Texte intégral
CHRISTOPHE BARBIER
Alain GRISET, bonjour.
ALAIN GRISET
Bonjour Christophe BARBIER.
CHRISTOPHE BARBIER
Vous êtes le ministre délégué chargé des Petites et moyennes entreprises. Un mot quand même de l'actualité d'hier, avec ces policiers regroupés devant l'Assemblée nationale, et critiquant la justice et son ministre. Alors, pour reprendre l'expression de Jean-Luc MELENCHON, n'y avait-il pas un climat un peu factieux dans cette manifestation ?
ALAIN GRISET
Tout d'abord, bon, il faut bien comprendre que les forces de l'ordre, depuis maintenant quelques années, particulièrement depuis quelques semaines, sont particulièrement touchées. Touchées parce qu'il y a des policiers qui sont tués, il y a des agressions, et qu'on a là, je veux dire, des personnes, qui avant tout ont besoin du soutien de la population, et ont besoin d'être reconnues dans l'action qui est la leur. Et hier, moi j'ai plutôt vu là, en particulier de la part du ministre, un soutien aux forces de l'ordre, et qui est là pour accompagner. Après, il y a les organisations syndicales, vous savez que j'ai été dans mon parcours…
CHRISTOPHE BARBIER
Tout à fait.
ALAIN GRISET
… un peu représentant d'organisations professionnelles. Les syndicats de policiers ont des revendications. Ces syndicats portent leurs revendications, bon, c'est leur mission, et puis nous, ce que l'on essaie, c'est d'améliorer la situation des forces de l'ordre, en augmentant et en recrutant massivement, essayant de les accompagner sur le plan matériel, pour qu'ils puissent faire leur mission qui est de protéger les Français, de la meilleure façon possible.
CHRISTOPHE BARBIER
Et vu de votre côté, ministre des entreprises, vous voyez se développer la sécurité privée, parce qu'on a du mal justement sur la sécurité publique ?
ALAIN GRISET
Très honnêtement, pas dans les petites et moyennes entreprises que je représente, par contre c'est vrai que, en particulier à Paris, il y a de la part de beaucoup d'entrepreneurs, je veux dire, à la fois la peur, parce qu'il y a des manifestations qui ont dégénéré à un moment donné…
CHRISTOPHE BARBIER
On a vu des commerces cassés, pillés…
ALAIN GRISET
Mais naturellement. La peur, la peur de devoir leur entreprise disparaître, d'être blessés eux-mêmes, de cette insécurité, quand même là, et même malgré tout cette peur ne se manifeste pas pour l'instant pour eux, par le fait de, je veux dire, d'avoir des sécurités privées, parce que d'abord pour une plupart d'entre eux, n'ont pas les moyens de se les payer.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, premier jour de déconfinement hier, pour les commerces, les restaurants, les lieux de culture, quelles sont vos impressions, quelles sont vos remontées d'informations ? Il y a eu beaucoup de monde, il y a eu de la fête, mais est-ce que c'est le signe d'un vrai redémarrage ?
ALAIN GRISET
Alors, tout d'abord, moi je pense qu'on a vécu un moment très très particulier. Il y avait du plaisir, il y avait de l'envie, mais il y avait aussi de l'émotion. Moi j'ai senti vraiment de l'émotion, à la fois de la part des chefs d'entreprise, mais aussi de la part des clients, comme si on vivait un moment exceptionnel.
CHRISTOPHE BARBIER
D'ailleurs, ça a dépassé un peu le couvre-feu dans beaucoup de villes.
ALAIN GRISET
Oui, dans certains cas, c'est possible que ça l'ait été, mais en tout cas moi j'ai plutôt vu hier matin, il y avait cette émotion vraiment, cette envie forte. Et vraiment, on peut toujours lorsqu'on fait des pronostics, se tromper, donc tant pis pour moi, mais je vais quand même me lancer, j'ai l'impression que la reprise va être forte. Elle va être forte, pourquoi, parce que d'abord l'année dernière au mois de mai, entre mai et octobre, la reprise avait été forte.
CHRISTOPHE BARBIER
On a eu cette fameuse courbe en V, où ça remontait brutalement.
ALAIN GRISET
Oui, très forte. Ce qui se passe aux Etats-Unis, ce qui se passe en Chine, dans les pays dans lesquels l'activité économique reprend, ça reprend très fort. Et puis en France il y a le plan de relance, il y a aussi une partie des Français qui ont mis beaucoup d'argent de côté…
CHRISTOPHE BARBIER
Il y a de l'épargne, donc ça va consommer.
ALAIN GRISET
Il y a de l'épargne, et donc…
CHRISTOPHE BARBIER
Mais, est-ce qu'il y a de l'investissement ?
