, elle affronte une crise sécuritaire parmi les plus importantes, les plus, on va dire, irritantes pour les Français, depuis très longtemps, or, nous avons deux ministres qui sont à deux postes très importants pour affronter cette crise qui y vont ; est-ce que c'est bon pour la politique ?
BRUNO LE MAIRE
Je vais prendre l'exemple d'Eric DUPOND-MORETTI…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que c'est bon pour l'image de la politique ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, je pense que c'est bon pour la politique, je vais vous dire, je n'envisage pas d'être…
ELIZABETH MARTICHOUX
Et pourtant, ils n'ont pas la même logique que vous, vous vous dites à 100 %…
BRUNO LE MAIRE
Je n'envisage pas de faire de la politique sans, à un moment donné, m'être frotté au suffrage universel, en 2017, j'avais dit au président de la République que j'acceptai d'être ministre de l'Economie et des finances, mais qu'il y avait quelque chose qui n'était pas négociable pour moi, c'était de faire juger ce choix par les électeurs de ma circonscription, et donc d'être candidat au risque d'ailleurs de devoir démissionner si j'avais été battu en 2017 aux élections législatives, j'aurais à renoncer à mon poste au gouvernement. Donc je pense qu'il est important d'avoir cette légitimité du suffrage universel, qu'Eric DUPOND-MORETTI veuille avoir cette légitimité du suffrage universel, je pense que c'est bien, qu'on renouvelle la classe politique avec de nouvelles figures qui viennent de la société civile, Eric DUPOND-MORETTI était avocat, il veut la légitimité du suffrage universel, il a raison, qu'il aille se frotter au terrain, aux électeurs, qu'il entende ce que les électeurs ont à lui dire et qu'il accepte le jugement des électeurs, je pense que c'est courageux de sa part et qu'il a raison.
ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord, mais il y a des Français, et ça, est-ce que vous pouvez aussi l'entendre, qui pourraient ne pas comprendre que compte tenu de sa tâche, il y aille, comme, encore une fois, le ministre de l'Intérieur…
BRUNO LE MAIRE
Mais je l'entends, mais Elizabeth MARTICHOUX, je l'entends parfaitement, mais c'est toute la beauté des élections, c'est que c'est le peuple français qui tranchera, ni vous, ni moi, ni les commentateurs, c'est le peuple français dans les Hauts-de-France qui jugera.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il y a plusieurs élus LR qui, comme Eric CIOTTI, encore ce matin dans Le Figaro, demandent que leur parti, votre ancien parti LR, retire son soutien à Renan MUSELIER, qui est le président sortant, tête de liste en région PACA, avec 15 membres issus de la Macronie, est-ce que ce ne serait pas plus clair effectivement ?
BRUNO LE MAIRE
Moi, ces propos, je vais vous le dire, me mettent en colère, Elizabeth MARTICHOUX, parce que je trouve qu'il y a vraiment deux poids deux mesures désormais chez les républicains, quand Renaud MUSELIER, président de la région PACA avec qui d'ailleurs j'ai très bien travaillé, décide de s'ouvrir à des représentants de la majorité actuelle, immédiatement, c'est les anathèmes, c'est les condamnations, on a l'impression qu'il a franchi une ligne rouge absolue, qu'il a commis une transgression politique majeure parce qu'il accepte de travailler avec la majorité avec laquelle beaucoup d'autres parmi Les Républicains ont accepté de travailler depuis plusieurs années, quand, en revanche, des représentants éminents du même parti disent que ce qui les sépare du Front national, c'est uniquement un problème de gouvernance, reconnaissent, comme dans le Grand Est, que, dans le fond, le candidat du Rassemblement national n'est pas si mal que ça…
ELIZABETH MARTICHOUX
Nadine MORANO…
BRUNO LE MAIRE
Acceptent de s'allier avec Debout la France, c'est-à-dire quelqu'un qui devait être le Premier ministre de Marine LE PEN…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est Gilles PLATRET, je le cite…
BRUNO LE MAIRE
Là, un silence étourdissant, comme si, d'un côté, c'était condamnable, et de l'autre, le rapprochement avec le Front national ne posait aucune difficulté, dans le fond, Elizabeth MARTICHOUX…
ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc, ça traduit quoi ?
BRUNO LE MAIRE
Ce à quoi nous assistons, c'est à un schisme parmi Les Républicains, alors je vous rassure, c'est un tout petit schisme, mais c'est un schisme quand même…
ELIZABETH MARTICHOUX
Pourquoi, parce que c'est un tout petit parti ?
