Interview de Mme Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, à Sud Radio le 28 octobre 2021, sur la fermeture de lits d'hôpitaux, le temps de travail dans l'administration communale, le conflit avec la Grande-Bretagne concernant la pêche et le pouvoir d'achat des agents publics.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral

PATRICK ROGER
Bonjour Amélie de MONTCHALIN.

AMELIE DE MONTCHALIN
Bonjour.

PATRICK ROGER
Il faudra travailler au moins 35h, vous allez nous parler dans un instant de cet avertissement que vous lancez à certains agents municipaux et aux mairies. On va évoquer aussi le pouvoir d'achat, les réformes, et bien sûr, les fonctionnaires. Vous êtes en charge de la Fonction publique, donc des agents hospitaliers. Près d'un lit sur cinq serait fermé dans les grands hôpitaux publics. C'est une enquête menée par Jean-François DELFRAISSY, président du Conseil scientifique, faute de soignants, dit-il. Est-ce que, déjà, vous confirmez ça ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Alors, on est en train de faire une enquête précise, territoire par territoire, hôpital par hôpital pour comprendre la réalité, à la fois du problème, et surtout, des causes. Parce que derrière ce chiffre, il faut bien comprendre, il y a à la fois un enjeu de recrutement, on n'est pas sur un manque d'effectifs, parce qu'on n'aurait pas de budget, on est sur un enjeu de recrutement, faire que des personnes formées soient à l'hôpital, il y a un enjeu de fatigue, après la crise sanitaire, notamment des personnes qui ont besoin de se reposer – et on le comprend très bien – il y a un enjeu de conditions de travail, et derrière tout ça, il y a la politique que nous menons, qui est le Ségur de la santé, qui est le plus grand plan d'investissement, à la fois dans la rémunération des soignants, dix milliards d'euros, et les conditions de travail, 19 milliards d'euros…

PATRICK ROGER
Donc vous dites : ce n'est pas une question de moyens, d'argent, finalement.

AMELIE DE MONTCHALIN
Aujourd'hui, nous sommes le gouvernement…

PATRICK ROGER
Ce que vous dites…

AMELIE DE MONTCHALIN
Qui, pour la première fois depuis vingt ans, trente ans, met des moyens à la fois d'investissement, notamment dans les petits hôpitaux, et pas que dans les grands CHU, et qui y met, juste pour que les Français se souviennent, en 2007, le plan hôpital, c'est 6 milliards d'euros, en 2012, sous François HOLLANDE, c'est 2 milliards d'euros d'investissement. Là, on parle de 19 milliards d'euros, et on parle de 10 milliards pour les salaires des soignants. Tous les soignants, tous les personnels des hôpitaux gagnent maintenant au moins 183 euros de plus par mois que ce qu'ils gagnaient avant. Alors, moi, je voudrais vous dire, sur ce sujet, quand je vois qu'une madame HIDALGO, parce que, elle lit le journal…

PATRICK ROGER
Eh bien, elle lance un grand plan, elle veut un Marshall des hôpitaux…

AMELIE DE MONTCHALIN
Oui, eh bien, j'aimerais que les gens, ils regardent un peu… voyez, qu'ils balaient devant leur porte, parce que, s'il y a bien une chose que le Parti socialiste au pouvoir de 2012 à 2017 a fait, c'est qu'il a poursuivi la casse de l'hôpital, c'est qu'il a contraint les moyens, c'est qu'il n'a pas augmenté les salaires, c'est que la situation dont hérite aujourd'hui, elle est héritée de ce que Xavier BERTRAND faisait quand il était ministre de la Santé, puis, de ce qu'a fait le Parti socialiste, je vous donne un exemple…

PATRICK ROGER
Donc le Parti socialiste avec Olivier VERAN et également Gabriel ATTAL, qui était au cabinet de Marisol TOURAINE, au ministère de la Santé…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais attendez, les décisions, elles sont…

