Texte intégral
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Barbara POMPILI.
BARBARA POMPILI
Bonjour.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci d'être sur LCI ce matin, ministre de la Transition écologique, on va parler du chèque inflation et du chèque énergie qui partent à partir d'aujourd'hui, de façon d'ailleurs assez étalée, le premier est versé à 38 millions de Français gagnant moins de 2 000 euros net, le second à 5,8 millions Français. Question pratique, est-ce qu'il faut le réclamer ?
BARBARA POMPILI
Non, il ne faut pas le réclamer. En ce qui concerne le chèque énergie il va être distribué à partir d'aujourd'hui, ça va s'étaler jusqu'à la fin du mois de décembre, c'est le même chèque énergie que reçoivent les gens d'habitude, sauf que là ils en reçoivent un en plus, extraordinaire, de 100 euros. En ce qui concerne l'indemnité inflation, là ce sont toutes les personnes qui gagnent moins de 2 000 euros net par mois, qui vont le recevoir, la plupart, par exemple les salariés, vont le recevoir sur leur feuille de paie, directement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Fin décembre.
BARBARA POMPILI
D'ici fin décembre, alors ça va s'étaler jusque janvier, donc ça va être décembre-janvier, ça dépend de votre situation, et puis tous les salariés, par exemple les indépendants, vont les recevoir par les URSSAF, là la seule petite chose c'est que ceux qui n'ont pas envoyé leur RIB aux URSSAF, dont les URSSAF n'ont pas le RIB, vont être contactés pour envoyer leur RIB, mais c'est une des seules raisons pour lesquelles ça pourrait ne pas être automatique, et ensuite les étudiants par les CROUS…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça commence d'ailleurs par les étudiants, c'est eux les premiers qui vont les toucher. Les fonctionnaires ça arrive assez tard, non ?
BARBARA POMPILI
Ça arrive sur les feuilles de paie, donc ça va être normalement d'ici la fin de l'année, ou alors en début d'année prochaine.
ELIZABETH MARTICHOUX
En début d'année prochaine. Il n'y a aucune démarche à faire, ce sont les services de l'État qui vérifient les 38 millions de Français qui gagnent moins de 2 000 euros net, s'ils ne le reçoivent pas, là ils peuvent se manifester…
BARBARA POMPILI
Et ceux qui reçoivent aussi des prestations sociales, ce sera par le biais des CAF dans ces cas-là.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et évidemment les demandeurs d'emploi sont concernés.
BARBARA POMPILI
Tout à fait, qui sont en recherche d'emploi, oui.
ELIZABETH MARTICHOUX
Cadeau de Noël qui arrose très large, dit la droite, vous assumez ?
BARBARA POMPILI
Ecoutez, quand on est dans une situation où on a une augmentation très forte des prix de l'énergie, qui entraîne une inflation globale, on peut rester les bras croisés et puis se dire on ne fera rien, ou alors on donne à nos concitoyens la possibilité d'amortir le choc, puis qu'évidemment un chèque de 100 euros ce n'est pas ça qui va permettre de faire ses courses pendant un an, c'est simplement que ça permet d'amortir la hausse des prix, c'était important, nous souhaitions le faire, en complément de toutes les mesures que nous mettons en place pour gérer la hausse du prix de l'énergie qui va malheureusement continuer de manière un peu structurelle.
ELIZABETH MARTICHOUX
A quel niveau ça va continuer ?
BARBARA POMPILI
D'abord nous avons les hausses, vous savez, les hausses des prix aujourd'hui sont dues au hausse du gaz, notamment, à cause de la reprise, et puis du fait que nous sommes dépendants, malheureusement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça va continuer à monter ?
