Texte intégral
Monsieur le Député,
Vous avez décrit l'escalade de tensions qui a cours, en ce moment, non loin de l'Ukraine. Face à cela, je veux vous exposer la stratégie qui est celle de la France, qui est celle de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, et qui se déploie selon trois axes : déjà, la dissuasion. La dissuasion, ça passe par la préparation d'un arsenal de sanctions, pour éviter effectivement qu'une incursion militaire soit conduite par la Russie, et cela signifie : faire en sorte que ces sanctions soient très dissuasives, très massives. C'était d'ailleurs à l'ordre du jour des travaux du Conseil des ministres des affaires étrangères que Jean-Yves Le Drian a présidé hier à Bruxelles, et il a pu constater une grande convergence de vues entre les Européens.
Cela passe aussi, la dissuasion, par le travail en partenariat très étroit avec l'ensemble des alliés. Hier soir, d'ailleurs, vous l'avez vu, un format type Quint + s'est tenu, j'y reviendrai un peu plus tard. Le deuxième axe de notre action, c'est celui, naturellement, du soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, du soutien face à des menaces - vous l'avez évoqué vous-même - hybrides, parfois de nature cyber. Et surtout, le troisième axe et pas le moindre : c'est le fait de travailler à la réduction des tensions. C'est un travail diplomatique intense. Pierre Vimont, l'envoyé spécial pour la Russie, est à Moscou. Par ailleurs, demain, se tiendra la réunion des conseillers diplomatiques du format Normandie. Car nous devons garder la tête froide et nous devons atteindre des résultats. D'ailleurs, je note que ce format a permis l'abrogation, justement, par la Rada, d'une loi qui était mise en cause ; et donc nous espérons bien continuer dans ces formats cette diplomatie voulue par le Président de la République. Ce chemin de la désescalade, nous allons le poursuivre.
Madame la Députée,
Permettez-moi de me joindre également à ce que vous avez dit par rapport à l'action du personnel consulaire diplomatique, qui oeuvre pour la sécurité des Français établis hors de France. C'est vrai en Ukraine, c'est vrai au Burkina Faso, et j'y associe également tous les conseillers des Français de l'étranger qui, eux aussi, sont à l'écoute de la communauté, dans des circonstances qui sont parfois difficiles.
Alors, sur la situation qui a trait à l'escalade de tensions autour de la frontière ukrainienne, les choses sont très claires et les ministres européens réunis hier, sous la présidence de Jean-Yves Le Drian, ont été très cohérents et tous convergeant dans le même sens : toute atteinte additionnelle à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, naturellement aura un coût massif pour la Russie. C'est pourquoi il y a tout un travail qui se poursuit, sur la préparation de sanctions, au cas où.
Par ailleurs, le travail de coordination se poursuit ; Jean-Yves Le Drian aujourd'hui doit rencontrer le secrétaire général de l'OTAN ; travail de coordination entre partenaires européens, c'était hier ; entre alliés, c'est aujourd'hui ; et cela se poursuit toutes les heures et tous les jours qui passent.
Il y a également une contribution de la France dans chacun des formats dans lesquels sont discutés en ce moment un certain nombre de documents et de réponses, que ce soit dans le format russo-américain, que ce soit dans le format OSCE, sous présidence polonaise, dans le format OTAN-Russie, ou naturellement dans le format dit "Normandie", puisque nous en sommes pleinement partie prenante, et que demain les conseillers diplomatiques de ces Etats seront réunis ici, à Paris. La présidence française de l'Union européenne est donc déterminée ; elle agit pour faire en sorte, par le dialogue, de façon déterminée, qu'il y ait une désescalade des tensions. Je vous remercie.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2022