PATRICK ROGER
Mais non, très bien, mais…

AMELIE DE MONTCHALIN
C'est les décisions budgétaires, c'était des choix politiques, c'est des choses qui sont portées par le président de la République, par les Premiers ministres, et il y a une chose que je veux rappeler, nous sommes aujourd'hui dans un pays où le numerus clausus, qui est le coeur de la contrainte de pourquoi on n'a pas forcément de médecins, nous sommes le premier gouvernement depuis maintenant 25 ou 30 ans à avoir dit que : cette politique ne fonctionnait pas, nous avons aujourd'hui 17.000 étudiants en deuxième année de médecine, nous avons créé 6.000 nouvelles places de formation d'infirmière l'année dernière. Et donc on met tout ce qu'on peut faire pour que l'hôpital français, après avoir tenu pendant la crise, surtout, sorte renforcé.

PATRICK ROGER
D'accord, j'entends, j'entends, Amélie de MONTCHALIN. Mais là, face à cette situation, qui est quand même un peu urgente, un lit sur cinq de fermé, c'est quand même beaucoup, qu'est-ce que vous pouvez faire alors ? Est-ce qu'il faut redéployer, on dit souvent aussi que : il y a trop d'administratif et pas assez de soignants, et il y a aussi des infirmières qui sont découragées et qui s'en vont vers d'autres professions…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais il y a des enjeux de court terme, et c'est là qu'on va faire avec Olivier VERAN, il l'a annoncé, une étude hôpital par hôpital, service par service, pour, déjà, comprendre où sont les besoins, et comment on peut y répondre avec des éléments de court terme, mais les soignants, les infirmières, les médecins, ça ne se trouve pas sur les arbres, ça demande du temps, c'est pour ça qu'on investit dans les écoles de formation d'infirmières, c'est pour ça que je vous rappelle la fin du numerus clausus, vous avez entendu parler de ce sujet pendant 20 ans…

PATRICK ROGER
Des années !

AMELIE DE MONTCHALIN
Et donc aujourd'hui, nous avons à réparer une situation que nous avons héritée de quinquennats, au fond, de faiblesses, d'hypocrisies, et aujourd'hui, évidemment, nous mettons tous les moyens sur la table, le sujet n'est pas l'argent, le sujet aujourd'hui est, effectivement, des conditions de travail, de l'organisation de l'hôpital, autant de sujets qui sont au coeur de ce que nous faisons, et donc nous avons aussi, je crois, collectivement, nous, Français, à soutenir ceux et celles…

PATRICK ROGER
Donc établissement par établissement…

AMELIE DE MONTCHALIN
Qui travaillent partout en France.

PATRICK ROGER
Oui, établissement par établissement. Vous allez lancer, en fait, cette enquête.

AMELIE DE MONTCHALIN
Une enquête, mais surtout, de trouver les solutions dans chaque terrible de remobilisation…

PATRICK ROGER
Et vous vous donnez quel terme à peu près pour trouver des solutions ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Olivier VERAN l'a dit, c'est une question de jours, de semaines, et essayer de… au fond, on sait que l'hiver est toujours une période difficile dans les hôpitaux, et donc on a une double obligation, j'allais dire, de mobilisation.

PATRICK ROGER
Oui, et difficile de recruter du personnel qui n'existe pas forcément sur le marché, c'est ça, ou alors, il faudrait le faire venir de l'étranger peut-être ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais c'est refaire revenir dans nos hôpitaux des personnels, c'est leur donner des conditions de travail adaptées…

PATRICK ROGER
Oui, les infirmières espagnoles, vous vous souvenez, il y a quelques années.

AMELIE DE MONTCHALIN
Aujourd'hui, on n'en est pas là, tous les pays européens, après la crise sanitaire, ont des enjeux de remobilisation dans les hôpitaux, donc on travaille sérieusement, mais je tiens à dire : arrêtons la démagogie, que ceux et celles qui ont eu en responsabilité ce sujet depuis 20 ans et qui n'ont rien fait ou qui ont laissé plutôt l'hôpital s'affaiblir, ne viennent pas donner des leçons à coups de grandes phrases et de commentaires de Unes de journaux.

