Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d'abord dire que je suis très heureux de recevoir le Chancelier Marcelo Ebrard, ici, à Paris.
Vous le savez tous, le Mexique est, pour la France, un ami et un partenaire stratégique sur la scène internationale.
Il l'est parce que nous partageons des valeurs et parce que nous portons des regards convergents sur les grands défis d'aujourd'hui.
C'est pourquoi nous défendons ensemble l'égalité entre les femmes et les hommes, au travers d'engagements concrets, comme ceux que nous avons pris pour la mise en oeuvre du Forum Génération Egalité que nos deux pays sont fiers de présider côte à côte. Et nous avons entendu hier, ensemble, le Président López Obrador et le Président Macron.
C'est pourquoi nous agissons aussi ensemble face à l'urgence environnementale, en co-présidant aussi le Fonds Vert pour le Climat. C'est pourquoi nous nous battons ensemble contre les inégalités mondiales et pour une protection sociale universelle, notamment dans le cadre des réunions du G20.
Nous étions ensemble en Italie, lundi et mardi, sur les enjeux de la communauté internationale dans le cadre du G20.
C'est pourquoi aussi nous travaillons ensemble, au Conseil de sécurité des Nations unies, pour défendre un multilatéralisme efficace, et nous échangeons aussi régulièrement sur les crises qui peuvent traverser le continent latino-américain, je pense en particulier au Nicaragua et au Venezuela.
Ce qui nous rassemble aussi, c'est une certaine idée de la solidarité internationale, et nous l'avons montré pendant la crise pandémique. La France, avec ses partenaires du G7 et avec l'Union européenne a été au rendez-vous pour aider le Mexique à accéder aux vaccins. Nous sommes les militants de l'accès équitable au vaccin, nous l'avons montré lors de la création d'ACT-A il y a maintenant plus d'un an. Et nous avons été aussi au rendez-vous de la demande mexicaine puisque l'Union européenne, avec notre appui et notre présence, a garanti l'approvisionnement continu du Mexique en doses du vaccin Pfizer, dès le début de votre campagne de vaccination.
Nous nous sommes par ailleurs engagés, récemment, au moment du G7, pour contribuer à hauteur de 60 millions de dons de doses pour permettre aux pays qui en ont le plus besoin d'accéder à une vaccination accélérée.
De son côté, le Mexique a engagé des efforts décisifs, avec l'Argentine, en faveur de la production locale de vaccins, et nous sommes tout à fait en phase pour poursuivre notre soutien dans cet accès aux vaccins et dans l'accès équitable au vaccin.
La solidarité face aux pandémies, c'est aussi PREZODE, que vous avez été le premier pays à rejoindre et qui a été Lancée à la suite d'une initiative du Président de la République lors du One Planet Summit, en janvier dernier. Cette initiative vise à nous doter de nouvelles capacités pour lutter contre les zoonoses, et donc aussi pour protéger la santé humaine. C'est dans cette optique que nous travaillons à la création d'un laboratoire conjoint à Mérida, dans la péninsule du Yucatan, où des scientifiques français et mexicains étudieront ensemble les liens entre érosion de la biodiversité et émergence d'épidémies.
Au-delà de cela, je tiens à souligner la densité et le dynamisme de nos échanges bilatéraux. Nous venons de le vérifier lors d'une réunion du Conseil stratégique franco-mexicain qui s'est déjà réunie hier et qui a rendu, ce matin, les résultats des travaux qu'ils ont poursuivis dans la journée d'hier. Le Conseil stratégique franco-mexicain, c'est un outil très spécifique qui est le seul outil de l'instance de cette sorte que la France pratique parce que vous êtes un partenaire spécifique, un partenaire d'exception. Et de nombreux projets ont été évoqués.
En témoigne la réussite emblématique d'Alstom, qui a signé son plus important contrat dans les Amériques, à hauteur d'un milliard et demi d'euros, pour la fourniture du matériel roulant du Train Maya.
Je me souviens, Cher Marcelo, comment, lorsque j'avais visité le président Amelo avant qu'il ne soit installé avec toi, il m'avait déjà parlé du train Maya. Il m'avait déjà dit que ce serait quand même bien que ce soit la France qui soit le partenaire de ce beau projet, et c'est le cas.
Et je veux vous dire aussi que les entreprises françaises ne demandent qu'à investir au Mexique et à prendre part à vos projets et aux grands travaux d'infrastructures qui permettent de bâtir le Mexique de demain.
Le Conseil stratégique franco-mexicain est vraiment le creuset qui nous permet d'évoquer l'ensemble des sujets, à la fois les sujets entrepreneuriaux mais aussi, les sujets de formation professionnelle ainsi que les sujets culturels, les sujets liés à l'éducation.
