Interview de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'industrie, à France Bleu Limousin le 28 octobre 2021, sur les projets de relocalisation industrielle.

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Média : France Bleu

Texte intégral

VALERIE MONNIER
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Valérie MONNIER.

VALERIE MONNIER
Vous êtes du côté de Brive à Saint-Pantaléon-de-Larche ce matin, deuxième étape de votre tour de France des relocalisations, ça veut dire quoi ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est pour incarner la politique industrielle menée par le président de la République. Vous savez que depuis 2017, il a fait de la reconquête industrielle une de ses priorités et au travers du plan de relance nous avons pu financer plus de 620 projets de relocalisation partout en France. Cela a permis de créer ou de conforter près de 77 000 emplois, c'est inédit et c'est une réponse aux attentes des Français qui souhaitent acheter plus français, qui souhaitent que leur pays soit plus autonome sur la production d'un certain nombre de produits à valeur ajoutée. Et je visiterai notamment Axioma, une pépite corrézienne qui illustrera cette volonté de réindustrialisation, de choc industriel pour la France.

VALERIE MONNIER
Alors Axioma illustre la relocalisation dites-vous, mais Axioma n'a jamais quitté la Corrèze.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais justement les relocalisations il ne s'agit pas de faire revenir des entreprises qui n'ont pas fait confiance à la France, il s'agit de donner les moyens à des entreprises françaises de produire des productions qui n'étaient plus réalisées en France et que nous étions obligés d'importer d'Europe ou du l'autre bout du monde et c'est très exactement ce que fait Axioma aujourd'hui, Axioma fabrique des produits d'origine naturelle qui visent à améliorer la résistance des plantes et des animaux d'élevage par exemple contre des maladies ou contre la sécheresse pour les plantes et grâce à France relance nous allons les aider à tripler leur production et finalement l'enjeu c'est de diminuer nos importations et d'être nous-mêmes capables de produire ces produits qui avant étaient produits ailleurs et pas en France.

VALERIE MONNIER
Agnès PANNIER-RUNACHER, en Limousin comme dans d'autres régions, c'est d'actualité beaucoup d'industries souffrent en ce moment, on parle beaucoup du coût des matières premières, de l'énergie, du manque de main-d'oeuvre aussi, tout ça freine les industries les entreprises dans leur développement. Qu'est-ce que fait l'Etat, qu'est-ce que peuvent faire encore l'Etat pour les aider ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors d'abord c'est une situation mondiale, c'est important de le dire, le problème de recrutement est mondial et le problème d'accéder à un certain nombre de matières premières est également mondial avec des délais d'approvisionnement qui ont été considérablement augmentés, notamment du fait de la crise sanitaire qui a désorganisé des chaînes de production. On ne s'en rend peut-être plus trop compte en France mais le virus continu à circuler dans un certain nombre de pays et bloque des productions notamment en Asie qui peuvent bloquer une usine. Qu'est-ce que nous faisons ? depuis le mois de février nous avons mis en place une cellule de crise en lien avec France Industrie pour avoir un suivi rapproché des difficultés d'approvisionnement, également un suivi de l'évolution des prix et nous intervenons main dans la main avec France Industrie pour ici accélérer une procédure de dédouanement, là faire remonter une commande d'une entreprise française dans le carnet de commandes d'un producteur étranger. Et puis il y a le sujet des compétences qui est un autre problème, depuis 2017 on recrée de l'emploi industriel net en France et pour recruter il va falloir former mais il va falloir surtout attirer et notamment les plus jeunes. Et pour attirer il faut changer le regard notamment des jeunes sur l'industrie, dire et montrer chacun combien les industries et les sites industriels ont évolué. Bien sûr on trouvera des exceptions mais la réalité des chaînes de production aujourd'hui n'a rien à voir avec celles des années 60 et des années 70. il y a eu des machines intelligentes qui ont été mises en place qui font qu'aujourd'hui beaucoup d'opérateurs pilotes des machines, ils ne sont pas en train de faire des gestes répétés et que le monde industriel est un monde où vous avez des carrières, où les rémunérations sont en moyenne plutôt plus élevées que la moyenne des autres services, des autres activités et surtout redire aux jeunes qui sont très engagés dans ce domaine-là que sans l'industrie, pas de transformation énergétique, pas de transformation écologique, c'est dans l'industrie qu'on met au point les solutions pour changer notre mode de production et c'est dans industrie qu'on est capable aussi de les produire pour tous les Français, tous les Européens et pour des millions et des milliards de personnes.

VALERIE MONNIER
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée chargée de l'Industrie invitée de France Bleu Limousin ce matin, merci beaucoup, bonne journée.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Merci beaucoup, bonne journée à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 novembre 2021