PATRICK ROGER
Oui, autre sujet que vous allez remettre au centre du jeu, vous avez parlé d'Anne HIDALGO à l'instant, vous voulez procéder à une opération vérité sur le temps de travail dans les municipalités notamment, et à la Mairie de Paris, c'est ça, parce qu'on travaille 32 heures grosso modo, parfois…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais de quoi on parle, depuis 20 ans, tous les Français savent que le temps de travail, c'est 35 heures, nous avons, avec le président de la République, acté qu'il n'y avait pas de raison qu'il y ait une exception dans certaines communes et qu'il n'y ait pas une exception de différence entre le privé et le public ou de différence entre les agents entre eux, parce que moi, je pense qu'au coeur de l'identité française, il y a la valeur travail. En tant que ministre de la Fonction publique, mon objectif, c'est deux choses, c'est d'abord que l'action publique fonctionne mieux, qu'elle soit plus efficace, mais c'est aussi que les agents publics soient mieux payés, comment on fait pour mieux payer les gens ? Eh bien, on s'assure qu'ils travaillent le temps de travail à minima 35h. Je tiens à dire…

PATRICK ROGER
A minima, c'est ça, parce qu'il y en a beaucoup qui sont à 39h et beaucoup plus quand même…

AMELIE DE MONTCHALIN
Et il y a plein de gens qui travaillent beaucoup et qui sont d'ailleurs rémunérés pour cela, moi, je trouve que l'équation qui est de dire : on travaille moins et on est moins payé, ce n'est pas une bonne équation, c'est pour ça qu'en tant que ministre, j'ai acté qu'on revalorisait tous les salaires des catégories C, des 1,2 million d'agents qui sont les moins bien rémunérés, mais en échange, on demande aux élus, on demande aux agents publics, de s'engager à travailler 35 heures. Moi, je vais vous poser les choses très simples, il y a des mairies, comme par exemple Montpellier, j'ai rencontré le maire, Michaël DELAFOSSE, il y a quelques jours, dans mon bureau, Michaël DELAFOSSE, il est élu depuis 2020, il a pris le sujet à bras-le-corps, il a négocié, sa mairie passe aux 35 heures au 1er janvier 2022, les agences ont augmentés. Et donc c'est un accord qui est gagnant et pour le service public et pour les agents, et donc, ça avance ; je ne comprends toujours pas pourquoi madame HIDALGO considère que ce serait une bonne mesure que de garder un temps de travail inférieur à 32 heures, de se retrouver devant…

PATRICK ROGER
Inférieur en plus à 32h, vous dites…

AMELIE DE MONTCHALIN
Dans certains domaines, que, d'ailleurs, elle se retrouve au tribunal administratif contre l'Etat, dans une position qui est incompréhensible, et qui surtout crée de l'iniquité, là où je l'entends être une femme de gauche, qui, je crois, croit à l'égalité. Et donc c'est un combat qui est un combat politique, qui est un combat qui, à mon avis, est un combat perdant, et pour le service public et pour les agents. Et donc j'ai demandé aux préfets…

PATRICK ROGER
Vous allez faire un état des lieux alors, c'est ça ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Exactement, j'ai demandé aux préfets, d'ici à vendredi, de me faire remonter la situation de chacune des communes de France, pour qu'on puisse avoir une vérité sur : où est-ce que les 35 heures sont déjà appliquées, où est-ce qu'elles seront appliquées au 1er janvier, où est-ce qu'il y a encore des réfractaires ou des difficultés, et on va jouer cartes sur table, parce que c'est aussi un enjeu de responsabilité, de bonne gestion, de confiance avec les Français, et donc je pense qu'à un moment donné, cette transparence, elle est nécessaire.

PATRICK ROGER
Amélie de MONTCHALIN, c'est moins dans vos compétences, entre guillemets, mais c'est une question d'actualité, avec le conflit de la pêche en Manche, là, actuellement, avec les Britanniques, il y a deux bateaux anglais qui ont été interpellés et verbalisés en baie de Seine cette nuit. C'est le début de la guerre avec les Britanniques, parce que les négociations ont été malmenées sur le Brexit ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Attendez, les négociations, j'étais d'ailleurs, à ce moment-là, ministre des Affaires européennes, elles ont été menées avec des principes très simples et très clairs et de grand bon sens, on acte des accords et on les fait respecter, et s'ils ne sont pas respectés, il y a des rétorsions, eh bien, dans l'accord, il y a l'accès aux licences de pêche pour les pêcheurs français, si ces licences ne sont pas données pour des raisons qui ne sont pas des raisons de fond, mais qui sont des raisons politiques, eh bien, nous en tirons des conséquences, et la France, et l'Europe, ne va pas être faible. Donc on n'est pas en train…, là, les mots que vous employez ne sont pas les bons, mais nous sommes en train…