BARBARA POMPILI
Ça va continuer à monter pendant un certain temps, c'est-à-dire on évalue d'ici l'année prochaine, milieu de l'année prochaine, après ça peut rebaisser, mais de toute façon on sait que structurellement nous ne pouvons pas continuer à être dépendants du gaz de l'étranger et d'avoir un marché européen qui est un marché qui ne tient pas compte de ce que nous faisons en termes énergétique et notamment des efforts de décarbonation. Donc, nous, nous faisons en sorte que nos concitoyens ne soient plus obligés d'avoir des factures très élevées, pourquoi nous mettons en place MaPrimeRénov' par exemple, qui permet d'aider nos concitoyens à isoler leur logement ? C'est pour qu'ils aient un logement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Beaucoup trop faible, dit par exemple Yannick JADOT, puisqu'elle était, jusqu'à maintenant, plafonnée à 3 000 euros, quand on fait des travaux d'isolation on sait que, à l'échelle d'une maison, 3 000 euros, c'est rien, ce n'est pas suffisant.
BARBARA POMPILI
Non, ce n'est pas du tout ça, je ne sais pas d'où il tient ça. Le principe de MaPrimeRénov' c'est qu'on est aidé, on a même un bonus quand on fait une rénovation globale et complète, c'est-à-dire une rénovation qui permet de gagner, de passer, vous savez, de F en E, ou en C, ou en B, ou en A, ces rénovations globales sont des rénovations qui sont de plus en plus encouragées et nous allons mettre en place un Accompagnateur Rénov, c'est-à-dire quelqu'un qui va aider les Français à pouvoir justement savoir ce qu'ils doivent faire comme travaux, parce que c'est très compliqué, quand on a une maison on ne sait pas forcément ce qu'on doit faire.
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que c'est plafonné, ou pas, à 3 000 euros jusqu'à maintenant, oui ou non ?
BARBARA POMPILI
Non, aujourd'hui on n'a pas d'aide plafonnée à 3 000 euros si on fait des rénovations globales, faire une rénovation globale on peut aller jusqu'à 20 000 ou 30 000 euros, enfin non, non, non, on n'est pas plafonné à 3 000 euros pour une rénovation globale.
ELIZABETH MARTICHOUX
On vérifiera. Vous bloquez la hausse du prix de l'électricité, Barbara POMPILI, en février, Jean CASTEX l'avait annoncé en même temps que le chèque inflation, pour le consommateur, donc, quelle que soit la hausse du marché, ce sera plafonné à 4%, ce sera bloqué. Ma question c'est que, dans le texte, dans l'amendement du gouvernement, il est précisé, c'est lisible par tous, que c'est un report, en fait la hausse elle sera bien payée par le consommateur, mais en 2023, là aussi vous assumez, c'est un décalage, uniquement ?
BARBARA POMPILI
Non, le principe c'est de lisser et c'est encore en discussion, c'est-à-dire que de toute façon on va prendre en charge une bonne partie de cette hausse, puisque cette hausse nous on va la bloquer d'un point de vue physique…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous la bloquez à 4%... payez le différentiel.
BARBARA POMPILI
On va payer le différentiel, on a plusieurs moyens qui sont en discussion, pour payer ce différentiel, qui ne sont pas encore complètement tranchés. Il y a une partie qui va être payée grâce aussi aux recettes que nous récupérons, aux recettes des différentes taxes, parce que les prix de l'énergie augmentent, donc ça on sait qu'on va le payer par ce biais-là, mais si les prix augmentent en plus que ce qui était prévu, eh bien là nous sommes en train de réfléchir. Vous savez, il ne faut pas prendre de décision à la va-vite, j'entends beaucoup de commentaires.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors attendez, moi j'ai lu l'amendement, le gouvernement a prévu, dans l'amendement, un rattrapage en 2023, c'est écrit noir sur blanc dans l'amendement Barbara POMPILI, "à compter de leur première évolution de l'année 2023", bon c'est écrit style techno, "les tarifs réglementés de vente d'électricité intègrent une composante de rattrapage sur 12 mois permettant de couvrir les pertes", donc en réalité…
BARBARA POMPILI
Vous avez bien vu, c'est une précaution…
ELIZABETH MARTICHOUX
En réalité les Français ne sont pas des enfants, les Français peuvent comprendre…
BARBARA POMPILI
Oh oui !
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce qu'ils ne paieront pas maintenant, et ça peut les aider à passer le cap, ils le paieront en 2023, c'est écrit dans l'amendement.