BRUNO LE MAIRE
Parce que tout ça, dans le fond, est assez anecdotique, ça n'a pas grande importance…
ELIZABETH MARTICHOUX
Eh bien, il faudrait savoir…
BRUNO LE MAIRE
Donc, c'est un tout petit schisme, mais c'est un schisme entre ceux qui estiment que dans le fond, il faut s'allier avec le Front national et qui refusent de choisir entre le Front national et Emmanuel MACRON, c'est la conséquence du choix de 2017 et ceux qui, dans le fond, ont la lucidité de reconnaître que ce qui les sépare de notre politique économique, de notre politique financière, de notre politique de sécurité aussi, ne suffit pas à créer des différences artificielles, c'est le cas de Renaud MUSELIER, c'est le cas de beaucoup d'autres membres des Républicains, c'est le cas de beaucoup de maires parmi Les Républicains, qui se disent, dans le fond, aujourd'hui, dans la situation politique où est le pays, il vaut mieux travailler avec la majorité. La dernière réalité sur laquelle je veux insister, c'est que dans le fond, aujourd'hui, les espaces politiques sont très clairs Elizabeth MARTICHOUX, il y a ceux qui plaident la décroissance, ça peut être leur choix en disant : il faut réduire la croissance réduire notre consommation, c'est une partie de la sphère politique, et redistribuer toujours davantage l'argent public ; il y a une partie de la classe politique qui aujourd'hui plaide pour ce que moi j'appelle la capitulation, ceux qui ne croient plus dans la France, qui estiment qu'il faut plier les gaules, se replier sur soi, rétrécir notre pays, c'est le Rassemblement national et tous ceux qui en sont proches, et puis, il y a tous ceux autour du président de la République qui ont fait le choix du courage et de la volonté, et qui pensent que notre pays a encore des très belles pages de son histoire à écrire, c'est ça aujourd'hui le paysage politique…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais à un an de la présidentielle, Bruno LE MAIRE, vous l'évoquiez en filigrane, l'idée quand même d'une élection de Marine LE PEN, elle s'installe dans le débat tranquillement, vous partagez ce constat ?
BRUNO LE MAIRE
Mais bien sûr, mais je vois comme vous la façon dont le Front national progresse, je n'ai jamais caché que pour moi, c'était une possibilité que Marine LE PEN soit élue, possibilité que j'ai dans un coin de la tête…
ELIZABETH MARTICHOUX
Dans un an…
BRUNO LE MAIRE
Mais je veux juste montrer précisément que politiquement, désormais, il faut faire ses choix, soit, effectivement, on s'allie progressivement avec le Front national, soit on soutient la majorité autour du président de la République, mais je ne vois pas d'alternative à ce choix-là, quant au Front national, je voudrais montrer à quel point c'est le parti dans le domaine qui est le mien de la capitulation, que ça emmènera la France droit dans le mur, et qu'au moment même où on en train de se redresser économiquement, de retrouver des couleurs et de recréer des emplois, Marine LE PEN ruinera tout cela en une élection.
ELIZABETH MARTICHOUX
Pourquoi ?
BRUNO LE MAIRE
Regardez son projet, ou le peu du projet qu'elle a dévoilé en matière économique, elle nous dit : je vais donner 100.000 euros à chaque premier enfant, ce sera d'abord un prêt, et ensuite, un don, à partir du troisième enfant, il y a 750.000 naissances par an, 75 milliards sur la table tout de suite, elle les trouve où ? Elle nous dit ensuite : retraite à 60 ans, elle nous dit ensuite…
ELIZABETH MARTICHOUX
Elle vous dira, mais vous, vous les avez bien trouvés les milliards…
BRUNO LE MAIRE
Elizabeth MARTICHOUX, 60 ans, retraite à 60 ans…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous les avez trouvés les milliards, que vous disiez ne pas pouvoir trouver…
BRUNO LE MAIRE
40 milliards d'euros. Mais l'énorme différence, Elizabeth MARTICHOUX, c'est que les milliards que nous avons mis, c'est pour faire face une fois pour toutes à une crise exceptionnelle pendant deux ans. Les dépenses qu'envisage madame Marine LE PEN, c'est ad vitam aeternam, 100.000 euros…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est sur le plan de l'économie qu'il faut l'attaquer ?
BRUNO LE MAIRE
Ad vitam aeternam... mais bien sûr qu'il faut l'attaquer, quand on envisage de ruiner notre pays…
ELIZABETH MARTICHOUX
Non, mais, sur le plan économique ?
BRUNO LE MAIRE
Comme elle veut le faire, avec le petit peu du programme économique qu'elle a annoncé, c'est notre responsabilité de mettre les chiffres sur la table ; 100.000 euros par enfant, donner à partir du troisième enfant et prêter à partir du premier, c'est 75 milliards…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est de la folie ?
