Texte intégral
CECILE DE MENIBUS
Le " Petit déjeuner politique ", c'est Agnès PANNIER-RUNACHER qui est ministre déléguée chargée de l'Industrie.
PATRICK ROGER
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Patrick ROGER.
PATRICK ROGER
Vous êtes la ministre en charge des vaccins depuis le début de la crise, accélération cette semaine avec l'ouverture à tous, à condition qu'il reste des doses. Où en est-on précisément sur les chiffres et le nombre de vaccinés ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, aujourd'hui on est à plus de 17 millions de vaccinés, donc, à un rythme de 2,5 millions par semaine, on est en capacité d'atteindre l'objectif que nous nous sommes fixés de 20 millions au 15 mai. Cet objectif nous allons le tenir, et effectivement, l'enjeu c'est de continuer à vacciner même pendant le week-end de l'Ascension.
PATRICK ROGER
De l'Ascension. Là, pour arriver à cet objectif de quoi, de 30 millions cet été ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
30 millions juste avant l'été, 15 juin, 21 juin, enfin en tout cas l'enjeu c'est de vacciner la majorité de la population adulte.
PATRICK ROGER
Y compris donc les plus jeunes. Frédéric, un auditeur, là nous disait : mais à quoi ça sert de vacciner vraiment les jeunes de 18, 20 ans ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, l'enjeu il est très simple : c'est qu'aujourd'hui nous avons des éléments sur les vaccins, qui montrent qu'ils arrêtent drastiquement la circulation du virus, et donc être vacciné…
PATRICK ROGER
Ce sont des enquêtes sérieuses, ça, en fait.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce sont des études cliniques et des études statistiques, qui montrent que se faire vacciner limite la contamination des autres, lorsque vous êtes confronté au virus, et donc vous protégez les autres lorsque vous êtes vacciné. Et puis il ne faut pas oublier que même quand on est jeune, certains, ce n'est évidemment pas les plus nombreux et heureusement, peuvent développer des formes graves ou peuvent développer des formes très désagréables, même si ce n'est pas grave, c'est désagréable, on se vaccine bien contre la grippe et on a plutôt intérêt à se vacciner contre le coronavirus.
PATRICK ROGER
Est-ce que l'AstraZeneca c'est bientôt fini ? Parce que Thierry BRETON, le commissaire européen, a dit hier que l'Europe, Bruxelles renonçait donc et n'allait pas renouveler sa commande.
AGNES PANNIER-RUNACHER
En l'occurrence on attend 120 millions de doses, donc ce n'est pas fini, on a encore beaucoup de doses en attente de livraison. Ces doses elles servent à vacciner et on n'est pas dans un moment où on peut se permettre de dire que de ne pas avoir de doses de vaccins ou ne pas être livré de doses de vaccins est une bonne chose. Je crois que l'enjeu c'est l'accélération de la vaccination, sur tous les continents. Ça c'est le premier point. Le deuxième point c'est que nous sommes en train d'examiner les contrats pour les vaccins de deuxième génération, à ce stade AstraZeneca ne poursuit pas d'essais cliniques sur les enfants par exemple, donc ce n'est pas une option qui est sur la table, et ils sont en matière d'essais cliniques sur les variants et sur les rappels, avec un décalage de plusieurs mois par rapport à BioNTech Pfizer et Moderna, donc la question de renouveler le contrat n'est pas sur la table à date, puisque nous n'avons pas de visibilité…
PATRICK ROGER
Ah ben attendez, c'est sur la table puisque Thierry BRETON en parle lui-même, c'est le commissaire européen en charge de ça. Et on en a parlé…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, mais notre enjeu c'est d'avoir des vaccins de deuxième génération et donc il faut qu'AstraZeneca arrive avec une offre intéressante sur ces vaccins de deuxième génération, à ce stade nous n'y sommes pas.
