Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gabriel ATTAL, bonjour.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Porte-parole du Gouvernement. Je vais commencer avec l'Afghanistan. Un afghan expulsé, non pas expulsé, accueilli en France, qui se retrouve en garde à vue, vous confirmez ?
GABRIEL ATTAL
Oui, je vous le confirme. Vous savez qu'on procède à des évacuations, d'Afghanistan, aujourd'hui il y aura eu 2000 personnes évacuées depuis l'allocution du président de la République. Qui sont ces Afghans qui sont évacués ? Ce sont des Afghans qui ont travaillé pour la France en Afghanistan, qui donc à ce titre sont menacés dans leur vie, des personnes qui ont aidé à l'évacuation de Français, qui ont sauvé des vies françaises à un moment qui était extrêmement tendu. Vous savez, ça avait été confirmé hier par le ministère de l'Intérieur, que sur ces Afghans qui ont aidé à sauver des vies françaises, à évacuer des personnes de l'ambassade, il y en a un qui après enquête, et moi je veux saluer le travail de nos services, a retenu l'attention et fait l'objet d'une mesure administrative…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais il a aidé, lui, à sauver des vies ?
GABRIEL ATTAL
Des informations dont je dispose par le ministère de l'Intérieur…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-il vrai qu'il était sur un poste de contrôle aux abords de l'ambassade de France à Kaboul ?
GABRIEL ATTAL
Je vais être très factuel sur les informations dont je dispose, du ministère de l'Intérieur, parce que c'est normal d'être transparent, des informations dont je dispose. Il s'agit d'un Afghan qui a aidé à l'évacuation de Français, de personnes qui ont travaillé pour la France, lors de l'évacuation de l'ambassade, à un moment qui était incroyablement tendu, qui a probablement sauvé des vies.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il était sur un point de contrôle, on est bien d'accord, armé ?
GABRIEL ATTAL
A ce moment-là…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Avec les talibans ?
GABRIEL ATTAL
A ce moment-là il a évacué des personnes. Ensuite, vous savez qu'il y a des vérifications qui sont faites par nos services, évidemment, les services extérieurs, les services intérieurs, à plusieurs niveaux, d'abord en Afghanistan, ensuite à Abu-Dhabi et puis en France, et qu'à l'occasion de son rapatriement, de son évacuation, il a été mis en lumière qu'il aurait eu un lien avec les talibans à un moment donné, qui reste à définir, il y a des investigations qui sont en cours. Comme évidemment on ne prendra jamais aucun risque avec la sécurité des Français, il y a une mesure administrative de contrôle et de surveillance qui a été prise, sur lui, et par précaution sur les personnes qui l'accompagnaient, dont quatre personnes, et ces personnes font donc l'objet de ce qu'on appelle d'une MICAS, une mesure administrative de surveillance. Sur les quatre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sauf qu'il n'a pas observé les règles qu'on lui avait imposées en France.
GABRIEL ATTAL
Alors, ce n'est pas l'Afghan en question, celui qui a fait l'objet, au départ, de cette mesure de surveillance…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils sont cinq en tout !
GABRIEL ATTAL
C'est une des personnes qui l'accompagnait, qui a fait l'objet d'une mesure de surveillance, parce qu'elle accompagnait cet individu, ce monsieur, c'est par précaution, il n'y a pas d'informations sur un lien entre cette personne-là et le régime taliban, et effectivement il y a une personne qui n'a pas respecté les mesures qui étaient demandées, d'isolement, et donc qui a été interpellée et qui est en garde à vue.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors j'ai une question toute simple, pourquoi ces cinq hommes ne sont pas expulsés ?
GABRIEL ATTAL
Mais je vous ai dis, à l'instant, il y a une personne qui fait l'objet d'investigations, qui a retenu l'attention parce qu'elle aurait eu un lien avec le régime taliban, il se trouve que cette personne a sauvé des vies françaises ou de personnes qui ont travaillé pour la France, que dans ces conditions, elle a été évacuée, maintenant ce que je vous dis aussi c'est qu'on prendra toujours les décisions, et on prend toujours les décisions, pour la sécurité des Français, pour le contrôle des personnes qui viennent sur notre sol, et donc il y a une mesure administrative de surveillance dont fait l'objet cette personne, il y a des investigations qui sont menées, et moi je vais vous dire, j'ai totalement confiance dans nos services, nos services intérieurs, extérieurs, qui font un travail exceptionnel, dont on peut même pas tout dire pour des raisons de sécurité, on ne peut pas donner tous les détails du travail qui est fait, mais s'ils ont pu identifier qu'il y avait eu à un moment ce lien, c'est précisément parce qu'il y a un travail extrêmement nourri qui est fait, et qu'on prendra toujours les décisions qu'on juge nécessaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors j'ai une question claire, est-il possible de garantir qu'aucun terroriste potentiel n'est accueilli en France, est-ce qu'il est possible de le garantir, sincèrement, franchement ?
