Texte intégral
PASCALE THIEBOLD
Bonjour Brigitte BOURGUIGNON.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Bonjour.
PASCALE THIEBOLD
Alors, vous résumez ces recommandations par un slogan on va dire, protéger sans isoler, comment peut-on réussir cette équation ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
C'est toujours un difficile équilibre à réaliser parce que, vous le savez, la situation, avec la reprise épidémique, nous oblige à être prudents évidemment, et c'est ce qu'on demande d'ailleurs à la majorité des Français, pour autant nous avons une couverture vaccinale qui est un véritable bouclier aujourd'hui pour les personnes âgées, notamment dans les résidences EHPAD, et donc je crois que ce bouclier a cet effet qui fait que nous avons aujourd'hui des personnes protégées, suffisamment protégées, pour avoir le droit et la liberté d'aller et venir, et surtout de recevoir leur famille, donc c'est ce qu'on essaie de rappeler, mais toujours dans le respect, bien sûr, des règles sanitaires, et surtout en vigilance accrue en ce moment.
PASCALE THIEBOLD
Ce sont les leçons de la première, deuxième et autre vague, ce maintien du lien social finalement c'est aussi important, peut-être, que la vaccination ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Bien sûr, on oublie de le dire souvent, mais la population la plus vulnérable était la population âgée, c'est elle qui a payé le plus lourd tribut d'ailleurs dans la première vague, je crois qu'il est important de dire qu'aujourd'hui les chiffres en baisse significative, on a eu sur la même période, entre le 6 et 12 décembre, entre la deuxième vague et celle-ci, on a eu seulement, seulement, je dis bien seulement, 33 décès contre 1 millier hebdomadaires pendant la deuxième vague, donc voyez, c'est significatif. Aujourd'hui l'effet de la vaccination est réel, y compris des soignants, avec l'obligation vaccinale aujourd'hui tous les soignants sont vaccinés, ils sont en train de recevoir eux-mêmes la troisième dose, c'est en train de monter, résultat de cette campagne qui a quand même été saluée, parce que je pense qu'il y a un savoir-faire aujourd'hui et il faut le remarquer, et donc strict respect des gestes barrières pendant les fêtes de fin d'année, parce qu'on ne veut pas que Noël soit la signification aussi de rentrée de l'épidémie dans l'établissement, [on aura donc un] accueil des visiteurs avec le pass sanitaire, évidemment, et puis on demandera aux personnes qui reviennent de congé ou qui reviennent de sortie d'avoir un test PCR à l'entrée et au retour, bien sûr, pour éviter cette propagation.
PASCALE THIEBOLD
Est-ce que vous considérez qu'on peut maintenir aujourd'hui les événements au sein des EHPAD, les fêtes de Noël par exemple, les regroupements de résidents ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
[Il existe les mêmes] recommandations qu'ailleurs, c'est-à-dire qu'il faut des rassemblements limités, il faut des distances, mais je crois que le personnel est parfaitement rodé à l'exercice aujourd'hui et a déjà préparé finalement cette éventualité, et donc est déjà extrêmement prudent dans l'organisation de ces événements, donc je crois qu'on peut leur faire confiance. Ce que j'ai rappelé seulement c'est que l'isolement doit être vraiment une exception, même si je sais que par endroits, des cas sont remontés, de mesures prises qui sont disproportionnées par rapport à la situation. Il est bien clair que lorsqu'il y a un cluster il faut qu'il y ait un isolement des personnes positives, comme nous-mêmes nous nous isolons si nous sommes positifs, donc je crois que c'est important de le rappeler, et donc de temps en temps, lorsque nous avons une remontée d'un cas qui est quand même plus disproportionné dans ces mesures, eh bien nous faisons en sorte d'entrer en contact, soit par l'ARS, soit nous-mêmes, pour remettre un petit peu les choses à plat, parce qu'il faut aussi qu'il y ait un dialogue constant avec les familles aussi, ça c'est impératif, pour les sensibiliser lorsqu'il doit y avoir une restriction, et elle doit être motivée.
PASCALE THIEBOLD
Vous l'avez dit, une des meilleures armes c'est la vaccination, la troisième dose de vaccin, quelle est la couverture vaccinale justement aujourd'hui dans les EHPAD ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Dans les EHPAD 97 % avaient reçu le schéma vaccinal complet, et aujourd'hui, sur la dose de rappel, on est à 85 % environ.
PASCALE THIEBOLD
Pour les résidents ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Pour les résidents.
PASCALE THIEBOLD
Et pour le personnel ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Et pour le personnel, sur le schéma vaccinal, il était complet pour la majeure partie pour le 100 % du personnel, sinon, ils n'auraient pas eu le droit d'exercer. Aujourd'hui, sur la troisième dose, on est à peu à près à 40 %, et là, ça monte tous les jours, ça double chaque jour, parce que, évidemment, il y a une course contre la montre engagée, et il faut qu'on ait fini cette vaccination pour fin janvier, parce que, vous savez, il est dans les tuyaux que nous rentrerons cette obligation de la troisième dose dans l'obligation vaccinale faite aux personnels.
PASCALE THIEBOLD
Il y a un mois, on estimait que 13 % des très grands seniors, les plus de 80 ans, n'étaient toujours pas vaccinés, ce qui fait quand même environ un demi-million de personnes, est-ce qu'on sait qui, ils sont, et pourquoi ils n'ont pas eu d'injection ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Alors, ce sont des personnes âgées plutôt à domicile, parce que dans les établissements, ça n'est pas le cas, à domicile, isolées, bien souvent ou à domicile et qui estiment ne pas avoir besoin de cette dose, rester chez elles, mais elles se privent de beaucoup de choses, et ça, c'est une lutte constante que nous menons. Alors, on ne le fait pas seul, parce que vous imaginez bien que pour aller rencontrer ces personnes, il faut aller au plus près du terrain, donc on le fait avec les élus locaux, moi, je salue toujours les maires, les CCAS, qui font un effort considérable pour aller vers ces personnes isolées ; mais parfois, on se heurte à un refus, comme pour tous les citoyens, donc c'est dommage, parce que certaines d'entre elles entraînent évidemment des risques inconsidérés, et aussi la difficulté pour leur famille d'entrer en contact avec elles sans danger.
PASCALE THIEBOLD
Donc pour vous, les fêtes de fin d'année peuvent se passer dans de bonnes conditions, est-ce que le variant Omicron pourrait quand même jouer les trouble-fêtes justement, vu son degré de contagiosité ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
C'est ça qu'il va falloir qu'on observe, d'ailleurs, les scientifiques n'ont absolument pas opposé de restrictions à ce qu'on est en train de se dire pour ces fêtes, mais avec cette prudence requise, et qu'il faudra bien sûr réitérer, et avec une surveillance très accrue concernant ce variant qui pour l'instant n'est pas encore probant dans les établissements, mais on ne sait jamais, ça va très vite, et donc ce sera à surveiller, mais dans la semaine qui nous incombe, c'est-à-dire celle qui arrive, pour l'instant, en tout cas, et compte tenu des gestes barrières et des accès de visiteurs qui sont bien réglementés, je pense qu'on peut envisager le meilleur pour eux. En tout cas, on leur souhaite.
PASCALE THIEBOLD
Merci Brigitte BOURGUIGNON, ministre déléguée en charge de l'Autonomie. Et bonnes fêtes à vous également.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Merci. Bonnes fêtes.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 décembre 2021