PATRICK ROGER
Enfin, ce n'est pas les bons, quand même, on les a raisonnés, à partir de la semaine…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais on ne va pas parler de guerre, on n'est pas en train de militariser…

PATRICK ROGER
Attendez, attendez, parfois, il y a eu quand même, vous l'avez vu, des conflits en mer assez importants…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais évidemment, mais le but, ce n'est pas de militariser la Manche, le but, c'est de faire respecter les accords, et quand ils ne sont pas respectés, d'avoir des mesures de rétorsion, et nous sommes sur ce sujet très fermes, très clairs, le sujet est connu, des rétorsions ont été prévues, donc on n'est pas du tout dans une fuite en avant…

PATRICK ROGER
Mais et si les négociations avaient été mal menées, je dis ça, parce que c'était Michel BARNIER qui était en fait en charge de ces négociations, c'est votre adversaire aujourd'hui…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais, Michel BARNIER d'ailleurs sur l'Europe, il dit des choses où il renie une partie d'ailleurs de ce qu'il portait quand il était commissaire européen, donc, moi… on l'a connu avec le président de la République, avec d'ailleurs tous les dirigeants européens, comme un négociateur, qui a acté un accord avec des mesures claires sur ce qu'il y avait dans l'accord et ce qui se passait s'il n'était pas respecté ; c'est ça qu'on fait appliquer aujourd'hui…

PATRICK ROGER
C'est un bon accord, il avait quand même bien négocié ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais, on a très bien négocié, on a très bien négocié parce qu'on a fait respecter les principes d'égalité, et surtout, des principes qui font que, aujourd'hui, ce n'est pas aux pêcheurs français, aux entreprises françaises, de payer les factures du Brexit, vous remarquez d'ailleurs que les Britanniques, aujourd'hui, la vie quotidienne au Royaume-Uni n'est pas simple.

PATRICK ROGER
Oui, Amélie de MONTCHALIN, vous allez aller sur le terrain avec Gabriel ATTAL dans le Tarn près d'Albi, en fait, demain, notamment aussi pour assurer le service après-vente sur le pouvoir d'achat et la fameuse indemnité l'inflation ; qu'en est-il exactement aussi pour la Fonction publique, pour les agents de la Fonction publique sur cette prime, est-ce qu'ils vont la toucher également ou pas ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Alors, évidemment, nous avons choisi une mesure simple et lisible, tous les Français qui gagnent moins de 2.000 euros nets par mois sont concernés, ça concerne des centaines de milliers d'agents publics, mais vous savez, appuyer sur le bouton, ce n'est pas toujours extrêmement simple, c'est-à-dire qu'il y a 50.000 employeurs territoriaux, et il faut qu'on fasse les choses de manière fiable, donc aujourd'hui, on est en train de préparer pour que tout le monde soit bien concerné, que tout le monde reçoive bien la prime le plus rapidement possible…

PATRICK ROGER
Pas tout le monde, qui peut la toucher…

AMELIE DE MONTCHALIN
Qui est concerné évidemment. Qu'il n'y ait pas d'oubli, on fait des choses fiables et précises, et les engagements seront tenus. Après, vous avez parlé du Tarn, et je pense qu'on n'est pas là pour faire de la promotion, on n'est pas pour faire de la publicité, et quand vous êtes en responsabilité, et comme le président de la République l'a toujours dit depuis 2017, faire de la politique, c'est tenir des engagements, ce n'est pas d'être dans un débat politique de grandes idées, vous savez, on parlerait des Français sans échanger avec eux, pourquoi on va dans le Tarn avec Gabriel ATTAL ? On y va parce que nous avons aujourd'hui dans une campagne ou une précampagne la sensation que le débat politique ne se fait pas de la bonne manière. Nous avons un bilan, nous avons agi, nous avons agi pour les classes moyennes, nous avons agi pour la conversion des véhicules, la rénovation énergétique des bâtiments, le 100 % santé pour que… par exemple, les lunettes aujourd'hui, on voit que ça ne marche pas aussi bien que pour le dentaire ou pour l'audition, bref, parler aux Français de ce que nous avons fait pour eux, mais là où ils sont, parce que, moi, mon enjeu…