GABRIEL ATTAL
Ce qu'il est possible de garantir c'est que tous les moyens sont mis précisément pour…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ça j'imagine.
GABRIEL ATTAL
Précisément pour contrôler qui vient sur notre sol, Jean-Jacques BOURDIN, et ça dans un contexte qui est un contexte extraordinairement difficile, vous avez vu les images à Kaboul, vous voyez la situation d'urgence, et d'ailleurs c'est des "difficultés" ou des questions qui se posent, en France, mais dans d'autres pays, j'ai vu dans la presse hier soir…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, en Grande-Bretagne aussi, même chose.
GABRIEL ATTAL
Qu'en Grande-Bretagne il y avait une situation semblable, voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais n'est-ce pas là la limite, justement, de l'accueil des réfugiés ?
GABRIEL ATTAL
Non, je crois que ça témoigne des difficultés d'un contexte qui est extraordinairement compliqué…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il y a un risque, sincèrement, est-ce qu'il y a un risque qu'un terroriste potentiel s'immisce, s'incruste ?
GABRIEL ATTAL
Par définition il peut toujours y avoir des stratégies qui sont menées, c'est pour ça qu'on fait des vérifications extrêmement poussées, c'est pour ça, d'ailleurs, que dès lors qu'il y a…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le devoir d'accueil prime sur la sécurité des Français, je vous pose la question ?
GABRIEL ATTAL
Evidemment non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce que l'opposition, Marine LE PEN vous pose la question, est-ce que le devoir d'accueil prime sur la sécurité des Français ?
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire, ce qui primera toujours Jean-Jacques BOURDIN, c'est la sécurité des Français, et précisément les personnes qui sont évacuées, qui sont accueillies, sont des personnes qui ont protégé la sécurité des Français, qui étaient en Afghanistan. Qu'est-ce qui se passerait demain, partout dans nos ambassades, partout où vous avez des locaux qui travaillent pour les Français, pour les protéger, qu'est-ce qui se passerait si le message qu'envoyait la France aujourd'hui c'est de dire finalement les personnes qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Français, on les laisse, on les abandonne à leur sort ? Non, c'est d'abord l'honneur de la France, et c'est un enjeu de sécurité…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc accueil sans limite des réfugiés ?
GABRIEL ATTAL
Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit, ce n'est pas ce qu'a dit le président de la République, ce qu'on a dit c'est que la France…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je vous pose la question, jusqu'à quand va-t-on accueillir des réfugiés afghans ?
GABRIEL ATTAL
La France prendra toute sa part dans l'accueil des réfugiés afghans. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que, évidemment, que pour une partie on peut accueillir des réfugiés afghans, c'est encore une fois notre honneur, et c'est aussi notre devoir vis-à-vis de personnes qui nous ont protégés, qui ont protégé nos ressortissants, qui ont travaillé pour la France localement, et qui à ce titre sont potentiellement menacées de mort pour ça. Maintenant, le président de la République l'a dit, la solution elle est européenne, elle est internationale, il y a un sommet du G7 qui se tient aujourd'hui pour avancer sur ces questions-là, il y a des discussions, en cours aussi, avec Angela MERKEL, avec les Allemands, pour regarder si on peut pousser un mécanisme européen, ce qui est dans la logique de ce que le président de la République pousse depuis 2017, pour que chacun prenne…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et fixer une sorte de, je ne sais pas moi, des quotas d'accueil de réfugiés ?
GABRIEL ATTAL
Pour que chacun prenne sa juste part.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Que chaque pays ait un quota d'accueil de réfugiés ?