Tout cela est très positif. Nous avons une relation extrêmement forte qui s'est traduite aussi par de très beaux projets culturels en commun ; je pense à la fascinante exposition sur la civilisation olmèque au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, ou encore aux missions archéologiques françaises au Mexique. Je pense aux pièces de collections françaises qui seront exposées au Mexique, à l'occasion des commémorations du Bicentenaire de votre Indépendance, très prochainement. Je pense encore à la coopération pour la préservation du patrimoine et notre volonté commune - nous venons de signer un accord à cet égard - de lutter contre le trafic illicite des biens culturels.
Enfin, notre relation s'inscrit dans un cadre européen et je réaffirme ici, en conclusion, notre souhait partagé d'une signature rapide de l'accord de modernisation, de l'accord Union européenne/Mexique ; il a été bien négocié, c'est un bon accord, il importe maintenant qu'il puisse être signé.
Voilà, Mesdames et Messieurs, quelques-uns des grands axes de coopération et quelques-uns des projets très concrets qui font de notre relation une relation très tonique, avec une vitalité débordante, et qui s'appuie aussi sur une amitié historique qui nous unit tous les deux.
Merci en tout cas Marcelo de ta présence, et je souhaite que notre collaboration se poursuive longtemps sur ces mêmes orientations.
(...)
Q - (inaudible)
R - Je n'ai rien à rajouter à ce qu'a dit Marcelo. C'est le résultat d'une démarche que nous avions engagée en commun ; nous avons des réglementations différentes, mais nous avons une telle volonté d'agir ensemble, sur ce sujet, que nous avons pu établir cette déclaration d'intention avec une liste d'actions que nous allons mener en commun, et avec, aussi, des actions symboliques qui marquent cette volonté. Le seul fait que nous puissions accueillir cette exposition sur les Olmèques est quand même considérable, et le seul fait aussi que nous puissions, au moment de l'anniversaire du Bicentenaire, avoir des oeuvres qui soient présentes au Mexique, c'est déjà l'amorce d'un processus tout à fait nouveau avec, en plus, tout le travail que nous menons ensemble sur le patrimoine mexicain. Tout cela fait une logique très importante parce que c'est l'enracinement, et de votre pays, et de notre relation.
Q - (inaudible)
R - D'abord, la France n'agit pas seule. La France, dans le cadre de l'Union européenne, prend des positions qui sont partagées dans le cadre de l'Union européenne. Nous avons validé certains vaccins parce que la force de l'Union européenne, aussi, a été d'identifier, de sécuriser, de rendre lisibles, de valider les vaccins, après l'analyse de l'Agence européenne des médicaments. Donc ce sont les vaccins de référence. Je veux simplement faire observer deux choses à l'égard de notre relation avec le Mexique. La première, c'est que 40% des vaccins au Mexique viennent de Pfizer qui est validé par l'Union européenne, à ma connaissance, mais Marcelo saura répondre plus facilement que moi, que Pfizer est évidemment reconnu au niveau de l'Union européenne, et que par ailleurs, nous avons exporté du Pfizer pendant la crise, alors que d'autres pays, ne serait-ce qu'un de vos grands voisins, parce que vous n'avez qu'un grand voisin, limitait ou interdisait ces exportations, du moins c'est ce que j'ai cru comprendre. Nous n'avons pas arrêté cela, et cela a permis au Mexique d'avoir ces capacités-là, plus l'initiative COVAX qui vous a amenés à avoir un nombre significatif aussi de doses. Tout cela doit se poursuivre. Nous avons eu, en Italie, une réunion des pays du G20, pour faire en sorte qu'on accélère la vaccination au niveau mondial. Cela suppose une disponibilité des vaccins, aujourd'hui. Mais cela suppose aussi une capacité de distribution et cela suppose aussi, demain, une capacité de production. Je me réjouis, aujourd'hui, de ce projet que le Mexique initie. Par ailleurs, les termes de référence pour l'accès au territoire national, vous savez que pour l'accès aux territoires européens, au pluriel, vous savez qu'il y a des normes, elles se lèvent au fur et à mesure des contrôles et de l'état de la pandémie dans les différents pays. Certains restent en rouge, en fonction des critères qui sont officiellement validés par l'Union européenne, et si ces critères ne sont plus aussi difficiles, ils passeront en orange, puis en vert. C'est la procédure normale. Il faut néanmoins être très vigilant sur le retour d'une nouvelle vague. Donc, nous sommes amenés à être très précautionneux, les uns et les autres. Je sais que c'est aussi la position de Marcelo.
(...)
Nous continuons, ce soir, à travailler ensemble, donc c'est une visite qui se poursuit, et nous aurons une séance de travail plus restreinte, ce soir, puis un dîner de travail. Donc, vous voyez que la relation est forte.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juillet 2021