ALAIN GRISET
Il y a aussi de l'investissement. C'est quelque chose qui est extraordinaire. Dans le cadre du plan de relance, il y a des appels à projets. A chaque fois qu'il y a un appel à projets, en quelques jours, en quelques jours, il y a un nombre d'entreprises qui postulent, qui dépasse les enveloppes. J'ai fait il y a à peu près un mois, avec Agnès PANNIER-RUNACHER, des jurys, vous savez, sur l'exposition à l'Elysée, sur le « Fabriqué en France ». On devait choisir à peu près 120 entreprises, 2 500 postulants, des entreprises qui investissaient sur l'avenir, sur leur transformation. Donc oui il y aura des investissements, et on a prévu d'accompagner l'entreprise en investissement, puisque il y a 20 milliards de prêts participatifs qui sont fléchés sur l'investissement des entreprises, disponibles, avec naturellement des choix différents qu'avec le PGE qui était un prêt un peu pour tout le monde, là c'est vraiment des choix pour investir, et moi je suis persuadé que notre pays, au bout du compte, cette crise est quand même terrible sur le plan sanitaire, fera que va se transformer beaucoup plus vite qu'on ne l'aurait fait s'il n'y avait pas eu cette crise.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, problème inattendu hier tout de même, la restauration s'inquiète de la démission d'une partie de ses employés. Ils ont quitté un métier très pénible, ils s'en sont rendu compte, ils ne veulent pas revenir. Comment faire ?
ALAIN GRISET
D'abord c'est un problème est récurrent.
CHRISTOPHE BARBIER
Certes, il y a toujours eu une crise de la main d'oeuvre, mais avec le nombre de chômeurs et les difficultés actuelles, on pouvait s'attendre à une reprise enthousiaste des employés.
ALAIN GRISET
Oui, mais il y a un mal français réel, profond. Moi je me souviens, dans mes fonctions précédentes, en février 2020, avec mes homologues du MEDEF et de la CPME, notre position c'était de dire : halte-là, attention danger, on ne trouve pas de la main d'oeuvre adaptée aux entreprises qui ont des besoins. Donc ce n'est pas nouveau. Alors, c'est vrai que là, je veux dire, les choses ont l'air d'avoir été accentuées. Je veux dire, on alerte que les choses se sont accentuées. Pourquoi ? Parce que pendant cette période très longue, il y a des personnes qui travaillaient dans ce secteur eh bien qui ont changé d'orientation, parce qu'ils aient besoin de travailler et qu'ils avaient envie de travailler. Et donc il est nécessaire de remobiliser les troupes. Avec Elisabeth BORNE on a mis en place un dispositif qui est très très incitatif, très précis, avec Pôle emploi, pour dire que tous ceux qui sont aujourd'hui sans emploi, on va leur proposer des formations assez rapides, pour leur permettre de dire, là il y a des possibilités, il y en a dans la restauration, il y en a dans le bâtiment, il va y en avoir dans l'événementiel. C'est une bonne nouvelle, parce par ailleurs il y a quand même beaucoup de chômeurs.
CHRISTOPHE BARBIER
Il y a eu aussi peut-être l'effet du chômage partiel, on est chez soi, on touche une partie de son salaire, on ne fait rien, c'est les congés payés, ça a peut-être aussi été comme une morphine peut-être. Il faut désintoxiquer les gens.
ALAIN GRISET
Bon, alors, on peut penser qu'un certain nombre de personnes se sont trouvées dans cette situation, mais moi j'ai vu hier aussi, et on l'a vu avec Bruno LE MAIRE avant-hier, enfin des salariés qui étaient d'un bonheur absolu que de retrouver leur activité, de retrouver leur entreprise…
CHRISTOPHE BARBIER
Leurs collègues.
ALAIN GRISET
Et leurs collègues.
CHRISTOPHE BARBIER
L'apprentissage et l'alternance, qui décollaient plutôt pas mal en 2019- 2020, où est-ce que ça en est ?
ALAIN GRISET
Ecoutez, on a, contre toute attente, battu tous les records, et j'en profite pour rendre un hommage réel vraiment aux maîtres d'apprentissage, qui dans cette période très difficile ont fait le choix, parce que c'est un choix de prendre un apprenti, pour préparer l'avenir, pour accompagner les jeunes. Le gouvernement y a mis les moyens. C'est vrai que les 5 000 € pour les mineurs, 8 000 pour les majeurs, ont été un élément déclencheur. On a d'ailleurs reconduit jusqu'à la fin de l'année ces aides financières, et je pense qu'il y a eu quand même depuis maintenant quelques années, parce qu'il y a quelque chose, depuis le président SARKOZY, le président HOLLANDE, il y a là une ligne directrice, identique, pour dire : l'apprentissage est un mode de formation qui est important.