BARBARA POMPILI
Non, il y aura une composante de rattrapage qui est prévue si jamais une augmentation est trop forte, mais là, aujourd'hui, aujourd'hui, l'État entend compenser la totalité, ou la quasi-totalité, des hausses qui ne seront pas justement sur les factures des Français, parce qu'il va y avoir, encore une fois, des hausses de taxes…
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc, ce que vous nous dites c'est qu'il y aura un rattrapage, mais seulement partiel, alors que c'est marqué sur 12 mois… ?
BARBARA POMPILI
Vous savez, il y a plusieurs possibilités, on peut faire un rattrapage comme ça…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas très clair.
BARBARA POMPILI
On peut faire un rattrapage comme ça, on peut aussi étendre ce qu'on appelle l'ARENH, qui est aujourd'hui plafonné, qui sont les tarifs…
ELIZABETH MARTICHOUX
Qu'est-ce que c'est l'ARENH ?
BARBARA POMPILI
Ce sont des rachats à tarifs bas qui sont proposés aux différents distributeurs d'électricité, et ces tarifs bas aujourd'hui sont plafonnés, c'est-à-dire que vous avez un volume d'ARENH que vous pouvez utiliser, et après, au-delà de ça, vous devez payer au tarif du marché, eh bien si on augmente ce tarif réglementé ça permet justement de contenir les prix. Pour l'instant ce n'est pas décidé, mais ça fait partie des options qui sont sur la table, donc on a plusieurs options possibles, les Français, ce que nous voulons c'est qu'ils payent moins cher leurs facture d'électricité, et ils vont la payer moins chère, essayons de ne pas embrouiller justement les Français, ils vont payer moins chère leur électricité et avoir une hausse qui sera contenue.
ELIZABETH MARTICHOUX
Je pourrais vous dire, c'est très clair, 4%, pas plus, c'est une aide, vous pourrez dire aussi essayons de ne pas embrouiller les Français, traitons-les comme des adultes et disons qu'on les aide à passer le cap, et qu'en 2023 ils paieront la facture.
BARBARA POMPILI
Non, c'est faux, on ne peut pas dire ça comme ça, on ne peut pas dire ça comme ça…
ELIZABETH MARTICHOUX
On sait combien ça coûtera à l'État, c'était prévu 5,9 milliards au départ, justement, puisque c'est l'État qui paye, ce sera plus, parce que le marché, qui devait augmenter de 12%, finalement pourra augmenter jusqu'à 25% ?
BARBARA POMPILI
Ça peut être plus, oui…
ELIZABETH MARTICHOUX
Jusqu'à 8 milliards…
BARBARA POMPILI
Oui, on a des estimations, mais, encore une fois, c'est très fluctuant, aux alentours de 10 milliards.
ELIZABETH MARTICHOUX
Aux alentours de 10 milliards l'estimation de ce qu'il faudra…
BARBARA POMPILI
C'est ce qu'a dit le ministre en charge des Comptes publics hier, donc…
ELIZABETH MARTICHOUX
Olivier DUSSOPT.
BARBARA POMPILI
Donc je le répète, puisque c'est lui qui est en charge des comptes.
ELIZABETH MARTICHOUX
Barbara POMPILI, tout à fait autre chose, il y a un sondage IFOP hier dans "Le JDD", les 18-30 ans mettent en tête de leurs préoccupations, les préoccupations majeures pour eux, c'est santé, éducation, sécurité, et en quatrième le changement climatique, donc au pied du podium, comment vous expliquez que cette génération Greta THUNBERG, pour dire les choses un peu simplement, semble un peu démobilisée par rapport à ça ?
BARBARA POMPILI
C'est une question, sachant qu'après, selon les différents sondages, on voit quand même que la préoccupation environnementale est haute, est toujours dans les premières priorités, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années, donc sur la question de la protection de l'environnement je crois qu'aujourd'hui on a aussi du conjoncturel, c'est-à-dire que les questions de santé publique, avec la crise la Covid, touchent notre quotidien, et donc ont une influence sur la manière dont on revoit nos priorités, c'est totalement normal, la question de l'éducation également, donc le risque, avec les questions du changement climatique, c'est qu'il y a toujours une urgence avant, il y a toujours quelque chose qu'on doit gérer tout de suite, or le changement climatique est là, il a des conséquences qu'on a encore vues ce week-end, et on doit s'en occuper, même si il y a toujours quelque chose de plus urgent à faire.
ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord, mais dans le fond on pourrait tous s'interroger, quelle est votre responsabilité aussi à vous, est-ce que cette forme de démobilisation est-ce qu'elle ne traduit pas aussi une forme de découragement, les jeunes voient que ça n'avance pas ?
BARBARA POMPILI
J'espère au contraire qu'ils voient que ça avance justement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que ça ne veut pas dire ça aussi, c'est qu'ils voient que ça n'avance pas ?
BARBARA POMPILI
Non, je ne pense pas. Moi je rencontre évidemment pas mal de jeunes dans les différents déplacements que je fais, j'ai plutôt en face de moi des gens qui sont investis et qui se demandent plutôt comment agir et comment prendre leur place dans le combat qu'on doit mener en commun contre le changement climatique, et moi je leur dis souvent vous êtes lanceurs d'alerte, vous faites des manifs, engagez-vous en politique, surtout engagez-vous en politique, parce qu'on a besoin aussi d'avoir des jeunes motivés qui vont faire bouger les choses. Et puis à côté de ça, quand je vois les concours d'innovation pour par exemple des maisons passives, eh bien c'est souvent des jeunes étudiants qui sont en première ligne, donc eux ils sont en train de faire aussi, nous ce qu'on va faire c'est les accompagner, mais dire que rien ne se passe ce serait complètement absurde.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et les impliquer davantage. Electoralement ça se traduit aussi cette forme de démobilisation, le parti écolo, votre ancien parti, pour l'instant Yannick JADOT il plafonne entre 6 et 8% des intentions de vote, vous l'expliquer comment ce démarrage laborieux ?
BARBARA POMPILI
Evidemment avec Yannick JADOT, et avec les Verts, moi je partage énormément de constats et d'analyses sur ce qui est en train de se passer, le réchauffement climatique, l'urgence d'agir, la perte de biodiversité, je crois que là-dessus on n'a pas de divergence fondamentale, notre divergence fondamentale c'est sur la mise en œuvre, c'est-à-dire que le problème des Verts, et je crois que c'est ça qui fait aussi qu'ils ont du mal à monter dans les sondages, c'est qu'on ne voit pas comment ils mettent en œuvre leurs mesures. Moi, quand j'entends Yannick JADOT qui dit il faut isoler plus de logements, mais isoler plus de logements c'est-ce qu'on est en train de faire, on est en train d'isoler 800 000 logements par an…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il dit il faut mettre un paquet, budgétairement, beaucoup plus important pour permettre de débloquer, je ne sais pas, 30 000, 40 000 euros, pour que chaque individu, chaque foyer, puisse le faire.
BARBARA POMPILI
Bien sûr.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est ce qu'il dit, c'est sous-dimensionné.
BARBARA POMPILI
Sauf que la différence, justement, entre lui et moi, qui suis aux responsabilités, c'est que moi, une fois qu'on a dit ça, il faut aller voir les filières pour voir si elles sont en capacité de le faire, aujourd'hui on a des filières qui sont au maximum, on a un problème de récupération de matériaux biosourcés, on a un problème de formation des artisans, on a un problème de visibilité aussi, et ça il faut le donner à la filière, et donc aujourd'hui quand bien même on mettrait plein d'argent, il faut trouver des personnes qualifiées pour le faire, il faut trouver des réseaux sur tout le territoire, et nous c'est ce qu'on est en train de mettre en place, c'est des réseaux sur tout le territoire pour aider nos concitoyens…
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc ils ne sont pas prêts à gouverner les Verts ?
BARBARA POMPILI
Les Verts, à chaque fois ils sont dans les belles paroles, avec des idées qu'on peut tous partager, le problème c'est qu'à un moment il faut mettre en œuvre, et mettre en œuvre, clairement, c'est leur talon d'Achille.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ils ne sont pas mûrs les Verts ?
