Texte intégral
PHILIPPE GUITTON
La nouvelle éco consacrée à la relance économique avec la crise du coronavirus.
STEPHANIE DENEVAULT
C'est justement l'un des thèmes de la visite d'un ministre aujourd'hui dans le département. Olivier DUSSOPT, ministre des Comptes publics, sera à Laval à la mi-journée pour défendre le plan France Relance.
OLIVIER DUSSOPT
Ce sont 37 milliards d'euros qui ont été engagés depuis le début de la crise. Et dans un département comme la Mayenne, cela représente 86 millions d'euros engagés au profit des entreprises. Ils ont mis en place des prêts garantis par l'Etat ; dans la Mayenne, c'est 436 millions d'euros qui ont été ainsi empruntés par les entreprises pour traverser la crise. Et ce plan de relance porte ses fruits puisque aujourd'hui la France connaît le taux de croissance le plus élevé de la zone euro.
MARTIN COTTA
Et le gouvernement que vous représentez n'a pas hésité à sortir le chéquier en pleine crise de la Covid-19 pour maintenir notre économie à flot au prix d'un endettement conséquent aujourd'hui. Est-ce que c'était la seule solution pour sauver la France ?
OLIVIER DUSSOPT
Quand on fait le choix d'intervenir et de répondre "quoi qu'il en coûte" à la crise que nous traversons, ça se traduit immanquablement par une dégradation des comptes publics. En 2020, nous avons connu un déficit public de 9,1%. En 2021 ans, il sera encore de 8,1%. C'est beaucoup mais nous craignons qu'il soit à 9, donc nos résultats sont meilleurs que prévu.
MARTIN COTTA
Et comment on résorbe cette dette qui atteint un niveau historique ? On est à peu près à 118% du produit intérieur brut.
OLIVIER DUSSOPT
Nous serons à moins. Nous serons à moins car les bons résultats que nous enregistrons font qu'en 2021, plutôt qu'être à 118% de dette par rapport au produit intérieur brut, nous serons autour de 116%, que l'année prochaine nous serons à 113%. La France a toujours remboursé ses dettes et nous continuerons à le faire. Nous avons fait un choix qui est celui de pousser la croissance, parce que quand on pousse la croissance on crée de l'emploi, on crée du revenu, on crée des recettes fiscales, on crée des recettes de cotisations sociales, et cela permet d'amortir la dette. Notre objectif est d'amortir la dette spécifique au Covid d'ici 2042, mais notre objectif est aussi de le faire par la croissance, sans rééditer l'erreur qui avait été faite en 2010-2011 après la grande crise structurelle, la grande crise financière où la volonté de redresser trop vite les comptes avait étouffé la croissance et étouffé les créations d'emplois.
MARTIN COTTA
Ça veut dire que la stratégie du "quoi qu'il en coûte", elle va impacter forcément les futures générations qui vont devoir payer cette dette financière.
OLIVIER DUSSOPT
Malheureusement, la crise va nous coûter entre 12 et 13 points de dette. C'est une charge pour tous. Il faut y veiller, il ne faut pas l'alourdir et, je le répète, mais au coeur de la crise en 2020, le déficit a atteint plus de 9%. L'année prochaine, il sera à 5%. C'est la moitié du chemin qui est parcourue vers un retour à l'équilibre.
STEPHANIE DENEVAULT
Olivier DUSSOPT, le ministre des Comptes publics, qui répondait à Martin COTTA. La nouvelle éco est à retrouver sur francebleu.fr.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 novembre 2021