Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
En tant que ministre des armées, je voudrais tout d'abord souligner l'essentiel : cette suspension n'a pas d'effets directs sur nos opérations. Les avions de chasse, les avions de transport tactique, les drones qui opèrent au Sahel décollent tous, pour l'essentiel, du Niger.
En ce qui concerne les vols militaires qui décollent depuis le territoire national pour rejoindre l'opération Barkhane, je vous confirme qu'ils survolent, en général, le territoire algérien. Il s'agit majoritairement de vols de relève militaire et il se trouve que nous sommes en mesure, lorsque cela est nécessaire - et c'est nécessaire en ce moment -, d'emprunter d'autres routes aériennes.
Vous l'avez souligné vous-même, Monsieur le Sénateur, ces itinéraires de contournement ont nécessairement un coût. Ils ont un coût humain, ils ont un coût matériel, ils ont un coût en carburant. Ce coût, nous le suivons évidemment avec la plus grande attention.
Je voudrais insister devant la représentation nationale sur l'absence d'impact opérationnel de cette situation sur nos opérations de lutte contre le terrorisme.
Pour autant, je ne sous-estime pas, évidemment, la portée symbolique de cette décision et, j'insiste devant vous, je la regrette. L'Algérie est en effet un voisin de notre espace méditerranéen, c'est aussi un partenaire crucial dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ; sa connaissance approfondie de la région, ainsi que des dynamiques locales, est particulièrement précieuse.
Comme vous, j'espère que cette situation prendra fin rapidement et que nous pourrons reprendre un dialogue plus apaisé sur ces enjeux de sécurité majeurs pour nos deux pays.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2021