PATRICK ROGER
Et là les stocks alors d'AstraZeneca qui sont dans les frigos, il y en a plus de 3 millions, qu'est-ce qu'on va en faire alors ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Eh bien on va les administrer. Vous savez, mon père, ma mère, ma fille, sont vaccinés à l'AstraZeneca, c'est un vaccin sûr, c'est un vaccin efficace, et je crois qu'aujourd'hui l'enjeu c'est de vacciner le maximum de la population avec des vaccins sûrs et efficaces. L'Agence du médicament européenne c'est une des plus rigoureuses au monde, on a pu lui reprocher parfois de faire preuve de trop de prudence, je crois que c'est la meilleure façon de protéger les Européens et les Français.
PATRICK ROGER
Et les stocks, encore un dernier mot à ce point sur Pfizer, Moderna, Johnson, justement là on vient d'évoquer aussi AstraZeneca, on en est où là aujourd'hui en France ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Sur les stocks, il faut regarder les stocks pas juste après les livraisons, puisque vous avez une remontée des stocks, et j'indique qu'AstraZeneca a fait une livraison de 2 millions de doses il y a 2 semaines, ce qui explique aussi cette remontée des stocks, après avoir fait des livraisons de 150 000 doses pendant plusieurs semaines, donc vous avez un effet statistique qui ne représente pas la réalité. Aujourd'hui, on consomme 90% des doses de BioNTech Pfizer, on est du côté de 80% sur Moderna, plus de 70% sur AstraZeneca et en fait il faut le temps d'absorber les livraisons qui arrivent, il faut dire que Pfizer livre deux fois par semaine, donc les livraisons les plus régulières, c'est aussi pour ça que ce vaccin est consommé très rapidement.
PATRICK ROGER
Et est-ce que vous avez déjà pensé à cet été, comment les choses seront organisées pour les gens qui vont partir en vacances ? Ils pourront se faire vacciner sur leur lieu de séjour ou pas ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est un sujet sur lequel le ministère de la Santé travaille évidemment, à savoir comment faire en sorte de vacciner la deuxième dose de Français qui auront été vaccinés sur leur lieu de domicile, sachant que 40 % des Français changent de département. Alors, on a un peu de latitude, vous savez que sur BioNTech Pfizer et sur Moderna c'est 3 à 6 semaines pour le rappel, donc on peut aussi positionner ses vacances de façon à être vacciné chez soi. Mais il y aura un renforcement des lieux de vaccination sur les lieux de vacances.
PATRICK ROGER
Et des gens qui ont été vaccinés à l'Astra au premier tour si je puis dire, pourront avoir du Pfizer au second ? Alors on l'avait évoqué ça il y a quelques jours.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Aujourd'hui, la règle du jeu c'est pour les personnes de plus de 55 ans, le accin AstraZeneca constitue une option tout à fait judicieuse pour la deuxième dose, et pour les personnes de moins de 55 ans, toujours dans cette optique de maximum de précautions, ça sera plutôt une dose ARN Messagers qui sera proposée. Et je rappelle une chose, c'est que Moderna et Pfizer c'est le même vaccin, c'est les mêmes résultats, parce que parfois il y a un petit peu de…
PATRICK ROGER
Oui, il y a eu confusion.
AGNES PANNIER-RUNACHER
… confusion entre les vaccins.