CHRISTOPHE BARBIER
On a redoré le blason.
ALAIN GRISET
Voilà. Globalement. Et même au sein des familles où il y avait là un peu d'hésitation, les choses ont beaucoup évolué, d'ailleurs on voit aujourd'hui des jeunes qui après le bac ont fait un an, 2 ans et puis se disent après tout : non non, mais moi je veux faire un apprentissage. Parce que beaucoup ont compris, c'est quand, lorsqu'on a un métier en main, qu'on a du travail. La relation entre le métier et le travail, et donc apprentissage mène à l'emploi. Donc on est dans une bonne direction, bon il faut naturellement continuer, parce qu'on a besoin de main-d'oeuvre qualifié, on a besoin d'hommes et de femmes qui vont reprendre des entreprises, et dans l'apprentissage de ce qui est assez spectaculaire, c'est qu'en général, en particulier dans les secteurs de l'artisanat, un apprenti sur deux a envie de se mettre à son compte, et donc on crée là, un environnement d'entrepreneurs.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce que les PME vont continuer le télétravail ou est-ce que vous pensez que ça va faire un peu comme un soufflet, ça va retomber, parce que dans ces branches là il faut qu'on se voie, qu'on bosse ensemble ?
ALAIN GRISET
Alors, sans aucun doute ça va diminuer, mais il y a des habitudes qui vont rester néanmoins. Bon, vous savez très bien que dans les TPE PME il y a beaucoup d'activités sur lesquelles on ne peut pas travailler…
CHRISTOPHE BARBIER
Le plombier en télétravail, c'est difficile.
ALAIN GRISET
Ça va être un peu compliqué. Bon. Néanmoins, je pense que, y compris dans les PME, il y a eu une certaine efficacité, rentabilité quelques fois. Moi qui suis lillois, je vois bien qu'il y a des gens qui ne vont plus tous les jours faire l'aller-retour pour faire une réunion de 2 heures à Paris, ce qui est normal, et donc cette crise va aussi accélérer les transformations, les comportements, je le vois bien dans la numérisation des entreprises, on a gagné 5 ans, dans les mentalités, parce que sous la contrainte les petites entreprises se sont plus vite numérisées, et on va naturellement accélérer parce que, au bout du compte, la technologie a toujours du bon, elle bouscule, quelques fois elle effraie, elle transforme, mais moi ce que je souhaite, c'est permettre d'utiliser le meilleur des technologies pour faire avancer les entreprises.
CHRISTOPHE BARBIER
J'ai une PME, je ne peux pas rembourser mon prêt garanti par l'Etat, qu'est-ce que je fais ?
ALAIN GRISET
Là, pour l'instant, vous ne devez pas vous inquiéter, parce que vous avez encore…
CHRISTOPHE BARBIER
Du temps.
ALAIN GRISET
Oui, non mais c'est important. On a mis 2 ans de différé. Ça veut dire qu'avant mars, avril, mai 2022, il n'y a pas à rembourser.
CHRISTOPHE BARBIER
Ça c'est bon pour la présidentielle, on le sait, mais enfin la réalité économique elle va rattraper ces entreprises.
ALAIN GRISET
Vous savez, avant tout, avant tout on l'a fait parce que c'était indispensable d'accompagner les entrepreneurs. Et donc on est là sur 2 ans de différé. Il y a pour l'instant, je l'ai dit à plusieurs reprises, une inquiétude qui peut se produire, c'est que ce prêt est un prêt encadré au niveau européen, de 6 ans, donc il reste 4 ans ensuite pour rembourser. Ça peut paraître cout, je l'ai dit, et donc moi je souhaite qu'on puisse envisager un rallongement de la période de remboursement, ce qui soulagera ceux qui doivent rembourser. Mais par ailleurs il faut aussi bien signaler que l'on est à environ 65% des PGE qui n'ont pas été utilisés. Les entreprises l'ont pris parce qu'il y avait une crainte…
CHRISTOPHE BARBIER
Par peur, pour se protéger, mais l'argent n'a pas été dépensé.
ALAIN GRISET
… par peur, mais l'argent n'a pas été dépensé.
CHRISTOPHE BARBIER
C'est le moment pour investir, c'est le moment.
ALAIN GRISET
Aussi c'est le moment, donc je pense qu'en tout cas on a démontré au gouvernement qu'on était capable de s'adapter aux situations. Moi je le dis aux entrepreneurs : vous pouvez éventuellement avoir une crainte, légitime, parce que voilà il y a ce remboursement, mais elle ne doit pas être surdimensionnée par rapport à la réalité, parce que de toute façon on sera là le moment venu pour vous accompagner, pour rembourser ces PGE.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce que l'argent de l'emprunt européen va finir par arriver dans les caisses des PME pour la relance ?