GABRIEL ATTAL
Depuis 2017 le président de la République il pousse une idée claire, c'est que chaque pays, en Europe, prenne sa part dans l'accueil de réfugiés, là on parle de l'Afghanistan, il y a d'autres réfugiés qui fuient des guerres, des persécutions dans le monde, ça peut pas être un pays, ou deux pays, ou trois pays, qui prennent tout en charge, il faut…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Depuis l'invasion soviétique 6,5 millions d'Afghans ont fui leur pays, 6,5 millions d'Afghans, pas qu'en France, évidemment, Gabriel ATTAL, mais… est-ce qu'on va fixer un nombre d'Afghans, de réfugiés afghans, que nous accueillerons, est-ce qu'on va fixer un chiffre ?
GABRIEL ATTAL
C'est une possibilité, mais d'ici là il faut qu'il y ait un travail européen et un travail international, Jean-Jacques BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et le 31, le 31 août, les Américains doivent quitter, ils se sont engagés à quitter l'Afghanistan, et les talibans y tiennent, alors que va-t-on faire, on va stopper ce qui se passe sur l'aéroport de Kaboul ?
GABRIEL ATTAL
C'est précisément l'objet des discussions qui sont en cours avec les Américains, Jean-Yves LE DRIAN s'est exprimé sur le sujet hier, il a parlé lui-même de cette échéance du 31, en expliquant qu'il faudrait probablement un peu plus de temps. Je disais tout à l'heure qu'il y avait un sommet du G7 qui se tenait cet après-midi, aujourd'hui, ça fait précisément partie des sujets qui vont être abordés par les chefs d'État.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Reconnaissance possible du nouveau pouvoir taliban par la France ?
GABRIEL ATTAL
On reconnaît des États, on ne reconnaît pas des pouvoirs…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand un gouvernement sera formé, à Kaboul ?
GABRIEL ATTAL
On a fixé des demandes extrêmement claires, la liberté pour les évacuations, la liberté de circulation de l'aide humanitaire, le respect des droits fondamentaux et un gouvernement de transition qui respecte l'ensemble des sensibilités politiques, voilà ce qui a été fixé, les exigences qui ont été fixées par la France. La situation, vous le savez, est très mouvante, il y avait par ailleurs un processus politique qui avait commencé avant la victoire militaire, malheureusement, des talibans en Afghanistan, et donc on va regarder comment les choses se déroulent dans les prochaines semaines.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le Covid. L'épidémie progresse toujours, pic, la semaine prochaine a dit Olivier VERAN.
GABRIEL ATTAL
Il a dit que dans les prochains jours on pourrait atteindre le pic…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans les prochains jours, la semaine prochainement probablement, ou dans les prochains jours.
GABRIEL ATTAL
Dans les prochains jours, maintenant il faut être très clair Jean-Jacques BOURDIN, il y a une légère décrue, mais ce n'est pas la marée basse, il y a encore un niveau très élevé de contaminations et d'incidence dans notre pays, on est à 20.000 cas par jour en moyenne, on a des situations qui sont absolument dramatiques Outre-mer, je pense aux Antilles, je pense à la Polynésie française, où on a un taux d'incidence qui reste vertigineux, je crois qu'en Polynésie française on est à 2900 d'incidence pour 100.000 habitants, ce qui est colossal, on a des hôpitaux qui sont saturés en Martinique, qui sont proches de l'être en Guadeloupe, on envoie des renforts de personnels, il y a encore 300 soignants qui sont partis vendredi dernier aux Antilles, il ne faut pas baisser la garde.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Rentrée scolaire reportée en Guadeloupe et en Martinique ?
GABRIEL ATTAL
C'est une possibilité, je crois d'ailleurs que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Possibilité ou ?
GABRIEL ATTAL
Ça fait partie des discussions et des réflexions en ce moment, il y a un Conseil de défense qui se tient demain.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous l'avez décidé, le Gouvernement l'a décidé ?
GABRIEL ATTAL
Non, si ça avait décidé je vous le dirais, puisque je suis transparent, mais il y a déjà une décision qui a été prise, il me semble, en Polynésie française, ça reste une possibilité, mais il n'y a pas de décision prise pour l'instant. On parle bien, je précise pour les Français qui nous écoutent, de la Guadeloupe et de la Martinique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien sûr, non mais bien sûr, bien sûr, je vais revenir sur la rentrée scolaire en métropole. Troisième dose de vaccin, début septembre a dit Olivier VERAN, possible pour les plus de 65 ans, pour les personnes atteintes de comorbidité, les femmes enceintes ?