BARBARA POMPILI
C'est leur talon d'Achille.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est ce que vous dites. Est-ce que vous seriez d'accord avec l'anaphore de Manuel VALLS qui dit hier dans "Le JDD", dans une tribune, "la gauche est morte, la gauche est presque morte", il explique dans sa tribune dans "Le JDD" ?
BARBARA POMPILI
Ça me désole, mais ce que je vois c'est que nous avons, on a entendu, là, un certain nombre de meetings ce week-end, nous avons des gens de gauche qui se parlent à eux-mêmes, qui sont dans un côté très groupusculaire, c'est-à-dire on parle à notre petit noyau et on n'arrive pas à s'ouvrir et à construire ensemble, construire ensemble pour pouvoir être efficaces pour nos concitoyens. Moi c'est une des raisons pour lesquelles j'ai quitté les Verts il y a déjà 5 ou 6 ans de cela, parce que je voulais sortir de ces tentations groupusculaires pour pouvoir parler avec y compris les gens qui ne sont pas d'accord avec moi, mais on ne construit pas une transformation aussi importante que la transition écologique sans parler avec des gens qui ne sont pas forcément d'accord avec vous, il faut construire.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ils sont victimes, la gauche est victime de son sectarisme, c'est ce que vous nous dites ce matin ?
BARBARA POMPILI
En tout cas du repli groupusculaire, ça c'est clair.
ELIZABETH MARTICHOUX
Faut-il interdire le foie gras, Barbara POMPILI, au nom du bien-être animal ?
BARBARA POMPILI
Non. Qu'on puisse s'interroger sur la manière dont on fabrique le foie gras, et donc tout ce que ça entraîne comme souffrance pour les animaux, ça fait partie des choses normales sur lesquelles on doit réfléchir, comment on peut faire pour faire évoluer les choses, après, le foie gras c'est une tradition française depuis très longtemps, on ne peut pas arrêter ça du jour au lendemain.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc votre réponse est non. Il y a New York qui l'interdit, qui interdit la commercialisation dans toute la ville de New York, le Danemark et le Royaume-Uni interdisent la production, est-ce qu'ils ne sont pas à l'avant-garde de ce qui va se passer dans quelques années, est-ce que vous n'êtes pas en train de rater le coche d'une mesure ou d'une conviction qui finalement est d'avenir ?
BARBARA POMPILI
Il y a des évolutions de société, il faut prendre le temps de les faire, moi j'ai souhaité en faire un certain nombre, notamment sur le bien-être animal dans les cirques, ou dans les delphinariums, en interdisant à terme les animaux sauvages dans les cirques et les dauphins et les orques dans les delphinariums, mais il faut le faire avec du temps, et d'ailleurs les animaux dans les cirques ils sont interdits…
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc les villes… qui interdisent dans les réceptions officielles…
BARBARA POMPILI
S'ils sentent qu'il y a une capacité de le faire dans leur ville parce qu'il y a eu une évolution, parce qu'il y a eu un débat, parce qu'il y a eu un débat, il ne faut rien s'interdire, mais par contre prendre…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'était dans leur programme.
BARBARA POMPILI
Une mesure brutalement, sans avoir un minimum concerté, ça peut entraîner des rejets, et puis il faut voir aussi les conséquences que ça peut avoir sur les professionnels. Quand j'interdis les animaux sauvages dans les cirques, itinérants, on fait un travail avec les circassiens pour les préparer et pour les aider à se reconvertir, qu'ont prévu les personnes qui prennent ces mesures-là vis-à-vis des producteurs de foie gras ? C'est une question. Encore une fois c'est toujours une question de sortir des belles idées et de rentrer dans la réalisation concrète avec les conséquences que ça a.
ELIZABETH MARTICHOUX
J'ai encore deux questions, d'abord les inondations dans Sud-Ouest, ça va mieux, heureusement, Gérald DARMANIN a annoncé ce week-end l'état de catastrophe naturelle, un décret sera publié, vous savez quand ?