PATRICK ROGER
A cause du lot, absolument. Agnès PANNIER-RUNACHER, la levée des brevets, où en est-on ? Parce que la France n'y était pas favorable dans un premier temps, puis il y a eu un changement de pied, on a cru comprendre après la volonté de le faire du côté de Joe BIDEN, et aujourd'hui ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, aujourd'hui c'est très clair et la position de la France elle est constante. Aujourd'hui, le principal frein à la vaccination, à la fabrication de vaccins, ce n'est pas les brevets comme on veut bien le dire, c'est les capacités industrielles. Peut-être que dans un an les brevets pourraient faciliter les choses, mais aujourd'hui l'enjeu c'est de mettre en place des chaînes de production industrielle. Pourquoi ? Parce qu'on produit du vaccin aujourd'hui, on produit du vaccin contre la rage, contre…
PATRICK ROGER
Quand vous dites " on "…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Dans le monde…
PATRICK ROGER
Dans le monde, oui.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Dans le monde on doit produire des vaccins pour faire face à toutes les pathologies habituelles. Et en plus de ça, on doit produire des centaines de millions de doses de coronavirus. Donc vous voyez bien que l'enjeu, enfin de vaccins contre le coronavirus, donc l'enjeu c'est d'empiler les chaînes de production, ce qui ne se fait pas en l'espace d'un instant, il faut de la technologie, il faut des chaînes de production, il faut des équipements, il faut une validation par les autorités sanitaires, pour chaque composant. Un vaccin c'est plus de 300 composants…
PATRICK ROGER
Donc, la levée des brevets, ce n'est pas le problème en fait aujourd'hui.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Eh bien ce n'est pas le facteur limitant. Je vous donne un exemple : Moderna a donné l'accès à son brevet depuis le mois d'octobre. Depuis le mois d'octobre. Est-ce que les choses se sont accélérées autour du vaccin Moderna ? Non, parce qu'il faut les transferts technologiques, il faut les compétences humaines, il faut les composants. Les composants sont en tension dans le monde entier et je rappelle une chose, le premier producteur de vaccins aujourd'hui, au monde, c'est l'Inde. Donc il ne faut pas avoir une représentation, les pays riches contre les pays pauvres, les plus gros producteurs de vaccins, ils sont en Chine, ils sont en Inde, l'Afrique du Sud n'est pas en reste, et l'enjeu c'est de multiplier les capacités de production le plus vite possible.
PATRICK ROGER
Pfizer n'est pas en train d'abuser un petit peu de sa position, là, en voulant augmenter les prix des prochaines doses ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, il faut avoir en tête que des chiffres qui ont été articulés publiquement sont à peu près de l'ordre de grandeur du vaccin, certains ont dit 19,50 $, 20 €, je ne peux pas vous donner parce que c'est un chiffre confidentiel, mais on est dans ces eaux-là, prix de chaque dose.
PATRICK ROGER
19,50 à peu près.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Le prix de chaque dose, mais c'est un prix classique pour un vaccin. Ça c'est le premier point.
PATRICK ROGER
Oui mais on était à 15,15 €.
AGNES PANNIER-RUNACHER
La deuxième chose, c'est que…
PATRICK ROGER
15,50 € pour les premiers.
AGNES PANNIER-RUNACHER
… ça n'est pas le même vaccin. Ce que nous avons négocié avec la Commission européenne, c'est la possibilité, en fonction de la situation sanitaire, soit d'appeler des doses de vaccins contre le variant Afrique du Sud, soit appeler des doses de vaccins pour faire des rappels, soit d'appeler des doses de vaccins pour les enfants, donc c'est cette flexibilité qui est plus complexe, qui a un coût, que nous avons négociée avec Pfizer.