GABRIEL ATTAL
Ce qui a été décidé c'est que la prise de rendez-vous pourrait démarrer dès le début du mois de septembre et que les premières injections pourraient avoir lieu à la mi-septembre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mi-septembre, vers le 15 septembre, premières injections, de la troisième dose.
GABRIEL ATTAL
Voilà ce qui a été acté en Conseil de défense…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le Gouvernement recommande une troisième dose ?
GABRIEL ATTAL
On attend l'avis de la Haute autorité de santé qui est éminent, mais probablement, Olivier VERAN l'a dit hier, on la recommandera, notamment, dans un premier temps, pour les plus de 65 ans, les personnes qui ont une maladie grave qui les expose au Covid, je précise, parce qu'Olivier VERAN l'a fait hier, qu'à priori cette recommandation vaudra pour les personnes qui ont reçu leur deuxième dose il y a six mois, et donc on voit bien que dans un premier temps c'est les personnes très âgées, notamment les personnes en EHPAD, qui ont été vaccinées en premier.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En premier, c'était hier sur BFM TV. Rentrée scolaire, tous les établissements ouverts en métropole, tous les établissements ouverts, pas de vaccination obligatoire, on est bien d'accord, pas de passe sanitaire obligatoire, on est bien d'accord…
GABRIEL ATTAL
On est d'accord.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ni pour les enfants, ni pour les personnels enseignants, ni pour les personnels qui travaillent dans les établissements, on est bien d'accord ?
GABRIEL ATTAL
On est d'accord, avec un protocole sanitaire très strict…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Avec donc un risque important.
GABRIEL ATTAL
Non, avec un protocole sanitaire très strict qui a été annoncé par Jean-Michel BLANQUER, vous savez, à quatre niveaux, il a retenu un niveau qui est le niveau 2, je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais évidemment qu'il y a les mesures de port du masque à partir du CP, qu'il y a les mesures de distanciation, qu'il y a les mesures de non brassage, notamment à la cantine, pour faire en sorte que les groupes ne se croisent pas trop, qu'il y a des mesures d'aération, qu'on recommande, et qu'on va accompagner les collectivités pour l'installation de capteurs de CO2 dans les classes, tout ça c'est un travail qui est mené…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il est temps, il est temps.
GABRIEL ATTAL
Et il y a évidemment, pour les plus de 12 ans, la vaccination qui continue à se déployer. Vous savez qu'aujourd'hui je crois qu'on est à trois adolescents sur cinq qui ont reçu une première injection, c'est beaucoup, et je vais vous dire, c'est plus que ce qu'on avait anticipé pour la rentrée scolaire quand on a lancé la vaccination pour les mineurs et pour les adolescents.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sans condition d'autorisation parentale en Israël, la vaccination des plus de 12 ans.
GABRIEL ATTAL
Vous savez qu'on a levé l'autorisation parentale pour les plus de 16 ans en France, les 16-18 ans…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour les plus de 16 ans, et pour les plus de 12 ans c'est envisagé ?
GABRIEL ATTAL
Pour les 12-16 ans on est passé de l'autorisation nécessaire des deux parents à un parent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il est envisagé de lever l'autorisation parentale ?
GABRIEL ATTAL
Je ne crois pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ?
GABRIEL ATTAL
Je ne le crois pas, par ailleurs ça fait partie de la loi, donc il faudrait, il me semble, un texte de loi, puisque ça a été adopté dans le projet de loi qui a été voté par le Parlement à la fin du mois de juillet.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vaccination obligatoire pour les gendarmes, vaccination obligatoire bientôt pour tous les militaires français ?
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas d'information à communiquer, nouvelle, sur ce sujet-là, il y a une obligation de vaccination…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aux États-Unis tous les soldats américains seront obligatoirement vaccinés.
GABRIEL ATTAL
J'entends bien. Il y a une obligation qui a été annoncée pour les professionnels de santé, pour les personnes qui sont au contact régulier, quotidien, de personnes malades, et d'ailleurs moi je veux souligner le fait que l'annonce de cette obligation a eu un effet de ressaisissement pour un certain nombre de professionnels de santé qui n'avaient pas voulu se faire vacciner, je pense qu'il faut le souligner.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc ils se sont fait vacciner.
GABRIEL ATTAL
Quand le président de la République s'est exprimé…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc l'obligation vaccinale marche.
GABRIEL ATTAL
En tout cas l'annonce de cette obligation, mais probablement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien oui, elle marche !