BRUNO LE MAIRE
C'est 75 milliards d'euros qu'il faut sortir chaque année, la retraite à 60 ans, c'est 40 milliards d'euros chaque année…
ELIZABETH MARTICHOUX
Elle dit que la croissance le financera…
BRUNO LE MAIRE
Eh bien, la croissance ne va pas financer 115 milliards d'euros de dépenses pérennes, je ne sais pas comment elle le fera, et en tout cas, elle ne réduira certainement pas la dette comme elle s'est engagée à le faire. Il y a de l'incohérence et une illusion totale dans le programme de madame LE PEN.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors rapidement sur le plan des questions migratoires, elle est rejointe parfois par, par exemple, Michel BARNIER, de façon assez inattendue peut-être pour vous, je ne sais pas, l'homme qui a négocié le Brexit a proposé d'instaurer un moratoire de 3 à 5 ans, un moratoire complet sur l'immigration, y compris le regroupement familial, on ferme le robinet. Est-ce que c'est une proposition intéressante ?
BRUNO LE MAIRE
La vraie proposition intéressante…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce qu'elle est intéressante celle-là ?
BRUNO LE MAIRE
La vraie politique, mais toutes les propositions sont intéressantes…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais celle-là, elle vous paraît…
BRUNO LE MAIRE
Après…
ELIZABETH MARTICHOUX
On peut la mettre sur la table, on peut la discuter ?
BRUNO LE MAIRE
Je ne méprise, Elizabeth MARTICHOUX, aucune proposition, simplement, j'essaie ensuite d'aller jusqu'au bout, une fois encore, quand Marine LE PEN nous dit : je vais prêter 100.000 euros à chaque ménage qui a un enfant, et au troisième, ce sera donné…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous l'avez bien expliqué…
BRUNO LE MAIRE
Je suis tout à fait prêt à entendre cette proposition, je la regarde, je l'étudie, et je dis que c'est tout simplement une folie financière et que ça n'a aucun intérêt économique…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez été ministre des Affaires européennes, vous connaissez bien les questions internationales, est-ce qu'on peut imposer, instaurer un moratoire de 3 à 5 en France sur l'immigration à tous les niveaux ?
BRUNO LE MAIRE
D'abord est-ce que c'est souhaitable, est-ce que c'est souhaitable de remettre en cause le regroupement familial, est-ce que c'est souhaitable d'arrêter toute immigration ou est-ce qu'il faut mieux la contrôler ? Moi je pense que la politique que nous menons actuellement, qui vise à mieux contrôler l'immigration, à augmenter les reconduites à la frontière lorsque vous êtes en situation illégale, est une meilleure politique.
ELIZABETH MARTICHOUX
Elle est efficace la politique de limitation de l'immigration ?
BRUNO LE MAIRE
On peut toujours faire mieux, sur tous les sujets, y compris les miens, on peut toujours faire mieux, c'est pour ça qu'il faut toujours écouter les critiques et les propositions, mais je pense qu'il est plus responsable et plus efficace de reconduire à la frontière les étrangers en situation illégale et de faire respecter notre droit, plutôt que de pendant 5 ans suspendre le regroupement familial.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est plus clair. Si le RN remportait une, voire plusieurs régions en juin prochain, est-ce qu'il faudrait changer le gouvernement ?
BRUNO LE MAIRE
Nous allons tous nous battre, y compris tous ceux qui ne sont pas candidats, pour que cela n'arrive pas.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et si ça arrive ?
BRUNO LE MAIRE
Quand je vous que je soutiens Renaud MUSELIER, c'est une façon de dire que je ne souhaite pas l'élection du candidat du Rassemblement national à la tête de la région PACA, je pense que Renaud MUSELIER a mené une bonne politique, il mérite d'être soutenu, et je souhaite sa victoire face au Rassemblement nationale.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez de l'expérience, vous avez été plusieurs fois ministre, avec plusieurs présidents, au moins deux, vous avez une conviction là-dessus, est-ce qu'il faudra changer de gouvernement, est-ce qu'il faudra un nouvel élan ?
BRUNO LE MAIRE
Ma conviction c'est que nous devons tout faire pour qu'aucun des candidats du Rassemblement national ne gagne une région.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous ne voulez pas le dire parce que, si vous disiez oui, on vous accuserait de vouloir Matignon.