ALAIN GRISET
Il arrive tous les jours Christophe BARBIER, parce que le plan de relance, c'est d'abord, les primes à l'apprentissage c'est du plan de relance. La Prime Renov, c'est du plan de relance. Les travaux réalisés dans les bâtiments d'Etat ou des collectivités, c'est du plan de relance.
CHRISTOPHE BARBIER
Ça c'est franco-français, parce que l'argent de l'Europe, il faut attendre les ratifications.
ALAIN GRISET
J'entends bien, mais nous on décaisse.
CHRISTOPHE BARBIER
D'accord.
ALAIN GRISET
C'est-à-dire qu'on est un des pays européens qui décaisse plus vite le plan de relance. Alors ensuite, que l'argent arrive, bon, il met un temps, ok, mais vous savez très bien que tout l'argent que la France a mis, de toute façon on l'a mis en empruntant, donc on l'argent de l'Europe arrivera.
CHRISTOPHE BARBIER
Vous serez candidat aux élections départementales dans le Nord, dans votre Nord ?
ALAIN GRISET
Non Christophe BARBIER.
CHRISTOPHE BARBIER
Ben…
ALAIN GRISET
Elections régionales, pas départementales.
CHRISTOPHE BARBIER
Oui, tout à fait régionales. Est-ce que vous participez à la grande offensive contre Xavier BERTRAND pour l'affaiblir et dégager le terrain pour la présidentielle ?
ALAIN GRISET
Non, je participe au fait qu'on a besoin dans cette région d'hommes et de femmes qui travaillent pour améliorer la situation des habitants. Parce que cette région est encore une région qui est très en retard, en particulier sur l'emploi. Il y a des territoires encore très importants dans lesquels il y a des taux de chômage supérieurs à 20 %.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais vous pourriez tomber d'accord avec Xavier BERTRAND sur cette analyse économique.
ALAIN GRISET
On peut tomber d'accord sur l'analyse, on peut aussi être en désaccord sur les moyens de résoudre le problème. Et moi dans la fonction que j'occupe, depuis le mois de juillet, je crois que j'ai montré dans le gouvernement qu'on pouvait avoir des actions efficaces, rapides, concrètes. Et donc moi ce que je propose simplement, avec mes collègues de la liste, avec Laurent PIETRASZEWSKI, ce sont des outils, des réalisations concrètes pour faire progresser cette région et pour la faire sortir d'une situation sur laquelle au bout du compte, le mandat précédent n'a pas réussi à faire de cette région une région qui sort totalement d'une situation difficile en termes d'emplois.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce que ça veut dire qu'on a une chance de vous retrouver candidat aux législatives l'année prochaine ?
ALAIN GRISET
Là c'est aller un peu loin dans la prospective. Vous savez, moi je suis ministre depuis le mois de juillet, je m'investis totalement dans cette fonction, parce que la situation l'exige, parce que d'abord c'est la façon dont j'exerce les responsabilités qui sont les miennes, c'est ce que je faisais précédemment, là je pense qu'il y a un moment important pour les régionales, parce que aujourd'hui les régions ont un poids considérable, sur le plan de l'économie, sur le plan de la formation. 2022, c'est un autre monde.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais ça arrive vite. Regardez le dernier sondage Louis Harris : MACRON 53, LE PEN 47 au second tour, ça se resserre. Vos clients, si j'ose dire, les patrons de PME, les artisans, les commerçants, ça les tente le vote LE PEN.
ALAIN GRISET
C'est des secteurs d'activité qui ont souvent considéré qu'ils n'étaient pas écoutés, entendus, qu'on ne s'occupait pas d'eux. Le président de la République, en me nommant, a voulu passer un message : vous comptez, il y a un ministre qui vous connaît, qui est là pour travailler pour vous. Et puis derrière ça ne suffit pas de passer un message, on nommera ministre, il faut des actions. Première partie de l'action, c'est ce qu'on a fait pour accompagner les entreprises, et je pense, j'en rencontre beaucoup, vous également, je pense que tout le monde considère que le gouvernement a accompagné les entreprises et dans les accompagnements d'entreprises, 94 % c'est pour les petites entreprises. Et puis là je prépare, à la demande du président de la République, un plan pour les indépendants. Un plan pour les indépendants sur le plan juridique, sur le plan social, sur le plan de la transmission des entreprises. Et donc on va continuer de s'occuper d'eux, et j'ai réellement confiance sur le fait que ces entrepreneurs, les 3 millions, à partir du moment où on s'occupe d'eux, sauront le moment venu, faire le bon choix.
CHRISTOPHE BARBIER
Alain GRISET, merci, bonne journée.
ALAIN GRISET
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 mai 2021