PATRICK ROGER
Donc vous êtes en campagne électorale…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, depuis…

PATRICK ROGER
Eh bien, si…

AMELIE DE MONTCHALIN
Depuis le mois de janvier, moi, j'ai un enjeu, c'est l'efficacité de l'action publique.

PATRICK ROGER
Eh oui, non, mais, c'est en campagne électorale, vous préparez la présidentielle, là, en faisant ça…

AMELIE DE MONTCHALIN
Mais vous savez, il y a très peu de campagnes électorales où les ministres allaient sur le terrain défendre le bilan, il y a plein de gens qui nous disent : le bilan, ça ne sert à rien, moi, je pense que c'est majeur…

PATRICK ROGER
Dites-moi, attendez, Amélie de MONTCHALIN, là, vous m'avez parlé en fait de la prime pour la Fonction publique quand même, à peu près combien de personnes concernées, vous avez évoqué peut-être 50.000, non, beaucoup plus que ça, non ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, on est sur… vous savez, il y a cinq millions et demi d'agents publics, donc c'est à peu près 2 millions de personnes sur les 38 millions dont on parle, ce sont des agents publics qui aujourd'hui travaillent, et donc ce sont des agents pour lesquels nous nous organisons pour que, comme nous l'avons annoncé, les primes soient bien versées. Et je…

PATRICK ROGER
Quand, janvier, décembre, janvier, février ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Le plus vite possible, et surtout, de la manière la plus fiable possible…

PATRICK ROGER
Avant la fin de l'année ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Et donc entre décembre et janvier, les Français auprès desquels nous avons pris des engagements seront… voilà, mais je reviens sur mon histoire de bilan, pourquoi on fait ça, la politique, ce n'est pas du blabla, c'est du sur-mesure, c'est de s'assurer que chaque Français là où il vit, dans le Tarn, les Ardennes, du Nord au Sud de la France, dans un petit village ou dans une grande ville, nous, politiques, nous, ministres, nous puissions voir ce qui a été fait, et aussi assumer, peut-être que d'ailleurs certaines choses sont encore à faire ; ce dialogue de vérité, ce dialogue d'authenticité, c'est ce qui permet de faire le lien entre le rêve français, la vision, le cap et la manière dont ça se concrétise dans la vie quotidienne ; vous savez, pendant des années, les politiques disaient : la vie quotidienne, ce n'est pas intéressant, ce n'est pas au bon niveau, moi, je suis convaincue du contraire. Ce qui fait que l'abstention recule, ce qui fait que les politiques retrouvent la crédibilité, c'est que nous soyons capables d'engager sur le terrain, à portée d'engueulades, comme disent certains, ce débat-là…

PATRICK ROGER
Eh bien, oui, non, mais bien sûr, à portée d'engueulades, vous allez vous faire engueuler parce que vous dites : on va aller montrer ce qui marche, mais il y a beaucoup de choses qui ne marchent pas quand même, vous avez vu les hôpitaux, le pouvoir d'achat, évidemment, l'insécurité par exemple, est-ce que… nous étions tout à l'heure avec un représentant des policiers du côté d'Alençon, avec ce qui s'est passé, il dit : dans toutes les petites villes, en fait, aujourd'hui, dès qu'on attaque en fait les dealers, ils répliquent, on a besoin d'effectifs supplémentaires, est-ce que là, il peut y avoir un redéploiement dans les quartiers d'effectifs supplémentaires ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Ce n'est pas non seulement qu'il peut y avoir, c'est la politique de fermeté et de redéploiement que nous menons. Je vous rappelle juste, qu'est ce qui s'est passé dans la police, la droite, la fameuse RGPP, 12.000 policiers de moins, énorme désorganisation, faiblesse de l'Etat, aujourd'hui, dans notre gouvernement, nous avons redéployé 10.000 policiers sur le terrain, dans les petites villes, là où les Français attendent de la sécurité et de la fermeté, et ces 10.000 personnes, c'est du redéploiement, parce que nous n'avons pas augmenté le nombre total de fonctionnaires.