GABRIEL ATTAL
Oui, mais probablement aussi le travail de conviction et de pédagogie qui est fait sur le terrain, par les professionnels de santé, par les médecins, ça fonctionne puisque, je vais vous donner un chiffre, qu'on m'a communiqué hier, quand le président de la République s'est exprimé dans son allocution le 12 juillet il y avait 63% des professionnels de santé, dans les maisons de retraite, dans le médico-social, qui étaient vaccinés, qui avaient reçu une première injection, aujourd'hui on est à 85%, c'est beaucoup, c'est une augmentation de plus de 20 points en six semaines, il me semble, et donc voilà, ça montre qu'il y a une ressaisissement qui se fait, et je vais vous dire, on ne peut que le saluer, parce que c'est personnes qui sont protégées elles-mêmes, qui protègent aussi les personnes qu'elles soignent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, pour les militaires, vous ne savez pas, pour les gendarmes oui, et pour les policiers, pour l'instant rien. Est-ce que vous êtes en train de préparer une loi, parce qu'il faut une loi, pour les policiers ?
GABRIEL ATTAL
Non, moi ce que je vous ai dit c'est qu'il y a une décision qui a été prise pour les professionnels de santé, qui a été annoncée, qui rentre en vigueur, vous le savez, pour la première injection au 15 septembre, pour le schéma vaccinal complet au 15 octobre, et je n'ai pas d'autre information à vous communiquer aujourd'hui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas d'autre information, aucune loi en préparation pour les policiers ?
GABRIEL ATTAL
Sinon je vous le dirais.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aucune loi en préparation ?
GABRIEL ATTAL
Sinon je vous le dirais, il n'y a pas d'autre obligation prévue à ce stade.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'économie française. Chômage en baisse, on est à 8%…
GABRIEL ATTAL
Oui, on est revenu quasiment au niveau de chômage d'avant la crise, mais qui l'aurait cru quand la crise est arrivée, vous vous souvenez ? On nous avait annoncé des taux de chômage à deux chiffres, une explosion du chômage en France, le "quoi qu'il en coûte" qui a été décidé par le président de la République ça a fonctionné, ça a protégé des entreprises, et donc des emplois, des emplois de millions de Français qui ont été protégés par nos mesures.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ça enrichit certains et appauvrit d'autres, aussi, Gabriel ATTAL. L'emploi a retrouvé son niveau, on est bien d'accord, son niveau d'avant la crise, les entreprises françaises sont aujourd'hui très dynamiques, manquent de bras d'ailleurs parfois, dans certains domaines, croissance donc, mais croissance pas pour tout le monde. J'ai vu les chiffres, ceux qui ont profité de la crise sont souvent les très riches, les très très riches, vont-ils payer un impôt exceptionnel ?
GABRIEL ATTAL
D'abord, je vais vous dire, tous les Français, tout le monde profite de la reprise et de la relance, non mais c'est important de le dire, quand vous avez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais est-ce qu'il n'y a pas deux France aujourd'hui, une France qui a profité de la crise, qui s'en sort bien, qui travaille, qui a du boulot, qui a un pouvoir d'achat, et une autre France, qui elle est un peu abandonnée ?
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous pose franchement la question.
GABRIEL ATTAL
Il y a une France qui a été protégée, tout au long de cette crise, par les mesures sanitaires évidemment, mais par le "quoi qu'il en coûte", c'est des millions de salariés qui ont été protégés, qui ont pu garder leurs emplois, c'est des millions d'entreprises qui ont pu maintenir leur outil de travail, c'est des centaines de milliers de chômeurs en fin de droits qui normalement auraient dû ne plus percevoir leurs allocations chômage, qui ont vu leurs allocations prolongées, pour 3 milliards d'euros, pendant près d'un an, alors qu'elles étaient en fin de droits. Il y a eu une gestion purement sociale de cette crise en France, la plus sociale probablement, l'une des plus sociales probablement en Europe, et ça il faut s'en réjouir parce que c'est ce qui nous permet aujourd'hui de rebondir et de partir très fort, vous l'avez dit, 6% de croissance prévu pour 2021, c'est beaucoup, c'est plus que nos voisins européens.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais Gabriel ATTAL, il y a aussi des Français qui ont souffert de la crise…
GABRIEL ATTAL
Evidemment.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et qui souffrent encore de la crise, et qui sortent meurtris de cette crise, alors est-ce que le président de la République et le gouvernement s'opposent à une taxe exceptionnelle payée par ceux qui se sont enrichis pendant la crise ? Je vous pose franchement la question.
