Texte intégral
Q - Bonsoir Jean-Baptiste Lemoyne.
R - Bonsoir.
Q - Soyez le bienvenu. Vous êtes le ministre délégué en charge du tourisme.
(...)
Q - Monsieur Lemoyne, les domaines skiables français sont touchés de plein fouet par les décisions prises par le Gouvernement concernant nos voisins britanniques. Tout à l'heure, j'avais la présidente des Domaines skiables de France en direct, dans cette émission, qui disait : on continue à être accompagnés, mais on ne sait pas comment on va l'être. En gros, vous maintenez le dialogue. Est-ce que vous avez des annonces à faire, des mesures concrètes, pour les professionnels de ce secteur ?
R - Ce qui est sûr, c'est qu'on continuera à être à leurs côtés, comme on l'a été. J'ai réuni, ce matin, les acteurs de la montagne. Domaines skiables de France était là, l'Association des stations de montagne également. Déjà, on a besoin de faire un diagnostic. La clientèle britannique, c'est environ 15% de la clientèle au ski. On voit que les Néerlandais, peut-être, seront moins présents aussi, 5%. Donc, une fois qu'on aura tous ces éléments, ça nous permettra de regarder qui doit être accompagné. Parce qu'en fait les effets sont très distincts.
Il y a des stations qui sont très exposées sur la clientèle britannique : Val d'Isère, Courchevel, Méribel. D'autres qui le sont beaucoup moins, et qui vont pouvoir passer le cap. Donc, il va falloir faire du sur mesure et c'est ce qu'on va faire avec Bruno Le Maire, naturellement, pour pouvoir les accompagner. Ce que je veux dire c'est qu'aussi, nous réorientons nos campagnes de promotion. Nous avions des campagnes dédiées au Royaume-Uni, on les réoriente sur la France. Et je le dis aux Français : il y a une possibilité de redécouvrir la montagne française, si vous n'avez pas encore réservé vos séjours pour le mois de janvier, eh bien, faites-vous plaisir, il y a de la neige et il y a quelque part une forme de solidarité avec ces professionnels qui vous attendent.
Q - A quelle échéance est-ce que vous pourrez donner des éléments concrets à ces professionnels ? Vous parliez des discussions avec Bruno Le Maire.
R - On a besoin de voir quel est l'impact dans les jours et les semaines à venir parce qu'encore une fois notre premier objectif - on ne va pas rester les deux pieds dans le même sabot - c'est d'attirer d'autres clientèles. La clientèle française est au rendez-vous, plus qu'avant la crise. Il y a une sorte de redécouverte de la montagne française. Donc moi, je suis optimiste. Je pense qu'on peut aussi réorienter d'autres clientèles vers les domaines skiables français. Après, il faudra voir effectivement où on en est, on fera les comptes mais la montagne le sait : on a mis 7 milliards d'euros sur la table l'année dernière pour les accompagner, avec la fermeture des montées mécaniques. On continuera à être à leurs côtés. C'est un message très clair qu'avec le Premier ministre nous voulions leur passer, ce matin, dans cette réunion.
Q - On ne prend pas un risque, Monsieur Lemoyne, à continuer à accueillir des touristes venus de pays qui sont -selon vos dires- un peu moins en avance que nous dans leur lutte contre le Covid ?
R - Vous savez que moi j'ai longtemps appelé à l'été bleu-blanc-rouge, mais j'appelle à l'hiver bleu-blanc-rouge. On a la chance d'avoir un socle domestique très important. Et je pense que grâce à ce socle domestique on peut passer le cap, on peut résister.
Q - Mais ce n'est pas le sens de ma question. Ma question c'est : est-ce qu'on ne prend pas un risque à accueillir ceux qui viennent de dehors ? J'entends bien votre volonté de dire au Français de rester chez nous.
R - Mais c'est pour ça que vous savez la décision de dire : il n'y aura pas de touristes britanniques dans les prochaines semaines, ce n'est pas une décision facile, mais on l'a prise. On l'a prise parce qu'on considérait qu'il fallait nous protéger. Vous voyez on est très clairs là-dessus.
Q - Est-ce que ça veut dire que sur la table sont là existantes les possibilités d'interdire les venues d'autres touristes, d'ici quelques semaines ? D'autres pays ?
R - Je ne peux pas vous donner une réponse de but en blanc parce que tout simplement toutes ces cartes de circulation, elles sont liées aux données sanitaires. Donc, il y a des pays qui parfois passent "rouge écarlate", et puis, qu'une fois que cela s'est amélioré reviennent sur d'autres couleurs des cartes. C'est pour ça je le dis à vos téléspectateurs d'ailleurs : si vous voulez voyager, renseignez-vous. Pour cela, deux choses : les conseils aux voyageurs, c'est le site internet du ministère de l'Europe et des affaires étrangères qui vous dit où vous pouvez aller ou ne pas aller, en fonction des conditions sanitaires ; et puis, aussi, ayez le réflexe agences de voyage. Les entreprises du voyage sont là pour vous conseiller, pour voyager en toute sécurité.
Q - Est-ce que justement vous pouvez garantir aux gens qui vous regardent qui, eux, ont décidé de partir qu'ils pourront rentrer ? Et qu'ils pourront rentrer sereinement, dans de bonnes conditions, quelle que soit la destination qu'ils choisissent, si évidemment elle n'est pas interdite aujourd'hui ?
R - Bien sûr, tout Français a un droit, je dirais, sacré à revenir en France. C'est d'ailleurs valable pour les Français qui sont aujourd'hui établis au Royaume-Uni. Ils peuvent revenir en France pour les fêtes si ce n'est qu'on durcit un peu le protocole. On leur demande un test de moins de 24 heures pour venir. On leur demande, en arrivant, de s'isoler 48 heures et ensuite de faire un test et si le test est négatif, à ce moment-là, ils peuvent reprendre une vie normale.
Donc, de la même façon tout Français qui voyage à l'étranger pourra revenir en France. Après si la zone, dans laquelle il est, devient "rouge écarlate", comme c'est le cas de l'Afrique du Sud, à un moment, il y a quelques semaines, il y aura plus de contraintes. On lui demandera une période de quarantaine etc. Mais le droit à revenir, naturellement, est sacré.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 décembre 2021