PATRICK ROGER
Bon, et il en manque encore visiblement, d'après ce qu'on a cru comprendre.

AMELIE DE MONTCHALIN
Mais je reviens sur ce que vous dites, les Français, quand vous dites : le pouvoir d'achat, l'emploi, la santé…

PATRICK ROGER
L'insécurité…

AMELIE DE MONTCHALIN
Bon. Il y a des grandes thématiques, mais ces sujets-là, ils ne se vivent pas pareil selon l'endroit du pays où vous êtes, ils ne se vivent pas pareil…

PATRICK ROGER
Bien sûr, bien sûr, comme l'insécurité, comme l'insécurité…

AMELIE DE MONTCHALIN
Si vous êtes une mère de famille, une personne retraitée, un entrepreneur, et voyez, depuis le mois de janvier, toutes les semaines, je suis dans un département différent, pour aller chercher les résultats, politique par politique, voir ce qui marche bien, voir ce qui marche moins bien, comment, si ça marche moins bien, on s'organise, et comment on s'organise, pas seulement l'Etat, l'Etat avec les élus, l'Etat avec les Français eux-mêmes, l'Etat avec les citoyens, les entreprises

PATRICK ROGER
Dernier mot, dernier mot justement, Amélie de MONTCHALIN, est-ce que vous sentez que le pays est inflammable, quand on voit des menaces d'attentats d'islamistes radicaux qui reviennent régulièrement, des sympathisants aussi de l'ultra droite, comme le groupuscule de Rémy DAILLET, dont on parle en fait ce matin, vous le sentez, ça, en fait, cette atmosphère délétère ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, ce que je sens, c'est que, être aux responsabilités, ce que nous sommes, c'est sujet par sujet, avec beaucoup de clarté, beaucoup de fermeté, beaucoup de responsabilités, prendre chaque jour et chaque minute des décisions au service des Français, vous savez, aujourd'hui, on a un débat où d'un côté, on a des partis qui ont un passé, la droite et la gauche, elles ont un passé, nous, on a une action et un bilan, et puis, vous avez des gens qui écrivent des livres, qui se lancent dans des grands débats.

PATRICK ROGER
Eric ZEMMOUR, vous ne voulez pas le nommer…

AMELIE DE MONTCHALIN
Moi, je pense que le débat politique et la responsabilité des hommes et des femmes politiques, c'est d'assumer leur passé quand ils ont un passé, c'est de présenter un bilan de manière authentique dans ce qui a très bien fonctionné, peut-être moins bien fonctionné, le faire avec les Français, sans parler d'eux de loin, et d'assumer que nous avons, sur tous ces sujets, à recréer de la crédibilité et de la confiance, c'est ça notre combat. Et le président de la République a toujours dit : je m'engage à changer votre vie quotidienne, pas à être dans les grands discours, mais je m'engage surtout à vous rendre compte, à venir vous voir là où vous êtes pour que département par département, et vous savez que tous les Français peuvent sur le site du gouvernement voir ce qui a été fait dans leur département depuis 2017, en vérité, et aux responsabilités…

PATRICK ROGER
Bon, et vous, vous serez sur le terrain ce week-end, enfin, ou en tout cas, demain…

AMELIE DE MONTCHALIN
Et avec Gabriel, nous partons cet après-midi effectivement, dans le Tarn.

PATRICK ROGER
Avec Gabriel ATTAL. Vous lui direz au passage de venir à Sud Radio, parce qu'il n'est toujours pas venu. Amélie de MONTCHALIN, merci, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, qui était l'invitée ce matin de Sud Radio.

AMELIE DE MONTCHALIN
Merci beaucoup.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 novembre 2021