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire, est-ce que vous pensez, Jean-Jacques BOURDIN, que l'instauration d'une taxe sur certains, par principe et par magie, va faire que les autres iront mieux ? Moi je ne le pense pas, moi je ne crois pas à la fiscalité par le symbole.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais l'État distribue, après…
GABRIEL ATTAL
Mais bien sûr que l'État distribue…
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'État répartie la richesse, c'est son boulot.
GABRIEL ATTAL
Mais c'est ce qu'on fait depuis le début de cette crise. Vous prenez une famille, un couple, qui est aux minima sociaux, avec deux enfants, il a reçu des aides exceptionnelles tout au long de la crise, de 200 euros, de 400 euros, au total 1000 euros pendant l'année 2020, son allocation de rentrée scolaire a été revalorisée, il bénéficie aujourd'hui de mesures pour la formation, pour le retour à l'emploi. Quand l'économie repart, quand il y a des emplois qui sont créés, ça bénéfice aux Français qui sont les plus en difficulté, qui sont ceux qui n'ont pas d'emploi. Maintenant si vous posez la question de la rémunération des grands groupes et des bénéfices qui ont été engendrés par des entreprises, nous, Jean-Jacques BOURDIN, depuis le début, on prône un meilleur partage de la valeur dans l'entreprise…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il n'y aura pas, on est bien clair, on ne va pas tourner autour du pot, il n'y aura pas de taxe exceptionnelle, on est bien d'accord, Gabriel ATTAL ?
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais on va passer à autre chose, vous dites non, il n'y en aura pas.
GABRIEL ATTAL
Oui, je vous dis non parce qu'on s'est engagé à ne pas augmenter les impôts, pour personne, on s'est même engagé à les baisser, et on continue à les baisser, notamment pour 5 millions de ménages qui ont vu leur impôt sur le revenu baisser, et pour ceux qui payent la taxe d'habitation, qui la voit supprimée, ça c'est notre engagement et on le tient.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'assurance chômage, la réforme de l'assurance chômage, mise en œuvre le 1er octobre ?
GABRIEL ATTAL
1er octobre, oui, ce qui a été annoncé…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous confirmez ?
GABRIEL ATTAL
Mais c'est très important. Vous savez, vous parliez tout à l'heure à la fois de la précarité et à la fois des secteurs qui n'arrivent pas à recruter…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le mode de calcul des allocations sera donc modifié le 1er octobre ?
GABRIEL ATTAL
Oui, bien sûr, le salaire journalier de référence sera modifié, avec un principe qui est un principe clair, et je pense qui peut être partagé par beaucoup de Français, c'est qu'on ne doit pas gagner plus d'argent quand on est au chômage que quand on travaille, voilà c'est ça, c'est tout simplement ça la base de cette réforme, et la base c'est de dire qu'il y a aujourd'hui des personnes qui sont dans une précarité du fait du système de l'assurance chômage. On a une explosion en France, depuis des années, des contrats courts, parfois de moins de cinq jours, parfois d'une journée, on a dix fois plus de contrats courts en France qu'en Allemagne et que chez la majorité de nos voisins européens, comment est-ce qu'on peut l'expliquer ? C'est des personnes qui se retrouvent dans une précarité. Quand il y a la crise, qu'est-ce qui se passe ? Elles n'ont pas de protection, c'est pour ça qu'on a mis en place une aide exceptionnelle de 900 euros pour les saisonniers, par exemple, qui étaient sans filet d'accompagnement. Et donc, oui, le sens de cette réforme c'est de pousser les entreprises à recruter des demandeurs d'emploi sur des contrats plus longs, des CDD plus longs ou des CDI, avec un bonus malus pour les entreprises qui font le plus de contrats courts et avec, oui, une incitation, pour les personnes qui sont au chômage, pour reprendre une activité.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et la réforme des retraites sera-t-elle relancée cet automne ?
GABRIEL ATTAL
Ça, vous savez, le président de la République l'a dit, il y a deux… alors d'abord le diagnostic c'est qu'on a un système qui n'est pas financé.
