Déclaration de M. Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur la pression migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, à l'Assemblée nationale le 9 novembre 2021.

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Circonstance : Question au Gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le Député,


Vous avez raison de dénoncer une situation scandaleuse qui est un véritable trafic d'êtres humains organisé par le régime biélorusse. Je ne reviens pas sur les épisodes précédents. En réponse à une fraude électorale, à une situation inacceptable, l'Union européenne avait appliqué un certain nombre de mesures de sanctions et à la suite de cela, effectivement, le régime biélorusse a organisé ce trafic migratoire, en instrumentalisant des vols depuis le Proche-Orient principalement, et en organisant l'arrivée à la frontière de l'Union européenne.

Je veux redire, comme vous l'avez fait, que c'est une crise européenne qui nécessite une réponse européenne, et redire à cette occasion toute la solidarité de la France avec la Pologne, avec la Lituanie, avec la Lettonie, puisque ce sont les trois pays directement concernés par ces pressions.

Je me suis rendu, moi-même, dès le mois de septembre, à la frontière entre la Lituanie et la Biélorussie, pour apporter le soutien de la France - soutien matériel - et le soutien européen s'est poursuivi. Nous devons répondre de manière extrêmement ferme à cette guerre hybride qui est organisée et qui peut donner d'ailleurs des idées à d'autres de nos voisins.

Réponse ferme avec le déploiement de Frontex, l'agence européenne des gardes-frontières. Il y a, aujourd'hui, près de 200 effectifs européens qui ont été déployés auprès de la Lituanie ou de la Lettonie. La Pologne n'a pas, à ce stade, souhaité faire appel aux moyens européens, je le regrette, mais ils restent parfaitement disponibles pour appuyer la Pologne dans cette réponse.

Nous devons répondre avec fermeté mais aussi avec nos valeurs, dans le respect de la règle de droit. Il ne s'agit pas de pratiquer des refoulements. Il ne s'agit pas de dresser des barbelés avec des lames de rasoir ou de vivre en situation perpétuelle d'état d'urgence, comme nous pouvons le déplorer aujourd'hui en Pologne ; mais ne nous trompons pas d'ennemi, il s'agit de répondre ensemble à ces provocations de la Biélorussie, et nous sommes encore avec la Pologne si elle a besoin des moyens européens.

Il y aura aussi à discuter des mesures de restrictions et de sanctions que nous pouvons appliquer à la Biélorussie. Ce sera l'objet de la prochaine réunion des ministres des affaires étrangères, dès lundi, à laquelle participera Jean-Yves Le Drian au nom de la France.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2021