PATRICK ROGER
L'avenir de notre industrie, Agnès PANNIER-RUNACHER, ce matin 36 projets en fait retenus pour bénéficier du Plan France relance, dans quels secteurs précisément où en est-on d'ailleurs de la volonté de, enfin plus que de la volonté, des actes aujourd'hui de relocalisation ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, aujourd'hui vous avez plus de 300 lauréats. 300 lauréats donc 300 projets de relocalisation de sites de production en France, sur six secteurs. Ces secteurs c'est la santé, c'est d'ailleurs le premier secteur en termes de nombre de projets. C'est l'agroalimentaire, l'électronique, la 5G, les intrants critiques et le nucléaire. Et on le voit, on n'a jamais eu autant de soutiens publics à des projets de relocalisation. La relocalisation, elle est portée par les industriels, ce sont eux qui prennent les risques, mais nous les accompagnons pour limiter leurs risques et donner le coup de pouce qui permet…
PATRICK ROGER
C'est de la création ou de la relocalisation, véritablement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
… de déclencher les décisions. C'est… La délocalisation, ce n'est pas une usine que l'on démonte en France et que l'on remonte en Chine, ça c'est une vision un peu théorique. Ce qui se passe quand on parle de délocalisation en règle générale, c'est votre produit suivant, imaginez une voiture, vous avez le modèle en cours et le modèle qui va remplacer, la 208 qui remplace la 207, par exemple, ne va pas être produite dans la même usine, elle va être produite dans une usine à l'étranger. Là on parle de délocalisation. Eh bien c'est la même chose sur la relocalisation. Pour des nouveaux produits, pour des doublements de lignes, pour des produits que vous sous-traitez à l'étranger, eh bien plutôt que de faire cela, vous les produisez en France, c'est des chaînes de productions complémentaires qui n'existent pas et qui s'installent en France et créent de l'emploi.
PATRICK ROGER
Oui, et au niveau financier c'est à quelle hauteur les aides globalement en fait de l'Etat ? L'enveloppe totale, mais en un mot.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, on a plus de 500 millions d'aides qui sont d'ores et déjà déployées sur le territoire, et nous avons au total consacré. 850 millions d'euros dans nos prévisions budgétaires, à la relocalisation, auxquels s'ajoutent tous les dossiers sur les territoires, territoires d'industries, qui sont à hauteur de 550 millions d'euros, donc vous voyez le Plan de relance industrielle c'est ici et maintenant, cela fait 8 mois que nous avons démarré et nous avons déjà soutenu des milliers d'entreprises.
PATRICK ROGER
Le climat, est-ce qu'il y aura un référendum ? Ce matin dans Le Figaro Gérard LARCHER, le président du Sénat dit : " Laissez faire le débat parlementaire ", parce qu'il y a eu des attaques hier soir alors qu'on parlait d'un abandon de ce référendum.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, ce référendum nous le voulons. Pour le faire, il faut que le texte proposé aux Français, du référendum, soit écrit de la même manière, à la virgule près et adopté par l'Assemblée nationale et par le Sénat. Si le Sénat n'adopte pas le même texte, nous ne pouvons pas le proposer au référendum. Et c'est de ça qu'il est question, donc c'est un sujet qui est aujourd'hui au niveau de l'Assemblée nationale et du Sénat, mais la volonté politique du gouvernement est sans ambiguïté, nous voulons un référendum sur le climat.
PATRICK ROGER
Après, ce sont les termes, Gérard LARCHER dit lui : on peut garder en fait la charte qui est déjà en vigueur, préserver plutôt que garantir, qui risquerait de faire exploser les contentieux dit-il.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Voilà. C'est une discussion…
PATRICK ROGER
Vous êtes d'accord avec lui oui pas ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est une discussion qui est en cours aujourd'hui entre les députés et les sénateurs, je rappelle que garantir c'est le thème de la Convention citoyenne pour le climat…
PATRICK ROGER
Oui, mais le Conseil d'Etat voyait plus…
AGNES PANNIER-RUNACHER
… et que nous avons proposé dans les mêmes termes, à l'Assemblée nationale et au Sénat.