BARBARA POMPILI
La commission qui doit décider de la catastrophe naturelle se réunit jeudi, donc dès que la commission sera réunie, derrière on va pouvoir enclencher tout ce qu'il faut et notamment avec les assurances. Moi je me réjouis d'abord qu'on n'ait pas eu de morts et qu'on ait réussi à gérer grâce aux interventions des services de sécurité civile, que je remercie, et puis aussi parce que avec METEO FRANCE maintenant les anticipations se font de mieux en mieux et donc on peut de plus en plus prévoir et dire aux gens attention. Et nous avons aussi un site Internet, qui s'appelle Vigicrues, sur lequel j'invite nos concitoyens à aller, ils vont pouvoir recevoir des alertes en s'inscrivant sur ce site Internet.
ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord. Vous nous disiez, à propos de l'état de catastrophe naturelle, ça veut dire que vendredi, normalement, les assurances pourront rentrer dans le jeu, à partir de vendredi, c'est ça l'idée ?
BARBARA POMPILI
Oui, oui, dès que la commission s'est réunie, c'est-à-dire même jeudi peut-être s'ils le font.
ELIZABETH MARTICHOUX
Pardon, une réponse très courte, une question très précise. Il y a une ourse qui a été abattue le 20 novembre, à Seix, vous avez été interpellée par une association, Cap-Ours, est-ce que vous allez le remplacer ?
BARBARA POMPILI
D'abord on laisse la justice suivre son cours, c'est-à-dire que là il y a une information judiciaire qui a été ouverte, dont je me suis réjouis, parce qu'il faut qu'on comprenne bien ce qui s'est passé sur cette affaire qui concerne un chasseur et une ourse. D'une manière générale nous avons une obligation, qui est une obligation européenne, qui est de remplacer les ours qui ont été prélevés, enfin qui a ont été tués par l'homme…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est pour ça que je vous pose la question, est-ce que vous allez le faire ?
BARBARA POMPILI
On doit le faire, après on ne peut pas le faire n'importe comment puisque vous savez qu'en ce moment les ours entrent en hibernation, on ne fait pas de changement quand les ours sont en hibernation, et puis il faut qu'on travaille avec les pays partenaires, avec qui on pourrait récupérer des ours, donc ça ne pourra pas se faire tout de suite quoi qu'il en soit, mais…
ELIZABETH MARTICHOUX
Au mieux ça serait quand ?
BARBARA POMPILI
Mais il faut faire ce remplacement.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il faut faire ce remplacement…
BARBARA POMPILI
C'est une obligation légale.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et vous ne pouvez pas nous donner de date, c'est un processus qui est trop long ?
BARBARA POMPILI
Je ne peux pas vous donner de date parce que c'est un processus qui demande des échanges avec les partenaires européennes, etc.
ELIZABETH MARTICHOUX
Valérie PECRESSE, candidate de LR, elle incarne une forme de modernité, avoir une candidate femme c'est une chance pour la droite ?
BARBARA POMPILI
La droite, quand elle s'occupera réellement de parité et quand je vois la représentation de la parité à l'Assemblée nationale dans son parti, je me dis qu'il y a encore énormément de travail, qu'il ne suffit pas d'avoir une personne de front, mais il faut avoir tout en parité, et donc dans ses équipes, dans la représentation parlementaire, aujourd'hui on en est encore loin, moi ce que je constate c'est que le groupe aujourd'hui qui est quasiment paritaire à l'Assemblée nationale c'est le groupe de la République en Marche !, donc on peut dire ce qu'on veut, mais en même temps la parité il faut la mettre en œuvre réellement et pas seulement avec une tête d'affiche qui a beaucoup d'intérêt cela dit, moi je pense qu'elle a des idées intéressantes, mais ce que j'aimerais c'est qu'elle ait des idées personnelles. Quand j'entends qu'elle veut mettre en place une taxe carbone à la frontière, ce que je me rends compte c'est que nous on est en train de la mettre en œuvre, donc il faudrait qu'elle ait des idées un petit peu novatrice, ça, ça pourrait être intéressant.
ELIZABETH MARTICHOUX
La campagne ne fait que commencer. Merci beaucoup Barbara POMPILI d'avoir été avec nous ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 décembre 2021