JEAN-JACQUES BOURDIN
…Attention à ce que dit le président de la République, parce qu'il avait parlé d'un chèque alimentaire aussi, je me souviens de sa promesse, "on le fera", c'était quand ? Tiens, ma mémoire ne me fait pas défaut, le 14 décembre 2020.
GABRIEL ATTAL
C'était, je crois, en sortie des discussions de la Convention citoyenne pour le climat.
JEAN-JACQUES BOURDIN
"On le fera", alors, vous le ferez ?
GABRIEL ATTAL
Evidemment, enfin je veux dire ça reste…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand ?
GABRIEL ATTAL
Mais, je ne peux pas vous donner le calendrier…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça fait des mois que ça traîne.
GABRIEL ATTAL
Il y a un travail qui est mené. Vous savez, puisque vous avez beaucoup parlé du sujet, notamment avec les collègues DENORMANDIE et LE MAIRE…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des mois que ça traîné.
GABRIEL ATTAL
C'est un sujet majeur, ça nécessite un gros travail pour cibler ce chèque alimentaire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura un chèque alimentaire ?
GABRIEL ATTAL
Ces modalités…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Avant la fin de l'année ?
GABRIEL ATTAL
Ça a été annoncé. Je ne peux pas vous dire le calendrier…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais d'accord, ça a été annoncé, on le sait, ça a été annoncé en décembre dernier, on le sait, est-ce qu'il y aura chèque alimentaire avant la fin de l'année ?
GABRIEL ATTAL
Je ne peux pas vous dire le calendrier, je peux vous dire qu'on y travaille, que le gouvernement y travaille. Il y a un engagement qui a été pris…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura alors. Le calendrier, oublions le calendrier…
GABRIEL ATTAL
Ah mais bien sûr, il y a un principe, il y a un engagement qui a été pris…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il sera tenu ?
GABRIEL ATTAL
Il sera tenu, ce que je ne peux pas vous dire c'est si c'est le mois prochain, avant la fin de l'année.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un mot sur Marseille, le président de la République sera à Marseille dans les prochains jours, vous confirmez, avec un plan pour… ?
GABRIEL ATTAL
Oui, il y a un déplacement prévu à Marseille, je ne peux pas vous confirmer de date…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Avec un plan global pour la ville ?
GABRIEL ATTAL
S'il se déplace à Marseille, le président de la République…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas pour rien.
GABRIEL ATTAL
Ce n'est pas pour rien, c'est même pour parler de beaucoup de sujets parce que Marseille, évidemment, a besoin qu'on travaille sur beaucoup de sujets.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on peut imaginer une légalisation expérimentale et encadrée du cannabis à Marseille ?
GABRIEL ATTAL
Ecoutez, je n'en n'ai pas entendu parler, je ne crois pas que ce soit ce dont Marseille a besoin aujourd'hui, moi je crois que, si on parle de la question de la sécurité et des trafics, Marseille a besoin qu'on pilonne et qu'on continue plutôt à pilonner les trafiquants, les dealers. +56%, depuis le début de cette année, d'interpellations de trafiquants, +30% de saisies d'armes à feu à Marseille depuis le début d'année…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais ça c'est un mauvais signe, c'est à la fois un bon signe et un mauvais signe.
GABRIEL ATTAL
En tout cas c'est un bon signe s'agissant…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça prouve que les armes circulent et que la drogue circule.
GABRIEL ATTAL
Oui, mais elle circule depuis longtemps. J'entendais le maire de Marseille hier sur BFM TV, qui n'est pas de la majorité, il est socialiste, il n'est pas dans la majorité présidentielle, qu'est-ce qu'il disait ? ça fait au moins 15 ans qu'il y a des difficultés et qu'il y a un "abandon" de Marseille, et il a dit quoi ? il a dit que ce Gouvernement, celui de Jean CASTEX, sous le quinquennat d'Emmanuel MACRON, est le premier à tenir ses engagements quand il annonce une augmentation des moyens à Marseille, il y a 100 effectifs de police qui sont arrivés en plus depuis le début de l'année à Marseille, 200 qui sont prévus dans les années qui viennent, on met les moyens pour pilonner les trafiquants, parfois ils ripostent, c'est pour ça que vous avez régulièrement, et malheureusement, des situations dramatiques qu'on constate, mais on continuera à les pilonner parce que c'est ce que nous devons aux Marseillais.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Merci à vous.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Porte-parole du Gouvernement, d'être venu nous voir ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 août 2021