PATRICK ROGER
Agnès PANNIER-RUNACHER, il y a une nouvelle tribune de militaires qui sort cette semaine, cette fois-ci par des soldats en service notamment qui s'inquiètent de l'avenir du pays et de certains quartiers devenus des foyers de violences. Que faut-il leur répondre ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, d'abord c'est une tribune anonyme, donc moi je veux bien que ce soit une tribune de militaires, et quand vous êtes protégé par l'anonymat on ne sait pas qui parle. Deuxième chose, c'est une tribune politique. C'est une tribune politique. C'est un peu curieux parce que c'est assez contraire au principe de l'armée, vous le savez, en particulier l'armée en service. La troisième chose c'est qu'on peut, et je crois que nous avons pris le sujet en main avec Gérald DARMANIN qui est ministre de l'Intérieur, effectivement souhaité améliorer la sécurité de Français sur le territoire. Et nous le faisons. Nous le faisons dans les quartiers, mais nous le faisons à tous égards, sur tous…
PATRICK ROGER
Donc il faut les écouter quand même, c'est militaire, c'est ce que vous dites, quoi
AGNES PANNIER-RUNACHER
… sur tous les sujets d'ordre. En revanche, des militaires ou des prétendus militaires, parce que je ne sais pas qui a signé cette tribune, c'est d'ailleurs manifestement beaucoup plus large que des militaires et…
PATRICK ROGER
Des civils qui…
AGNES PANNIER-RUNACHER
… ça peut être des personnes qui utilisent…
PATRICK ROGER
Qui soutiennent aussi.
AGNES PANNIER-RUNACHER
… un vocabulaire qui, pardon, mais reprend les termes de l'extrême droite. Et d'ailleurs les mêmes termes et les mêmes propos que le Rassemblement national. Donc ça s'apparente quand même à une instrumentalisation politique. Poser le problème, c'est une chose, appeler au désordre…
PATRICK ROGER
Mais ils n'appellent pas au désordre, c'est l'inverse, ils disent…
AGNES PANNIER-RUNACHER
…au motif que l'on veut défendre l'ordre, est parfois inquiétant et il faut lire entre les lignes de cette tribune ou de, en l'occurrence là c'est plutôt une pétition, encore une fois, je crois que le gouvernement n'a là aussi aucune ambiguïté sur le fait que la sécurité est un des biens premiers des Français et que cette sécurité, elle s'impose notamment chez les personnes modestes, parce que c'est là où vous avez moins de sécurité et où vous avez plus de troubles. Mais le gouvernement remet des effectifs sur le territoire, a encore arrêté hier les personnes qui sont à l'origine du meurtre de ce policier à Avignon. Nous sommes sur le terrain, nous apportons des solutions et je crois que c'est la meilleure des réponses que l'on peur faire aux Français.
PATRICK ROGER
Dernière question avec Cécile de MENIBUS, Agnès PANNIER-RUNACHER.
CECILE DE MENIBUS
Vous êtes l'aile gauche du gouvernement, aujourd'hui on célèbre les 40 ans de l'élection de François MITTERRAND à la tête du pays. Jean-Luc MELENCHON qui se revendique l'héritier de François MITTERRAND, ça vous inspire quoi ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois… je le connais trop connaisseur de l'histoire pour ne pas sourire, parce que le parcours politique de François MITTERRAND c'est un parcours qui n'est pas du tout celui de Jean-Luc MELENCHON, et ce n'est pas les mêmes valeurs qui sont portées. François MITTERRAND, pour moi, c'est celui qui a notamment porté l'Europe, la construction européenne, on sait ce que pense Jean-Luc MELENCHON de la construction européenne et les coups de butoir qu'il apporte à cette construction européenne. C'est l'homme qui a pris la main d'Helmut KOHL pour sceller une réconciliation très forte. Moi c'est une image qui m'a marquée dans mon enfance. C'est l'homme aussi qui a pris le risque politique, au moment de la chute du Mur de Berlin, d'associer quasi immédiatement les pays qui étaient sous le joug soviétique, à la construction européenne. Donc vous voyez bien que chacun cherche des héritages, que ce soit de GAULLE et MITTERRAND, mais avant d'être à la hauteur de ces deux hommes, il va falloir un peu travailler et il faut surtout à porter les mêmes valeurs et on n'y est pas du tout.
PATRICK ROGER
Merci Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée en charge de l'Industrie, vous étiez l'invitée ce matin de Sud Radio.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 mai 2021