Texte intégral
CLEMENT LHUILLIER
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Clément LHUILLIER.
CLEMENT LHUILLIER
Vous êtes en visite en en Moselle ce matin et vous passez d'abord par Hayange, par l'usine que l'on nomme désormais SAARSTAHL RAIL, elle a été reprise il y a tout juste un mois par l'industriel allemand, ex-LIBERTY STEEL. SAARSTAHL, c'était le meilleur choix par rapport ARCELOR MITTAL, qui était lui aussi candidat à la reprise ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, c'est une très bonne nouvelle, cette reprise, parce qu'il y a 2 ans, personne n'aurait parié sur un dénouement aussi positif, et SAARSTAHL, c'est un actionnaire stable et puissant, qui offre de très belles perspectives industrielles aux salariés, et vous savez, les salariés ne s'y sont pas trompés, parce que c'était eux qui portaient SAARSTAHL comme étant leur projet préféré.
CLEMENT LHUILLIER
Qu'est-ce que vous allez leur dire aux salariés de SAARSTAHL justement lorsque vous allez les rencontrer, vous vous attendez justement à voir des salariés rassurés, soulagés sur leur avenir ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Certainement, surtout, je crois que je veux les remercier, parce que c'est la mobilisation de tous, bien sûr, du gouvernement qui, depuis 3 ans, puisque ce dossier est relié à celui d'ASCOVAL, et nous avons, avec Bruno LE MAIRE, sans cesse travailler d'arrache-pied pour faire en sorte que cette filière d'acier vert puisse être préservée en France, mais c'est aussi leur mobilisation qui a permis de trouver une issue positive à ce dossier, parce que, eux ont continué à travailler, ils ont continué à améliorer leur production, ils ont travaillé avec ASCOVAL, et ils ont réussi à mettre au point cette filière sur le rail, qui permet de recycler des rails et d'en re-fabriquer en limitant considérablement les émissions de CO2. Donc ils ont gagné ce défi climatique, et je pense que ça mérite d'être souligné, et c'est ça qui fait aussi qu'ils ont été aussi intéressants pour des repreneurs potentiels industriels comme ARCELOR ou comme SAARSTAHL.
CLEMENT LHUILLIER
Ce volet environnemental, ce volet recyclage de rails, il a pesé dans le choix de SAARSTAHL, vous pensez ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Très clairement, très clairement parce que c'est une filière complète, c'est une technique maîtrisée, ce sont des savoir-faire qui ne sont pas donnés à n'importe quelle entreprise, et donc c'est l'ensemble de ces éléments qui permettent de construire une filière d'avenir, qui ont très clairement été appréciés par SAARSTAHL.
CLEMENT LHUILLIER
En quoi, Madame la ministre, voyez-vous un symbole de reconquête industrielle, si je reprends le terme exact de votre déplacement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Vous savez, depuis 4 ans maintenant nous nous battons pour faire de l'industrie un pilier de notre économie, et la vérité commande de dire que nous travaillons après 30 ans de capitulation industrielle, pendant 30 ans on n'a cessé de détruire des emplois industriels et depuis 2017, en 2017, en 2018, en 2019, nous avons recréé de l'emploi industriel, ce qui prouve que ce n'est pas une fatalité. Mais cela suppose d'aller au-delà des mots, cela suppose d'agir, c'est ce que nous avons fait sous l'égide du président de la République, et avec le plan de relance nous avons permis à plus d'une entreprise industrielle sur trois, en France, une entreprise industrielle sur trois, c'est inédit depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, d'accélérer leurs projets et de faire en sorte qu'elles soient en position conquérante et qu'elles puissent à nouveau recréer de l'emploi. Et en fait, ce qui est frappant aujourd'hui, c'est que le point bloquant pour… de l'industrie, ce n'est pas les projets, c'est les recrutements, vous avez aujourd'hui plus de 70.000 emplois industriels qui sont ouverts en France, pour lesquels on recherche des compétences, des salariés, ce qui montre que nous sommes dans une nouvelle dynamique.
CLEMENT LHUILLIER
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée à l'Industrie, je le rappelle, invitée de France Bleu Lorraine ce matin. Ces postes vacants ne sont-ils pas dus aussi au manque d'attractivité des emplois, dans ces secteurs-là ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
En fait ce qui est frappant dans l'industrie c'est que ce sont des métiers qui rémunèrent plutôt beaucoup plus que bien d'autres métiers dans les services, il n'est pas rare, quand on est un ouvrier dans un grand groupe, de gagner plus de deux fois le SMIC, ce n'est pas assez su, ce sont également des métiers qui sont positionnés sur des technologies assez avancées, ce qui fait que les conditions de travail ont singulièrement progressé ces dernières années, et ce sont des métiers qui sont très clairement orientés sur la transition écologique. Ces trois éléments rompent avec l'image d'Epinal que nous avons des métiers de l'industrie.
CLEMENT LHUILLIER
Mais ce n'est pas assez connu ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais ce n'est pas assez connu parce que, j'ai l'habitude de dire que l'industrie c'est la colonne vertébrale de notre économie, mais ce n'est pas toute la place de notre économie, c'est à peine 12 % des salariés, enfin je dirais de la population active, ce qui fait que neuf personnes sur dix travaillent dans un autre secteur et connaissent assez mal ces métiers, et donc il faut ouvrir les usines aux jeunes, ouvrir les usines aux personnes en reconversion, pour leur montrer la réalité de ces métiers, c'est tout l'enjeu du « French Lab Tour », qui a été…
CLEMENT LHUILLIER
Que vous lancez également à Metz cet après-midi.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait, que je lance à Metz avec BPI et les élus, c'est une vitrine de l'industrie, c'est une façon de montrer les pépites industrielles qu'on connaît assez mal sur notre territoire, sur le territoire de la Moselle par exemple, qui est une illustration aussi de la politique que nous menons pour redévelopper notre industrie et être chaire de notre industrie française.
CLEMENT LHUILLIER
Merci beaucoup Agnès PANNIER-RUNACHER.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je vous en prie. Bonne journée.
CLEMENT LHUILLIER
Merci, ministre déléguée à l'Industrie, sur France Bleu Lorraine ce matin, et en visite notamment à l'usine Saarstahl Rail à Hayange.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 septembre 2021