BRUNO LE MAIRE
Non, mais j'ai de l'expérience, j'ai livré beaucoup de combats politiques, et quand on livre un combat politique, un combat électoral, jusqu'au dernier jour du combat électoral, on pense uniquement à la victoire.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais si vous disiez oui, il faudrait changer pour donner un nouvel élan, dans cette hypothèse, on pourrait vous accuser de vouloir Matignon, non ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, mais c'est une idée qu'on me prête depuis à peu près de 4 ans…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous ne voulez pas Matignon ?
BRUNO LE MAIRE
Et ça fait à peu près 4 ans que je répète avec beaucoup de constance que je souhaite rester à mon poste de ministre de l'Economie et des Finances, et à force de faire preuve de constance, je suis en train, on peut le regretter, ça vous vieillit un peu, mais d'être un des plus anciens ministres des Finances sous la Vème République, donc vous voyez faire preuve de constance, de détermination, poursuivre sa voie, je pense que ça a parfois du bon en politique.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais, être Premier ministre c'est pas mal non plus !
BRUNO LE MAIRE
Mais c'est très bien d'être ministre de l'Economie et des Finances, c'est un grand honneur, c'est une grande fierté, c'est une grande charge, et j'essaye juste de la faire le mieux possible.
ELIZABETH MARTICHOUX
Une dernière question un peu compliquée, enfin un peu compliquée, on n'a plus beaucoup le temps, mais c'est vrai que la France, on l'a vu dans une étude Fondapol, est de plus en plus à droite, c'est assez spectaculaire, or la demande de protection des Français est de plus en plus forte. La politique aujourd'hui, la vôtre, elle plutôt dans, par exemple l'interventionnisme, dans les aides publiques, qui atteint des niveaux stratosphériques, est-ce qu'aujourd'hui il n'y a pas un décalage entre ces Français qui disent voter à droite et qui, dans le fond, attendent une politique de gauche ?
BRUNO LE MAIRE
Tout simplement parce que je suis convaincu que cette distinction entre la droite et la gauche n'est plus opérationnelle du tout, c'est encore un marqueur culturel, mais ce n'est pas ça qui va apporter les réponses à notre pays. Notre pays il a tout pour réussir, simplement en matière économique sans doute qu'il faut encore libérer davantage les entreprises, restreindre le rôle de l'Etat à de la protection, à de l'investissement stratégique pour le futur. En revanche, sur la sécurité…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce qu'il faut baisser les droits que notre obsession dans le programme d'Emmanuel MACRON, s'il est candidat ?
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr que les Français attendent de la sécurité, de la protection, de la justice, ils attendent aussi, tous majoritairement, qu'on porte un nouveau modèle économique plus protecteur de l'environnement, et plus juste aussi, et tout ça, les critères droite, gauche, ne permettent pas de faire les bons choix politiques, je pense même qu'ils obscurcissent le jugement, et je suis stupéfait de l'obstination de la classe politique à rétablir ce clivage droite-gauche qui n'apporte pas les solutions au pays.
ELIZABETH MARTICHOUX
Dernière question, est-ce que vous êtes favorable à une baisse des droits de succession ? La majorité voudrait le mettre dans le programme du futur candidat Emmanuel MACRON, s'il est candidat.
BRUNO LE MAIRE
Moi je suis surtout favorable à ce qu'on puisse, pour accélérer encore la relance, permettre…
ELIZABETH MARTICHOUX
A une hausse, je vous ai posé la question à l'envers.
BRUNO LE MAIRE
Permettre à des grands-parents, ou à des parents, de donner à leurs enfants…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que vous êtes favorable à une hausse des droits de succession ?
BRUNO LE MAIRE
De l'argent, quelques milliers d'euros, sans aucun impôt et sans aucune taxe, ça porte sur la donation.
ELIZABETH MARTICHOUX
Pardon, je vous repose la question, est-ce que vous êtes favorable à une hausse des droits de succession ? Je vous ai mal posé la question.
BRUNO LE MAIRE
Mais, je suis favorable à ce qu'on ne touche pas aux impôts des Français, sauf pour les baisser, je l'ai dit mille fois, je peux le dire une mille et unième fois, nous avons engagé, avec le président de la République, une baisse massive des impôts des Français depuis 2017, et le mérite là encore de la continuité c'est de pouvoir dire, avec un peu plus de crédibilité, que nous ne souhaitons aucune augmentation d'impôts pour les Français.
ELIZABETH MARTICHOUX
Jusqu'à 2022.
BRUNO LE MAIRE
Les Français trancheront en 2022 entre ceux qui veulent augmenter les impôts et ceux qui ont montré qu'ils savaient les baisser.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup Bruno LE MAIRE d'avoir été notre invité.
BRUNO LE MAIRE
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 mai 2021